Critique : Chic !

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Chic !

France, 2014
Titre original : –
Réalisateur : Jérôme Cornuau
Scénario : Jean-Paul Bathany
Acteurs : Fanny Ardant, Eric Elmosnino, Marina Hands
Distribution : StudioCanal
Durée : 1h43
Genre : Comédie
Date de sortie : 7 janvier 2015

Note : 2/5

Par où commencer pour exprimer notre consternation face à cette prétendue comédie ? Rien ne prête en effet à rire dans ce simulacre lamentable de l’univers du Diable s’habille en Prada. Sans surprise, la scène de la mode française est au moins aussi impitoyable et exigeante que son pendant américain. Tandis que le film de David Frankel y trouvait la source inépuisable d’un humour bon enfant, celui de Jérôme Cornuau se vautre dans une pénible litanie de platitudes, plus stupides les unes que les autres. Car même en tant que farce sur la bêtise humaine, Chic ! ne réussit pas à nous convaincre, en l’absence d’une mise en scène capable d’insuffler un authentique esprit de dérision dans ce désastre filmique.

Synopsis : La grande créatrice de mode Alicia Ricosi est en panne d’inspiration, suite à une rupture sentimentale. A quelques semaines de la présentation de sa prochaine collection, le moment ne pourrait pas être plus mal choisi pour les dirigeants de la maison qui porte son nom. La directrice de communication Hélène Birk est chargée par son patron despotique Alan Bergam d’arranger la situation, coûte que coûte. Elle obtient un sursis de trois jours de la part de la styliste, qui accepte de différer sa retraite jusqu’à un gala de bienfaisance. Entre-temps, Hélène organise un casting d’hommes, susceptibles de séduire et d’inspirer Alicia. Le choix de cette dernière se porte pourtant sur le plus improbable des candidats : le paysagiste breton Julien Lefort, venu à la soirée pour régler ses comptes avec Hélène, qui l’avait congédié des travaux qu’il entreprenait dans son jardin.

Une comédie haute couture ?!?

Les personnages antipathiques se bousculent d’entrée de jeu dans cette histoire, qui change à plusieurs reprises de prémisse, mais qui ne rime néanmoins à rien. Ils sont sans exception tributaires d’une forme d’hystérie aucunement séduisante, qui ne tarde pas à nous agacer considérablement. Entre la diva qui susurre sans relâche des balivernes – un emploi guère valorisant auquel l’immense Fanny Ardant paraît hélas être réduite de plus en plus – et la femme à tout faire, si coincée et accrochée maladivement à son poste que seul l’amour le plus convenu pourra l’en guérir, les personnages masculins ne s’en sortent point mieux. Car là aussi, le scénario affreusement bancal fait appel aux caricatures les plus sommaires. Ni le patron au tempérament napoléonien, ni le plouc aussi défraîchi que sa tenue ne sont en mesure de rendre tant soit peu distrayant, voire vigoureux, un récit qui bat d’emblée de l’aile.

Décline ton identité … si tu en as une !

Le crétinisme manifeste du scénario ne suscite aucune réaction palliative de la part d’une réalisation très quelconque. L’enchaînement des poncifs, y compris celui du dépaysement de la citadine à la campagne la plus folklorique, se déroule dans une totale indifférence narrative. Cela ne fait, en fin de compte, qu’accentuer encore les failles d’une histoire sans queue, ni tête. Outre la nature même des personnages, c’est leur comportement souvent illogique ou en tout cas insuffisamment argumenté, qui contribue à l’aspect déplaisant de l’ensemble. A moins que toute cette affaire navrante ne représente une tentative horriblement mal exécutée de se moquer de la vanité et de la vacuité d’une profession, qui fait malgré tout la fierté de la France. Toujours est-il que vous n’apprendrez strictement rien en regardant ce navet, si ce n’est que Marina Hands n’est pas faite pour la comédie et que Eric Elmosnino sait bouger d’une façon bien étrange.

Conclusion

Par les temps qui courent, on aurait adoré nous évader deux petites heures de la morosité ambiante, grâce à une comédie légère et pétillante. Ce sera malheureusement pour une autre fois, puisque ce film-ci nous rappelle avec fracas à quel point il est difficile et compliqué d’obtenir le dosage parfait pour un humour cinématographiquement viable. A éviter donc.

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