Critique : Une Femme douce
Alors que nous vivons actuellement une période dont le pessimisme n’a d’égal que le cynisme ambiant, voir Dostoïevski être adapté dans le cadre d’un film réalisé par un ukrainien est révélateur de notre époque contemporaine. Dans sa manière d’ausculter la société tsariste, et d’analyser avec une acuité formidable la psyché de l’âme slave, l’écrivain russe a su retranscrire mieux que quiconque une certaine forme de déliquescence sociétale de l’époque, celle d’avant les révolutions d’octobre 1917. D’aucuns y ont vu les prodromes de la sédition populaire amenant la prise de pouvoir par les Bolcheviks. Le nouveau film de Sergei Loznitsa, qui concourait en sélection officielle au dernier festival de Cannes, s’inscrit dans le courant du cinéma russe contemporain (bien que le cinéaste soit d’origine ukrainienne), à forte connotation sociale. Soit une cinématographie se faisant le reflet d’un pays miné par la corruption, le cynisme et une violence inhérente à tout régime autoritaire replié sur sa grandeur de jadis. Un siècle sépare l’événement historique précité avec la sortie de ce long-métrage, mais au-delà de cette distance temporelle symbolique, Loznitsa, à l’instar de Dostïevski, bien qu’ils différent dans leurs manières de s’exprimer, se rejoignent sur cette façon à révéler les tares et dysfonctionnement de la société russe.
Critique : 78/52, Les derniers secrets de Psychose – Festival de Gérardmer 2018
En 78 plans et 52 coupes, la scène culte du meurtre sous la douche de Marion Crane (Janet Leigh) par Norman Bates (Anthony Perkins) dans Psychose , chef-d'œuvre de montage, est une scène légendaire qui a bouleversé à jamais les codes du cinéma mondial. Profanant avec délice le sanctuaire blanc de la salle de bains, le maître du suspense Alfred Hitchcocklibérait dans cette scène une libido et une agressivité refoulées sous le carcan victorien. Sentant l'époque changer, à l'aube d'une décennie 1960 marquée par les violences raciales et les émeutes, il envoyait aussi un message à une Amérique jugée trop candide : même sous la douche, on n'est plus en sécurité ! Après les très remarqués Doc of the Dead et The People vs George Lucas, le réalisateur Alexandre Philippe explore à nouveau les racines et le fondement d’une certaine cinéphilie : De Peter Bogdanovich à Guillermo del Toro, les cinéastes et analystes les plus prestigieux s’expriment devant la caméra du documentariste et décortiquent avec bonheur et plan par plan cette séquence célébrissime, mille fois citée et pastichée, qui a profondément modifié la réalisation et le montage des films.
1er So Film Summer Camp du 8 au 12 juillet 2015
Dernière grande revue de cinéma créée ces dernières années, et devenu objet cinéphilique de référence avec ses enquêtes inattendues, ses entretiens fleuves, ses chroniqueurs...
Cannes 2016 : Naomi Kawase présidente du court-métrage et de la Cinéfondation
La réalisatrice japonaise Naomi Kawase sera de retour à Cannes cette année, puisque elle y occupera le poste de présidente du jury des courts-métrages et de la Cinéfondation. C’est ce que la direction du festival a annoncé ce jour. La 69ème édition du Festival de Cannes se déroulera du 11 au 22 mai prochains.
Chéries chéris 2021 : le palmarès
Malgré le contexte sanitaire de plus en plus tendu, le Festival Chéries chéris a pu avoir lieu. Mieux encore, pour cause de cette même crise interminable due au coronavirus, le public parisien a eu le privilège de deux festivals dédiés au cinéma LGBTQ+ en 2021 !
Arras Film Festival 2015 : Angélique, Irlande et braquages…
À partir de ce vendredi 6 et jusqu'au 15 novembre plusieurs dizaines de longs-métrages seront présentés au Arras Film Festival dont une compétition de...
Arras 2019 : palmarès & bilan
La 20ème édition de l'Arras Film Festival s'est terminée hier soir, le dimanche 17 novembre, avec l'annonce du palmarès des trois jurys et du prix du public au Casino d'Arras.
Albi 2019 : La Fille au bracelet
Notre journée officieuse à l'honneur de Anaïs Demoustier au Festival d'Albi s'est achevée avec La Fille au bracelet, réalisé par son frère aîné, dans lequel l'actrice joue un rôle diamétralement opposé à celui, aux angles arrondis, qu'elle tenait dans Alice et le maire de Nicolas Pariser.
Thierry Frémaux, délégué général de Cannes, répond aux accusations de sexisme
Le délégué général de Cannes répond aux accusations de sexisme dont le prochain festival fait l'objet.
Carnet de festival : PIFFF 2015 Jour 1
Mercredi a débuté la première journée de compétition du PIFFF sous la nuit constellée de la salle 2 du Grand Rex. Nous avons donc...
Festival de Gérardmer 2017 : jour 4, Under the Shadow, Prevenge, The Girl with...
Cette quatrième journée de compétition est marquée par l'hommage à Kiyoshi Kurosawa, la diffusion de deux films en compétition : Under the Shadow et The Girl with...
Critique : It Follows
LE film d'épouvante à ne pas manquer cette année... cette décennie ? Flippant, angoissant, brillant, It follows de l'Américain David Robert Mitchell fut le premier enthousiasme viscéral du festival de Cannes 2014 dans le cadre de la Semaine de la Critique qui avait déjà présenté le premier long-métrage de cet auteur, The Myth Of American Sleepover, autre beau regard sur l'adolescence américaine mais transposé ici dans le cinéma d'horreur. Il devrait réussir à saisir avec la même intensité les amateurs de fantastique du Festival de Gérardmer, et s'imposer comme le film de cette sélection 2015 que l'on espère voir primé par le jury officiel, le public et la critique. Pour arriver devant ce monument de peur, il est conseillé de stopper net la lecture de cette critique qui révèle peu de choses, mais trop néanmoins pour arriver suffisamment vierge avant de voir de ses propres yeux cet événement qui se rapproche le plus possible du qualitatif de chef d'oeuvre.