Cannes 2019 : The lighthouse (Quinzaine)

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Alors que l’on déplorait l’autre jour l’utilisation excessive des jumpscares dans Wounds de Babak Anvari, son compatriote américain, lui, fait tout le contraire et semble déjà avoir une patte dans le genre du cinéma d’horreur. Robert Eggers instaure, dans The Lighthouse, une ambiance infiniment pesante qui ne passe jamais par des plans dans lesquels des figures terrifiantes vous sautent brusquement au visage. On se sent à l’étroit pendant les 110 minutes qui composent le film et devant cette image carrée, le réalisateur ayant choisi un format assez particulier pour son nouveau film. Le sublime noir et blanc choisi par le cinéaste de 35 ans joue sur les perspectives et participe à la perte de notion d’espace-temps que nous procure le film. Le son, lui aussi très travaillé, exacerbe nos peurs. Ces dernières sont d’ailleurs primitives : peur de l’autre, peur du noir, peur de l’isolement, peur de l’oiseau, superstition etc. Robert Eggers les met parfaitement en scène et dresse, à partir d’une intrigue extrêmement simple, un somptueux et effroyable tableau

Cannes 2019 : Parasite (compétition)

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Parasite est avant tout une histoire de famille(s) : celle des protagonistes, qui doivent vivre dans un entre-sol et celle des Park, socialement à l'opposé des précédents. Comme d'habitude chez Bong Joon-ho, quelques plans suffisent pour nous faire ressentir une empathie immense envers les personnages. Ici, tous sont attachants, même (et surtout) lorsque les évènements prennent un tournant inattendu. Car s'il y a une chose dont le cinéaste semble s'être fait la spécialité, c'est le changement de ton.

Critique : Avengers Endgame

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La grande aventure Avengers se termine comme il se doit, c'est-à-dire à travers un tremblement du box-office mondial comme peu de films peuvent encore le provoquer et sinon avec une fidélité efficace à l'égard de l'univers des super-héros de chez Marvel. Celle-ci permet à ce dernier chapitre de la saga de divertir convenablement l'observateur détaché que nous sommes par rapport à cette sortie plus événementielle que porteuse d'une qualité filmique particulière.

Gérardmer 2019 : The Unthinkable

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The Unthinkable Suède : 2018 Titre original : Den Blomstertid Nu Kommer Distributeur Réalisation : Victor Danell Scénario : Victor Danell Interprètes : Christoffer Nordenrot, Jesper Barkselius, Lisa Henni Distribution...

Gérardmer 2019 : Aniara

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Premier long-métrage des réalisateurs suédois Pella Kagerman et Hugo Lilja, Aniara scrute depuis l’espace une société aussi consommatrice que destructrice : la nôtre. Après plusieurs courts métrages en commun, le duo change de format avec une œuvre forte et plurielle dans ses thèmes avec comme horizon la responsabilité de l’Humanité face à l’enjeu de la préservation de son environnement ainsi que de sa propre survie. Un voyage sans retour

Les Arcs 2018 : In Fabric

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Même avant que la France n'ait adopté ces dernières années la coutume anglo-saxonne du « Black Friday », on pouvait légitimement avoir l'impression que c'était tous les jours les soldes. Promotions ininterrompues sur cette catégorie-ci d'articles ou sur celle-là, rabais monstres et autres astuces commerciales pour toujours nous faire consommer plus : il y a de quoi perdre la tête dans cet engrenage capitaliste parfaitement huilé.

Critique : The Little Stranger

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Où le chemin d'une carrière peut-il bien mener, une fois que la consécration est arrivée de façon impromptue ? Rester fidèle à son style d'origine ou suivre l'appel de l'argent, tel a dû être le dilemme face auquel s'est trouvé Lenny Abrahamson, suite à sa nomination à l'Oscar du Meilleur réalisateur pour Room.

Critique : La Féline (Paul Schrader)

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La Féline, version Schrader, est bel et bien le fruit de son temps. Tandis que la prémisse passablement grotesque des humains plus qu'attirés par le règne animal pouvait encore faire illusion dans le cadre du film noir des années 1940 et donc paraître sensiblement plus suggestive chez Jacques Tourneur, ici, elle fournit le prétexte souvent bancal pour un mélange malgré tout pas complètement dépourvu d'intérêt d'érotisme et d'ésotérisme.

Cannes 2018 : Los silencios

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Présenté à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes, ce film brésilien opère tout en nuances. La création d'une atmosphère étrange, pas tout à fait contemplative, mais pas non plus excessivement redevable au cinéma fantastique, compte en effet parmi les qualités principales de Los silencios.

Critique : Avengers Infinity War

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Ils sont venus, ils sont tous là ! Le troisième film officiel de l'équipe suprême de super-héros – parce qu'il y a eu des drôles de cas de tromperie sur la marchandise dans le passé, n'est-ce pas Captain America … – respecte une fois de plus la règle de la surenchère des personnages, réunis de gré ou de force pour combattre le mal absolu.

Critique : Abracadabra

Sans être aussi jubilatoire que "Blancanieves", "Abracadabra" n'engendre pas la mélancolie et s'avère plaisant à regarder.

Cinélatino 2018 : Mormaço

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En 2024, les Jeux olympiques auront lieu à Paris. Six ans, cela peut paraître comme une éternité, mais en fait toutes les mauvaises expériences des villes hôtes antérieures incitent d'ores et déjà à un certain degré d'appréhension. En tant que parisien d'adoption, nous nous sentons donc directement concernés par le sujet de Mormaço, ce deuxième long-métrage brésilien, présenté en compétition au Festival Cinélatino, dont il est hélas reparti bredouille, en dépit de ses qualités évidentes.

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En cette semaine de festivités pascales, les sorties d'envergure se font rares. Certes, côté américain, nous avons droit à la cinquième collaboration de suite entre le réalisateur Ryan Coogler et l'acteur Michael B. Jordan. Cette fois-ci, ce sera en mode vampires dans un film de gangsters à l'ancienne.

Critique Express : Familia

"Familia" apporte une nouvelle preuve que le cinéma italien est loin d'être mort et on s'en félicite !

Critique : Le Mélange des genres

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Critique : Le Routard

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Pour quiconque rêve seulement d'un grand voyage à travers le monde ou qui se met d'ores et déjà à sérieusement y réfléchir, le Guide du routard est une véritable référence. Depuis un demi-siècle, ses auteurs sillonnent les continents, afin de fournir aux aventuriers dans l'âme des informations exclusives et vérifiées sur place.

Critique Express : Kyuka – Avant la fin de l’été

"Kyuka", film sur l'abandon, la jalousie et le pardon  venant perturber la légèreté et la langueur d'un bel été grec, arrive à toucher les spectateurs avec, en particulier, une très belle scène finale accompagnée par la voix chaude de Tonis Maroudas.