En attendant de le découvrir dans Star Wars le Réveil de la Force aujourd’hui, Adam Driver apparaîtra dans le prochain film de Jim Jarmusch, Paterson, dont le tournage s’est bientôt achevé (direction Cannes 2016 trois ans après Only Lovers Left Alive ?). Paterson désigne une ville de l’état du New Jersey et serait une comédie sur un chauffeur de bus poète. Adam Driver sera bientôt également dans Midnight Special de Jeff Nichols et Silence de Martin Scorsese, attendus pour 2016, le premier pour Berlin. Kylo Ren est partout…
Steven Spielberg l’affirme à Screen International à l’occasion de la promotion du Pont des Espions : il espère bien tourner un nouvel opus de Indiana Jones avant les 80 ans de Harrison Ford à qui il entend rester fidèle malgré les rumeurs contraires (coucou, Chris Pratt). «Je n’ai en aucun cas l’intention de donner le rôle à un autre, comme d’autres se sont succédé pour jouer Spider-Man ou Batman. Il n’y aura jamais qu’un seul Indiana Jones et c’est Harrison Ford». En attendant, rappelons que le deuxième spin-off de la saga après Rogue One de Gareth Edwards, sera consacré aux jeunes années de Han Solo et réalisé par Phil Lord et Chris Miller. Plusieurs centaines de jeunes acteurs ont été approchés pour ce rôle.
La distribution de Valerian and the City of a Thousand Planets de Luc Besson, d’après la bande dessinée de science-fiction écrite par Pierre Christin et mise en dessins par Jean-Claude Mézières s’étoffe. Dane DeHann et Cara Delevingne dans les rôles principaux (Valerian et Laureline) sont rejoints par Rihanna, Ethan Hawke, Clive Owen, John Goodman (pour être la voix d’un personnage d’extraterrestre créé par ordinateur) et plus surprenant encore le musicien de jazz Herbie Hancock explicitant ses motivations pour ce dernier sur son compte Instagram : «Herbie Hancock est une légende. Sa musique était ma seule amie lorsque j’avais 14 ans… J’ai tellement appris en écoutant ce génie… Je suis fier d’annoncer sa présence dans Valerian». Le compositeur a reçu de nombreux Grammys mais aussi un Oscar et un César pour sa musique de Autour de minuit de Bertrand Tavernier dans lequel il apparaît aussi comme acteur. Sortie prévue en 2017.
Deadline annonce qu’Idris Elba est en discussions avancées pour incarner le personnage de Roland Deschain, le pistolero au cœur de l’intrigue de La Tour Sombre, le roman en plusieurs volumes de Stephen King dans son adaptation sur grand écran qui devrait être réalisée par Nikolaj Arcel (A Royal Affair) sur un scénario de ce dernier et de son partenaire d’écriture Anders Thomas Jensen. Matthew McConaughey serait lui le puissant Randall Flagg, homme en noir aux multiples identités, également personnage maléfique central du Fléau interprété par Jamey Sheridan dans la minisérie réalisée par Mick Garris au milieu des années 90. L’acteur oscarisé de Dallas Buyers Club pourrait d’ailleurs tenir le même rôle dans une nouvelle adaptation de cet autre roman du King. Sortie de La Tour Sombre annoncée pour le 13 janvier 2017 aux Etats-Unis.
Le 29ème Grand Prix des Scénaristes a été décerné le 23 novembre dernier à La Niaque écrit par Chad Chenouga et Christine Paillard d’après un projet de théâtre monté aux Amandiers de Nanterre en 2011. Le jury était présidé pour la cinquième année par Julie Gayet. Nassim, 16 ans, est placé en foyer en banlieue après le décès de sa mère toxicomane. Refusant d’être assimilé à un cas social, il s’invente une nouvelle vie, semblable à celle de ses potes parisiens du grand lycée parisien où il poursuit ses études, tentant à tout prix de séparer ces deux vies opposées. Un prix spécial a été remis à Après la guerre d’Annarita Zambrano et Delphine Agut, soutenu également par la Fondation Gan (voir news de la semaine dernière), et une mention spéciale à La Moutonnière de Sofia Djama. Le 18ème Prix Junior du meilleur scénario est revenu à Still shot ou la mort volée d’Iris Kaltenbäch, autour d’une photo à Gaza qui va bouleverser trois vies. Prix Spécial junior à Entre les bêtes de Chloé Chevalier, Clément Schneider et Joseph Minster.
Hétéroclite réunion pour les finalistes de la personnalité de l’année 2015 des 23èmes trophées du Film Français : l’acteur et humoriste Kev Adams, l’actrice et réalisatrice Emmanuelle Bercot, Jocelyn Bouyssy (directeur général de CGR), Stéphane Célérier (président de Mars Films, distributeur de La Famille Bélier, également vice-président de Studio Canal), l’actrice et humoriste Camille Cottin, le compositeur Alexandre Desplat, Stéphane Huard (président de Universal Poictures France en tête du classement des distributeurs en France), Jean Mizrahi (pdg d’Ymagis), Nonce Paolini (pdg de TF1) et Serge Toubiana qui quitte à la fin de l’année la Cinémathèque Française comme il l’a annoncé en juillet dernier après douze années passées à ce poste.
À ce titre, confirmation ce vendredi 11 décembre de son remplacement, évoqué la semaine dernière déjà, par Frédéric Bonnaud. Il a été nommé directeur général par Costa-Gavras, président de la Cinémathèque française, un avis unanimement suivi par le conseil d’administration de ce toujours haut lieu de la cinéphilie malgré l’abus croissant de DCP (spéciale dédicace à Tobias). Après sa nomination, Frédéric Bonnaud, né le 27 juin 1968, a déclaré : « Je suis heureux et fier de succéder à Serge Toubiana au poste de directeur général. En douze ans, sous sa direction, la Cinémathèque est devenue un véritable musée moderne du cinéma, qui assume pleinement ses missions de conservation et de diffusion du patrimoine cinématographique. En duo avec notre président, Costa-Gavras, j’aurai à cœur de poursuivre l’œuvre déjà accomplie et d’ouvrir en grand la Cinémathèque à des publics toujours plus divers. Très attaché à notre mission de service public et à nos devoirs de transmission, je mettrai tout en œuvre pour attirer et fidéliser de nouvelles générations de spectateurs, les cinéphiles et les cinéastes de demain, tout en m’efforçant d’inventer de nouveaux modes de diffusion». Choix inattendu, il devra faire ses preuves et sera attendu aux tournants. Il fut notamment assistant de programmation cinéma au Jeu de Paume de 1993 à 1995, pigiste puis coresponsable des pages cinéma au sein de l’hebdomadaire Les Inrockuptibles de 1995 à 2002 avant d’en devenir le directeur de la rédaction depuis février 2013 ainsi que producteur et animateur de radio sur France Inter, Europe 1 et Le Mouv’.
Enfin, disparition de deux scénaristes. Le scénariste et producteur américain Steve Shagan, né en 1927, est décédé le 30 novembre. Il était l’auteur des films Sauvez le tigre de John G. Avildsen (1973) qui a permis à Jack Lemmon de recevoir son unique Oscar du meilleur acteur grâce à sa performance Millerienne (comme Arthur) d’un cadre au bord du suicide, La cité des dangers de Robert Aldrich (1975), La Formule d’Avildsen encore, avec Marlon Brando (1980), Morsures d’Arthur Hiller (1980), Le Sicilien de Michael Cimino, d’après Mario Puzo (1987) avec Christophe Lambert en Lucky Luciano et Peur primale (1996) qui a lancé sur de bons rails la carrière de Edward Norton. Il a reçu deux citations aux Oscars du scénario, la première pour Sauvez le tigre, pour lequel il a été récompensé par la Guilde des scénaristes (WGA), et la deuxième pour Le Voyage des damnés de Stuart Rosenberg. Il avait été également cité aux Emmy Awards pour le téléfilm Gotti et produit à ses débuts, à la fin des années 60, l’une des plus populaires versions de Tarzan sur le petit écran.
Le réalisateur, scénariste et écrivain français Richard Balducci est décédé le 8 décembre à l’âge de 93 ans. Il est surtout connu pour avoir imaginé les prémices de la série de comédies populaires initiée par Le Gendarme de Saint-Tropez avec Louis de Funès dans le rôle de Cruchot, écrivant les grandes lignes du premier épisode d’après un souvenir personnel. «J’étais en repérage à Saint-Tropez pour un film. On m’a volé ma caméra dans ma voiture. Je suis allé déposer plainte à la gendarmerie. Il était midi. En arrivant, j’ai trouvé un gendarme assis à califourchon. Avec beaucoup de difficulté, il s’est levé pour prendre ma plainte et m’a expliqué qu’il connaissait mon voleur et l’avait raté de cinq mètres, quelques jours plus tôt». On lui doit encore les scripts de Cherchez l’idole de Michel Boisrond, Le jour de gloire de Jacques Besnard, Les bidasses en vadrouille de Christian Caza, Voulez-vous un bébé Nobel ? de Robert Pouret et Charlots connection de Jean Couturier qui enterre le groupe comique formé par Gérard Rinaldi, Jean Sarrus et Gérard Filippelli. Correspondant de guerre jusqu’à la Libération, attaché de presse de l’Olympia ou pour les réalisateurs Luis Buñuel, Christian-Jaque, Luchino Visconti, Jean-Pierre Melville, Jean-Luc Godard (il apparaît d’ailleurs dans A bout de souffle), Jacques Demy ou Max Ophüls, il s’est donc surtout illustré dans le nanar la comédie lorsqu’il passe à la réalisation avec des films aux titres «légers» tels que Trop jolies pour être honnêtes avec Bernadette Lafont et Jane Birkin, Par ici la monnaie avec Robert Castel et Michel Galabru, Les Demoiselles à péage, La Face cachée d’Hitler, Prends ta Rolls et va pointer et N’oublie pas ton père au vestiaire avec Jean Lefebvre, On l’appelle catastrophe (tout un programme) avec Michel Leeb, Le facteur de Saint-Tropez avec Paul Préboist et s’arrête, un peu contraint et forcé par une époque qui n’accepte plus de telles dérives cinématographiques avec Banana’s Boulevard en 1986. «Je n’ai jamais eu de bonnes critiques de la part de la presse. Je les ai toujours ignorées. A la fin, je ne les lisais même plus. Heureusement, car si nous nous étions fiés aux critiques après le premier Gendarme, nous aurions vite arrêté !». Bon, si Le gendarme et les extra-terrestres et Le gendarme et les gendarmettes ne sont pas indispensables pour le moins, rappelons qu’il n’en est pas l’auteur direct, inutile d’aggraver son cas ! Et terminons avec son joli court-métrage Le Clown en intégralité ci-dessous :