Critique : Bac Nord
Les Français et leur police, c'est un lien complexe qui puise bien plus profondément dans les phobies de la conscience collective que le rythme hélas régulier des faits d'actualité voudrait nous le faire croire. On n'ira certes pas jusqu'à dire que c'est une obsession nationale. Toujours est-il que ce corps de métier, cette branche du pouvoir en première ligne de l'attention publique est la cible d'un curieux acharnement.
Dans la tourmente
Il n’est jamais agréable de sentir le devoir d’écrire des choses désagréables sur un film dont on est persuadé par ailleurs qu’il a été muri et réalisé avec sincérité et honnêteté. C’est pourtant ce qui va arriver !
Critique : Un frisson dans la nuit
En 43 ans, contrairement à son réalisateur et interprète, "Un frisson dans la nuit" n'a pas pris une ride. On dit trop souvent qu'il a fallu attendre 1988 et "Bird" pour que Clint Eastwood soit enfin reconnu comme un grand metteur en scène de cinéma. C'est vraiment faire peu de cas de véritables chefs d’œuvre comme "Un frisson dans la nuit" et "Honky-Tonk Man" ! "Un frisson dans la nuit" ressort en salles : il faut s'y précipiter.
Critique : Gibraltar
« Toujours mentir. Jamais trahir. »
Afin de mettre sa famille à l'abri du besoin, Marc Duval, un français expatrié à Gibraltar, devient agent d'infiltration pour le compte des douanes françaises.
De petits trafics en cargaisons troubles, il gagne progressivement la confiance de Claudio Lanfredi, un puissant importateur de cocaïne associé aux cartels Colombiens. Cette immersion en eau profonde dans l’univers des narcotrafiquants lui fait courir des risques de plus en plus importants. Mais à mesure que Marc gravit les échelons du cartel, il découvre aussi le luxe et l’argent facile... En permanence sur le fil du rasoir, seuls ses mensonges le maintiennent encore en vie. Lorsque les douanes anglaises rentrent dans la partie pour arrêter Lanfredi, le jeu devient encore plus dangereux et sa famille risque d’en payer le prix.
Critique : Peppermint frappé
La réputation de Carlos Saura comme l’un des plus importants cinéastes espagnols ne repose nullement sur ses documentaires musicaux récents. Avant de se reconvertir en ambassadeur besogneux des cultures du monde, le réalisateur avait su s’imposer grâce à un début de carrière fulgurant. Sa collaboration avec Geraldine Chaplin à la fin des années 1960 et au début de la décennie suivante s’était en effet soldée par quelques films remarquables, qui avaient permis à l’actrice de sortir de l’ombre de son père et à son pygmalion de donner un nouveau souffle à une cinématographie nationale plutôt mal en point à la fin du règne franquiste. Cette histoire lourde de fantasmes, de frustrations et de jalousies constitue ainsi une passerelle assez prodigieuse entre ses influences directes – puisqu’elle est dédiée au maître de la transgression Luis Buñuel – et les films qui allaient à leur tour s’en inspirer, comme les derniers thrillers malsains de Pedro Almodovar.
Vu sur OCS : Le Casse (Henri Verneuil)
Quand on fait la longue liste des films qui ont marqué l'illustre carrière de Jean-Paul Belmondo, Le Casse n'y figure pas forcément. Cela relève pourtant du bon sens cinéphile de l'inclure dedans de toute urgence ! Mettons cet oubli impardonnable sur le compte d'une disponibilité assez hasardeuse de ce film de gangster de haut vol.
Critique : Les oiseaux de passage
Arriver à faire cohabiter dans un même film une approche ethnologique concernant un peuple autochtone d'Amérique du Sud et les schémas d'un film de gangsters "à la Scorsese" n'avait rien d'évident au départ. On peut considérer que la réussite est presque totale.
Critique : Backcountry
Ce premier long-métrage de Adam MacDonald est une petite perle indépendante, un thriller très angoissant et subtil comme on n'en voit pas si souvent et ne devrait pas vous laisser indifférent...
Critique : Another Day in Paradise
Another Day in Paradise est un film réalisé par Larry Clark. Il s'agit du deuxième long-métrage du réalisateur, cinq ans après Kids. Il s'agit de l'adaptation d'un manuscrit rédigé en prison par un inconnu répondant au pseudonyme de Eddie Little.
Revu sur MUBI : Bob le flambeur
Jean-Pierre Melville était en avance sur son temps. De quelques années par rapport à la Nouvelle Vague dont il était une sorte de parrain et à laquelle il avait déjà appris tant de choses à travers Bob le flambeur.
Critique : A beautiful day
Six années séparent We need to talk about Kevin, le précédent long métrage de Lynne Ramsay, du film présent. Ce délai inhabituellement long, mais habituel chez la cinéaste écossaise, s’explique par le perfectionnisme dont elle peut faire preuve, tant dans le choix de ses sujets, que dans la façon dont elle envisage la mise en scène. N’ayant pu voir pour le moment ses deux premiers longs, Ratcatcher (1999) et Le voyage de Morvern Callar (2002), il sera difficile de se prononcer sur la qualité d’ensemble de sa filmographie, mais une chose est certaine, il est tout à fait aisé de voir, à travers ses deux derniers travaux, une personnalité forte du cinéma contemporain, du genre à provoquer des réactions extrêmes chez le spectateur, par sa radicalité formelle autant que thématique. Là où le précédent décrivait l’explosion d’une cellule familiale, par un adolescent ayant décidé, et ce dès son plus jeune âge, de littéralement pourrir la vie de sa mère campée par une exceptionnelle Tilda Swinton, jusqu’à commettre un acte irréparable, le film qui nous intéresse ici a tout l’air, sur le papier, du revenge movie mettant en scène cette fameuse figure du justicier chère à un tout un pan du cinéma américain, et popularisée par le vigilante incarné par Charles Bronson dans la série mythique tout autant que décriée des Death Wish. Mais bien évidemment, les cinéphiles connaissant un peu le travail de cette cinéaste se doutaient bien qu’elle ne ferait pas les choses comme tout le monde, en livrant un simple thriller racoleur flattant les bas instincts du spectateur. Depuis sa présentation triomphale à Cannes, l’excitation était de mise, et certains n’hésitaient pas à sortir LA référence en la matière, celle à même de convaincre les plus sceptiques, à savoir le chef d’oeuvre de Martin Scorsese, Taxi Driver. Évidemment, il s’agit presque du seul film « prestigieux » du genre, à savoir que même les plus bien pensants des critiques cinéma, exécrant la morale jugée nauséabonde de la plupart des représentants de ce sous genre, n’osent la remettre en cause idéologiquement, l’ambiguïté du personnage l’exemptant, du moins aux yeux de cette critique, de toute dérive condamnable. Mais cette comparaison un peu facile, tout comme celle à Drive, autre thriller tendance présenté avec grand bruit au festival de Cannes il y a quelques années, risque au final de nuire plus qu’autre chose au film, qui se suffit à lui-même, trouvant son propre ton, grâce à la personnalité artistique hors normes de son instigatrice. Il faut donc y aller avec un esprit vierge de toute attente, et prêt à se laisser transporter par son ambiance si particulière …
The Spirit
Frank Miller est très grossièrement le Polanski de la BD. Excellents dans leurs domaines respectifs controversés dans leur vie privée pour diverses raisons soient-elles. Frank Miller c’est surtout le génie créateur de Sin City (la BD), pour laquelle il s’essaya (fugacement a priori) à la réalisation aux côtés d’El Gringo Rodriguez et de son acolyte décérébré Tarantino. The Spirit est la première « œuvre » de Miller en tant que réalisateur. Après avoir vu le film on ne peut constater qu’une chose : sur Terre il y’a le Sida, le Paludisme et The Spirit.