Les nouvelles se bousculent du côté de l’Académie du cinéma français en ce moment. Alors que la liste des candidats dans les deux catégories du Meilleur espoir vient d’être annoncée, revenons un instant à la nouvelle de jeudi dernier, le 8 novembre, sur le maître de cérémonie de la prochaine soirée des César. Le choix de Alain Terzian et compagnie s’est porté sur l’acteur Kad Merad. Il succédera donc à Manu Payet lors de la grande fête du cinéma français à la Salle Pleyel, qui se tiendra pour la 44ème fois le vendredi 22 février 2019 et qui sera comme d’habitude diffusée en clair sur Canal +. La toute aussi traditionnelle et joyeuse / chaotique annonce des nominations aura lieu au Fouquet’s le mercredi 23 janvier 2019. Enfin, en ce moment a d’ores et déjà lieu la projection des courts-métrages éligibles dans leurs catégories respectives, chaque samedi matin jusqu’au 1er décembre au cinéma Balzac à Paris pour la fiction et le samedi 10 décembre aux 3 Luxembourg pour l’animation.
Né en Algérie en 1964, Kad Merad s’était fait connaître auprès du public français au tournant du siècle, grâce au duo comique Kad et Olivier qu’il formait alors avec Olivier Baroux, notamment sur la chaîne Comédie ! dans « La Grosse émission ». Après avoir joué dans des courts-métrages, il s’impose avec son premier rôle majeur aux côtés de Baroux dans Mais qui a tué Pamela Rose ? de Eric Lartigau en 2003. Dès lors, il enchaîne les succès publics, par exemple dans Les Choristes de Christophe Barratier et Iznogoud de Patrick Braoudé. En 2007, il gagne le César du Meilleur acteur dans un second rôle pour Je vais bien ne t’en fais pas de Philippe Lioret. Il s’impose parmi les acteurs préférés des Français avec des comédies telles que Pur week-end de Olivier Doran, le phénomène Bienvenue chez les Ch’tis et Supercondriaque de Dany Boon, Faubourg 36 et La Nouvelle guerre des boutons de Christophe Barratier, Mes stars et moi de Laetitia Colombani, Safari et L’Italien de Olivier Baroux, Le Petit Nicolas de Laurent Tirard, RTT de Frédéric Berthe, Superstar de Xavier Giannoli, Des gens qui s’embrassent de Danièle Thompson et Bis de Dominique Farrugia. Rien qu’en 2018, il a participé à quatre films : Brillantissime de Michèle Laroque, Comme des rois de Xabi Molia, Le Doudou de Julien Hervé et Philippe Mechelen, ainsi que Le Gendre de ma vie de François Desagnat, qui sortira le 19 décembre. Pour sa participation à la série de Canal + « Baron noir », il a été nommé l’année dernière à l’Emmy International du Meilleur acteur.
La ronde des maîtres de cérémonie aux César continue de plus belle, puisque Kad Merad sera le septième animateur différent depuis que Antoine De Caunes avait quitté ce poste après sa neuvième et sans doute dernière prestation en 2013. Il s’agit de loin de la période la plus longue sans tête attitrée pour ce poste au prestige ambigu depuis la création du prix en 1976. En tant qu’ancien lauréat, Kad Merad est en bonne compagnie, puisque depuis le milieu des années ’90 et la première période De Caunes, Alain Chabat (Meilleure Première œuvre en 1998 pour Didier), Géraldine Pailhas (Meilleur Espoir féminin en 1992 pour La Neige et le feu), Valérie Lemercier (Meilleure actrice dans un second rôle en 1994 pour Les Visiteurs, puis une deuxième fois dans la même catégorie en 2007 pour Fauteuils d’orchestre, alors qu’elle animait déjà la soirée) et Cécile De France (deux fois césarisée auparavant comme Meilleur Espoir féminin en 2003 pour L’Auberge espagnole et comme Meilleure actrice pour sa suite Les Poupées russes trois ans plus tard) ont été récompensés par l’Académie du cinéma français avant de se voir confier ce rôle plus ou moins ingrat. Antoine De Caunes a été nommé ultérieurement, en 1999 comme Meilleur acteur dans L’Homme est une femme comme les autres, tandis que Gad Elmaleh figurait sur la liste des nommés la même année que ses débuts de maître de cérémonie en 2004, en tant que Meilleur acteur dans Chouchou.