Dinard n’est pas la seule ville en France à proposer son panorama annuel du cinéma britannique. Le Festival breton qui a célébré son trentième anniversaire en septembre dernier a un cousin dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Pour la 25e année, le Ciné O’Clock invite ainsi à partager le meilleur des longs-métrages So British mais aussi So Irish, les films anglais côtoyant les productions irlandaises. La manifestation se déroule au cinéma le Zola à Villeurbanne, ainsi que dans quelques lieux partenaires dans les environs, jusqu’au 16 février.
Au programme : des films récents, certains en avant-première et d’autres qui resteront hélas inédits en salles, mais aussi des classiques, avec cette année un hommage appuyé à la légende David Bowie avec une soirée spéciale le jeudi 13 avec deux films très différents appartenant au genre fantastique et ayant su tirer parti de l’étrangeté de l’acteur-chanteur : Les Prédateurs de Tony Scott et L’Homme qui venait d’ailleurs de Nicolas Roeg, deux de ses prestations les plus fortes de sa carrière. À voir ou revoir encore dans ce focus le document musical Ziggy Stardust and the Spiders From Mars du grand documentariste D.A. Pennebaker et le magnétique Furyo de Nagisa Oshima, avec la musique hypnotique de Ryuichi Sakamoto.
Le festival propose également de vous aider à vider vos portefeuilles le matin du dimanche 9 avec sa brocante Broc O’Clock façon puces londoniennes de Camden Market avec ses stocks de livres, DVD, CD, vinyles et magazines, mais aussi des stands d’artistes et de créateurs, de la sérigraphie, de la fripe vintage, de la décoration arty, des pâtisseries, ainsi que des goodies et des affiches proposés par le cinéma Le Zola.
Ouverture officielle ce soir avec l’avant-première de The Keeper de Marcus H. Rosenmüller, l’histoire du gardien de foot Bert Trautmann, un soldat allemand intégré à l’équipe de Manchester alors qu’il était enfermé dans un camp de prisonniers, après avoir été repéré par son entraîneur. David Kross (The Reader) tient le rôle-titre de ce champion qui a gardé les buts des Mancuniens de 1949 à 1964 et a su patiemment se faire aimer de son public. La clôture aura lieu avec la présentation de Judy de Rupert Goold qui va certainement permettre ce week-end à Renée Zellweger de remporter son deuxième Oscar (!) pour son incarnation de Judy Garland qui a eu moins de chance avec cette Académie qui n’a pas su l’honorer pour Une étoile est née ou Jugement à Nuremberg, ses deux seules nominations.
Parmi les autres avant-premières : Hope Gap de William Nicholson, avec Annette Bening, Bill Nighy et Josh O’Connor ; Mr Jones d’Agnieszka Holland, drame historique en compétition à Berlin en 2019 et Vivarium de Lorcan Finnegan, avec Imogen Poots et Jesse Eisenberg, découvert à la Semaine de la Critique à Cannes l’an dernier également. Parmi les inédits on retrouve Keira Knightley, Matt Smith et Ralph Fiennes dans le drame Official Secrets de Gavin Hood, Rafe Spall dans la comédie Denmark d’Adrian Shergold, Judi Dench dans le récit d’espionnage Red Joan de Trevor Nunn, ainsi que le nouveau long-métrage de Ben Wheatley, Happy New Year Colin Burstead. Curiosité encore avec le documentaire The Lonely Battle of Thomas Reid, sur un homme d’une cinquantaine d’années qui a refusé de vendre sa propriété, une ferme et une demeure familiale du XVIIIe siècle dans le nord-est du Kildare, à Intel, qui en proposait 10 millions d’euros et souhaitait y construire sa nouvelle usine.
Séances de rattrapage également avec, entre autres, la version cinéma de Downton Abbey, le pop High Fidelity de Stephen Frears, avec John Cusack dans un de ses meilleurs rôles et Jack Black à ses débuts dans une excellente adaptation du roman de Nick Hornby ou le récent Sorry we missed you de Ken Loach, dénonciation forte de l’uberisation du marché de l’emploi.
Plus d’informations sur le site officiel du Festival