Critique : Dark Waters
Noble. Todd Haynes fait partie de cette communauté hélas peu nombreuse de réalisateurs nobles, dont chaque film se positionne plus ou moins explicitement en faveur d'une cause. La qualité supérieure de sa filmographie ne repose par contre pas sur un engagement tendancieux, ni sur une dénonciation des défauts manifestes de la société américaine, qui serait ouverte à toutes sortes de dispositifs manipulateurs.
Blood Creek
Une touche de Romero, un soupçon de Mann et une pincée de Uwe Boll. On remue dans un shaker en y rajoutant quelques incohérences et on sert le tout sans état d’âme… Bienvenue à Town Creek.
Critique : Pentagon Papers
Spielberg a beau avoir 71 ans, il continue de tourner des films à un rythme effréné : deux vont sortir en moins de deux mois ! Ces deux long-métrages d'ailleurs soulignent deux facettes de sa filmographie: d'un côté, le cinéaste sérieux qui explore le passé de son pays, de l'autre le metteur en scène de divertissements plus grand public, mais tout aussi intéressants - deux faces complémentaires, et pas forcément opposées. Avec The Post, (nommé Pentagon Papers en France) il est question d'une affaire qui a secoué les États-Unis au début des années 70 ...
Etrange Festival 2016 : The Neighbor
Les séries-b d’horreur « états-uniennes » contemporaines se suivent et se ressemblent. Triste constat que celui appliqué aux films visionnés à l’Etrange Festival 2016. Pourtant, l’originalité, de nos jours, n’est plus ce qui importe vraiment. Récemment, les meilleures œuvres lorgnant vers la série b ne brillaient guère par leur aspect inédit mais bien par leur manière à traiter le sujet, ou l’histoire, en question. Pourtant, Marcus Dunstan, loin d’être un incompétent, a débuté de fort belle manière avec The Collector, film d’horreur au budget modeste mais pourvu d’une maîtrise formelle impressionnante pour une œuvre liminaire. En dépit de ce coup d’éclat, Dunstan s’est également fait remarqué par son « talent », fort médiocre, de scénariste : Saw 6 et Saw 7, Piranhas 3DD (la suite du Aja)... Des films forts peu subtils, plutôt un brin racoleurs et putassiers. C’est donc avec des attentes mitigées que j’entrai en salle 300 du forum des images afin de découvrir The Neighbor.
Cannes 2019 : The lighthouse (Quinzaine)
Alors que l’on déplorait l’autre jour l’utilisation excessive des jumpscares dans Wounds de Babak Anvari, son compatriote américain, lui, fait tout le contraire et semble déjà avoir une patte dans le genre du cinéma d’horreur. Robert Eggers instaure, dans The Lighthouse, une ambiance infiniment pesante qui ne passe jamais par des plans dans lesquels des figures terrifiantes vous sautent brusquement au visage. On se sent à l’étroit pendant les 110 minutes qui composent le film et devant cette image carrée, le réalisateur ayant choisi un format assez particulier pour son nouveau film. Le sublime noir et blanc choisi par le cinéaste de 35 ans joue sur les perspectives et participe à la perte de notion d’espace-temps que nous procure le film. Le son, lui aussi très travaillé, exacerbe nos peurs. Ces dernières sont d’ailleurs primitives : peur de l’autre, peur du noir, peur de l’isolement, peur de l’oiseau, superstition etc. Robert Eggers les met parfaitement en scène et dresse, à partir d’une intrigue extrêmement simple, un somptueux et effroyable tableau
Critique : Un couteau dans le cœur
Vite vu, vite écrit : il n'y a vraiment rien à sauver dans "Un couteau dans le cœur".
Critique : Le Doulos
Jean-Pierre Melville n’a décidément pas fini de nous épater. La preuve avec cette pièce centrale de sa filmographie, qui est infiniment plus qu’un simple film de gangster stylisé et qui participe pleinement à ériger Jean-Paul Belmondo en monument incontestable du cinéma français.
Critique : L’Amour ouf
L'Amour ouf, film très ambitieux, s'affiche fièrement, sans hésitation, dans deux registres très différents : la comédie romantique et le thriller par moment particulièrement violent.
Critique : Contagion
Ressortez les gels désinfectants et les masques de protection, Contagion se propage sur nos écrans. Le dernier film de Steven Soderbergh nous promet du grand spectacle sur fond de panique pandémique...
On the ice
Ce premier film inuit réussit le subtil mélange du polar et du film social en fusionnant une histoire très classique de meurtre et un décor de banquise où le blanc n’a rien de paradisiaque. Joli coup !
Vu sur Ciné + : Gentlemen cambrioleurs
Michael Caine avait vu juste lors de son discours mémorable de remerciements à la cérémonie des Oscars en l'an 2000. Il y disait que ce qui le distinguait de sa concurrence dans la catégorie du Meilleur acteur dans un second rôle, c'était sa qualité de survivant dans un métier hautement compétitif.
Critique : Jack Reacher : Never go back
S’il y a bien quelque chose que l’on peut reconnaître à Tom Cruise, c’est l’exigence qu’il peut mettre dans la conception de chacun de ses films. Car, quoi que l’on puisse dire de lui, il ne doit pas y avoir grand monde pour contester ses choix de carrière. Son nom sur l’affiche d’un film est depuis longtemps un label de qualité, et c’est avec confiance que l’on rentre donc dans la salle projetant son nouveau film. En 2012, un nouveau « héros » arrivait sur nos écrans. Adapté d’un roman de Lee Child, Folie furieuse, qui était déjà le 9ème tome des aventures de Jack Reacher, et réalisé par Christopher Mc Quarrie, le premier Jack Reacher avait constitué une bonne surprise, doublée d’une bonne nouvelle pour le genre espionnage. Car hormis l’immortel James Bond et Jason Bourne, rares sont les films du genre récents ayant réussi à lancer une franchise un tant soit peu lucrative. Doté d’une intrigue solide, d’un personnage campé avec charisme par Tom Cruise, et de scènes d’action basées essentiellement sur des combats à mains nues à la violence sèche, le film avait réussi à convaincre à peu près tout le monde, le grand public comme la critique. Il paraissait donc évident qu’une suite verrait le jour, et cette dernière ne déçoit pas, donnant cette sensation agréable de retrouver un personnage qui nous avait manqué, effet rassurant s’il en est, et que l’on ne pensait pas forcément ressentir ici.