Stranger Things – La brute
États-Unis : 2020
Titre original : –
Auteurs : Greg Pak (scénario), Valeria Favoccia (dessins), Dan Jackson (couleurs)
Genre : Comics, Fantastique
Éditeur : Mana Books
Traduction : Sarah Grassart
Date de sortie : 4 février 2021
Nombre de pages : 72
Note : 3,5/5
James et Troy – les petites frappes qui terrorisaient Mike, Lucas, Dustin et Will – tentent de percer le mystère des facultés psychiques d’Onze dans ce récit terrifiant ! Troy fait des cauchemars à propos de cette dernière depuis qu’elle l’a humilié devant toute l’école et qu’elle lui a cassé le bras. Impuissant et anxieux, il est déterminé à prouver que ce qui s’est passé avec elle n’était qu’une mise en scène et que ses prétendus « super-pouvoirs » sont une supercherie. C’est alors que James et lui vont faire la rencontre des Démo-chiens…
Après Stranger Things – Zombie boys en septembre, puis Stranger Things – Dans les flammes en novembre, un nouveau comics adapté de la série des frères Duffer débarque début février chez Mana Books : il s’agit de Stranger Things – La brute, qui vous proposera de retrouver James et Troy – les petites frappes qui terrorisaient Mike, Lucas, Dustin et Will dans la première saison du show.
Les comics adaptés de la série-phare de Netflix peuvent se diviser en deux catégories : nous avons d’un côté les récits se basant sur les enfants prisonniers du laboratoire et victimes des expériences du docteur Martin Brenner, et de l’autre les histoires prenant place à Hawkins, parallèlement aux événements évoqués dans la série. De fait, ces dernières sont centrées sur des personnages secondaires ou des ellipses dans la narration des différentes saisons, ce qui permet aux auteurs de boucher certains trous dans la narration ou de donner un éclairage différent sur des événements que l’on connaît déjà.
Stranger Things – La brute fait partie de cette catégorie : l’histoire commence par l’humiliation subie par James et Troy lors de la première saison du show, quand Onze se venge des mauvais traitements infligés par les deux petites brutes aux héros de la série, et se prolongera au fil des pages jusqu’à la fin de la deuxième saison. Quelle aubaine en effet pour le scénariste Greg Pak : James et Troy, présentés dans la première saison comme des adolescents cruels et butés, étaient complètement absents de la deuxième saison. Il n’y avait plus qu’à créer une chronologie parallèle permettant aux personnages de se croiser…
Cette particularité est à la fois le point fort et le point faible de Stranger Things – La brute : la déclinaison de l’histoire sur différents médias permet indéniablement aux auteurs du comics d’approfondir la trajectoire de certains personnages croisés en arrière-plan au fil de l’intrigue, ce qui renforce l’immersion dans l’univers unique de la série tout en lui apportant un nouveau relief. La psychologie des deux personnages est ainsi décrite avec énormément de nuances, et apporte une réelle « humanité » à des personnages jusqu’ici uniquement présentés comme de simples antagonistes des jeunes héros, à la psychologie peu fouillée.
Pour autant, si les interactions imaginées par Greg Pak entre les deux gamins principaux sont solides et intéressantes, on pourra cependant trouver que la façon dont le scénariste articule les rencontres entre son récit et celle de l’intrigue principale développée dans la deuxième saison de Stranger Things sont un peu maladroites, et manquent peut-être même un peu de cohérence (surtout en ce qui concerne le face-à-face entre Will et Troy lors de la soirée d’Halloween). Pour autant, Pak, connu pour son superbe boulot sur les comics X-Men ou Star Wars, connaît son boulot, et nous livre tout de même avec Stranger Things – La brute une lecture rythmée et sympathique, portée par deux / trois passages vraiment amusants, tels que la rencontre des deux jeunes avec les Démo-chiens.
Du côté des dessins, Valeria Favoccia reprend du service, secondée par Dan Jackson aux couleurs. Son style est toujours aussi dynamique, centré sur les visages et le mouvement, au détriment des décors et même de la ressemblance avec les acteurs incarnant les personnages du show. Sortie en juillet 2020 chez Dark Horse Comics aux États-Unis, la mini-série Stranger Things – La brute débarque en France le 4 février. Comme dans le cas de Zombie Boys, cette nouvelle incursion à Hawkins n’est pas proposée au « petit » format traditionnel du comics, mais adopte celui de la « bande dessinée » classique de type franco-belge (cartonné et 22×30 cm).
Un mot sur l’éditeur : Depuis 2017, Mana Books célèbre le jeu vidéo sous toutes ses formes, au travers de ses licences les plus importantes. Beaux-livres, bandes dessinés, romans, essais, guides : en partenariat avec des acteurs incontournables du marché tels que Square Enix, Konami ou Blizzard, Mana Books propose un catalogue éclectique dédié à des univers vidéoludiques salués par la critique et plébiscités par les fans.
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