La 46ème cérémonie des César n’a toujours pas de date. Depuis cette semaine, elle commence à prendre forme, néanmoins, avec l’annonce de la maîtresse de cérémonie mercredi dernier, le 25 novembre, ainsi que le même jour celle des courts-métrages éligibles, puis hier soir, celle de la liste des révélations. Pour cause de pandémie, cette dernière est sensiblement plus courte cette année, puisqu’on n’y trouve que vingt-quatre noms, douze actrices et douze acteurs, contre trente-six en 2019. Qui succédera à un moment donné en 2021 à Lyna Khoudri et Alexis Manenti, lauréats beaucoup plus tôt cette année, dans l’ancien monde, respectivement pour Papicha de Mounia Meddour et Les Misérables de Ladj Ly ?
On peut en effet s’étonner un peu que le nouveau tandem en charge du fonctionnement de l’Académie du cinéma français, nouvelle version, après les scandales de l’édition passée – Roman Polanski, J’accuse, Adèle Haenel, etc., vous vous en souvenez, n’est-ce pas ? – n’ait pas encore fixé de date pour les festivités en honneur de cette année de cinéma bien particulière. Élus à la présidence fin septembre, Véronique Cayla, ancienne dirigeante du CNC et de la chaîne arte, et le réalisateur Eric Toledano, nommé neuf fois aux César, dont trois cette année pour Hors normes, avaient sans doute mieux à faire. Comme par exemple assainir la structure de l’institution, en s’assurant de la parité démocratique de la gouvernance de l’Académie, ce qui a impliqué le renvoi de ses membres historiques de droit, dont un certain … Roman Polanski.
Un peu de patience donc, même si les annonces de cette semaine interviennent quasiment en même temps que celles de l’année dernière. On peut légitimement parier sur une cérémonie des César – peut-être pas forcément à la salle Pleyel, le contexte sanitaire nous le dira – vers fin février, début mars. Bien longtemps avant les Oscars en tout cas, qui devraient avoir lieu le dimanche 25 avril 2021, une date lointaine déjà annoncée par l’Académie du cinéma américain dès la mi-juin. En France, où si tout va bien les salles de cinéma n’auront perdu « que » quatre mois et demi d’activité, la situation est légèrement plus encourageante, les productions nationales ayant particulièrement profité de l’absence de la concurrence américaine.
Pour rappel, la liste des révélations est seulement consultative, afin de faciliter le choix des membres votants de l’Académie dans les catégories du Meilleur espoir féminin et masculin. Elle a été établie par le Comité Révélations de l’Académie des César, intégralement renouvelé cette année et composé de vingt directrices et directeurs de casting. Les 24 jeunes talents seront mis en lumière par la réalisatrice Yolande Zauberman, César du Meilleur Documentaire cette année pour M, qui succède à son confrère Lukas Dhont dans la tâche de créer une série de photos et un clip autour des Révélations César 2021. Le traditionnel dîner en honneur des jeunes comédiens présélectionnés devrait se tenir dans le courant du mois de janvier 2021, en fonction de l’évolution de la situation sanitaire.
Les Révélations 2021 – Comédiennes
Noée Abita dans Slalom, sortie française le 16 décembre
Najla Ben Abdallah dans Un fils
Aïcha Ben Miled dans Un divan à Tunis
Nisrin Erradi dans Adam
India Hair dans Poissonsexe
Liv Henneguier dans Douze mille
Annabelle Lengronne dans Filles de joie
Pauline Parigot dans Frères d’arme, sortie française le 23 décembre
Julia Piaton dans Les choses qu’on dit les choses qu’on fait
Camille Rutherford dans Felicità
Lauréna Thellier dans K contraire
Anamaria Vartolomei dans Just kids
Les Révélations 2021 – Comédiens
Abdel Bendaher dans Ibrahim, sortie française le 3 février 2021
Lucas Englander dans Les Apparences
Sandor Funtek dans K contraire
Thomas Guy dans Un vrai bonhomme
Guang Huo dans La Nuit venue
Félix Lefebvre dans Été 85
Nils Othenin-Girard dans Un vrai bonhomme
Jules Porier dans Madre
Bastien Ughetto dans Adieu les cons
Benjamin Voisin dans Été 85
Alexandre Wetter dans Miss
Jean-Pascal Zadi dans Tout simplement noir
Comme l’année dernière, une seule de ces révélations avait déjà été nommée dans le passé au César du Meilleur espoir, en l’occurrence féminin. Et puisque pour l’Académie du cinéma français la notion d’espoir n’a visiblement pas de date de péremption, il faudra remonter longtemps en arrière, jusqu’en 2013 pour retrouver India Hair, nommée alors pour Camille redouble de Noémie Lvovsky. A l’époque, elle avait perdu contre Izïa Higelin dans Mauvaise fille de Patrick Mille.
Après la prestation de Florence Foresti au mois de février dernier, de plus en plus forcée au fur et à mesure que la soirée des César tournait au vinaigre, il fallait du courage pour accepter le poste ingrat de maître ou maîtresse de cérémonie. Le diffuseur historique de la cérémonie Canal+ a trouvé cette âme téméraire en la personne de l’actrice Marina Foïs (* 1970). Nommée cinq fois aux César sans jamais le gagner jusqu’à présent, elle a été à l’affiche récemment au cinéma dans Énorme de Sophie Letourneur, Prix Jean Vigo, et à la télévision dans la série « Les Sauvages » de Rebecca Zlotowski, produite par Canal +.
Ses cinq nominations passées aux César, Marina Foïs les doit à Filles perdues cheveux gras de Claude Duty comme Meilleur espoir féminin, puis en tant que Meilleure actrice dans Darling de Christine Carrière, Polisse de Maïwenn, Irréprochable de Sébastien Marnier et L’Atelier de Laurent Cantet. Depuis ses débuts au cinéma au milieu des années 1990, on a également pu la voir, entre autres, dans Casque bleu de Gérard Jugnot, Astérix & Obélix Mission Cléopâtre et RRRrrrr !!! de Alain Chabat, Un cœur simple de Marion Laine, Papa ou maman de Martin Bourboulon, Gaspard va au mariage de Antony Cordier, Le Grand bain de Gilles Lellouche et Une intime conviction de Antoine Raimbault.
Enfin, veuillez trouver ci-contre la liste des courts-métrages éligibles, au nombre de vingt-quatre pour la fiction et de douze pour l’animation. Contrairement aux années passées, ils ne seront pas projetés en salles les samedis des mois de novembre et décembre, fermeture des cinémas en France jusqu’au mardi 15 décembre pour cause de coronavirus oblige. La sélection sera accessible aux membres de l’Académie à travers une nouvelle plateforme de visionnage, en ligne courant décembre. Ils pourront voter alors pour les cinq nommés du Meilleur Court-métrage et les quatre nommés dans la catégorie du Meilleur Court-métrage d’animation.