Test DVD : Triskell et Croix gammée
Ce qui est important dans ce film, en cette période où, un peu partout en Europe, on n'entend parler que de nationalisme, de souverainisme, de fédéralisme, de séparatisme et d'indépendantisme, c'est d'être confronté à ce à quoi les idées qui se cachent derrière ces mots ont pu conduire dans certaines circonstances.
FID 2016 – Le cas Pinochet
Depuis près de trente ans, Marseille abrite un festival en grande partie consacré au documentaire, mais qui se diversifie de plus en plus. Assez peu médiatisé, même dans des revues spécialisées, le FID emploie pourtant de grands moyens, et n’a pas à rougir devant d’autres festivals de la même ampleur. Ainsi, de nombreux lieux abritent les projections, dont le assez fameux Musée des civilisations de l’Europe et de la Mediterranée, le MuCEM. Si le FID comporte une compétition officielle, aujourd’hui nous allons évoquer un long-métrage présenté dans la sélection « Ecrans parallèles »
Critique : Peshmerga
Bernard-Henri Lévy à la rescousse, troisième. Tous les grands conflits militaires paraissent en effet bons aux yeux du philosophe français pour y mettre son grain de sel, aussi futile et fade soit-il. Après avoir documenté la bataille de Sarajevo et la guerre en Libye, le voici donc en train de parcourir du sud au nord la ligne de front entre les vaillants peshmergas kurdes et leurs adversaires fourbes et lâches de l’état islamique.
Critique : Mr Gaga Sur les pas d’Ohad Naharin
Les mouvements du corps sont sans limite. Alors que le ballet classique l’enferme dans le catalogue restreint des pas et des sauts autorisés, la technique mise au point par le chorégraphe Ohad Naharin vise au contraire à le libérer de toute contrainte pour guider ses danseurs vers une expression libre et instinctive de leur personnalité.
Cannes 2016 : Risk – Quinzaine
Un an après avoir remporté l’oscar du meilleur documentaire pour Citizen Four, Laura Poitras fait le portrait d’un autre lanceur d’alertes, Julian Assange. Ce dernier est le fondateur de la plateforme Wikileaks, et est depuis quatre ans reclus dans l’ambassade de l’Equateur en Angleterre pour ne pas être extradé aux Etats-Unis. Elle continue ainsi d’interroger le thème de la liberté d’expression et de la surveillance de masse sous le gouvernement d’Obama.
Critique : Homeland : Irak année zéro
«Aujourd’hui, tout pouvoir (économique, militaire, sportif, religieux) a son «visuel» et le visuel, qu’est-ce, sinon une image qu’on a expurgée de tout risque de rencontre avec l’expérience de l’autre, quel qu’il soit ?» Ainsi s’exprimait Serge Daney lors de la première guerre du Golfe, dénonçant l’accointance ténue entre les médias et les pouvoirs politiques. Le visuel, selon l’ancien critique de cinéma, c’est l’absence de l’autre, ou, plus exactement, un point de vue univoque sur une situation particulière. Soit une non-dialectisation des images ou d’un cas spécifique. Chaque image, ou plan, est dénué de la moindre ambivalence. A l’instar d’une image publicitaire qui se présente telle quelle sans le moindre recul ou nuance. La prolifération d’images lors de la première guerre du Golfe, filmées du point de vue unique des forces de la coalition, a été à l’origine de plusieurs problématiques éthiques et esthétiques : quel fut le contrechamp visuel de celles-ci ? (Images aux fonds vert striées de tirs de missiles conférant à celles-ci une tonalité picturale proche de l’abstraction). Le peuple irakien, bien évidemment, qui, de fait, a le plus pâti de cette mise au ban «visuelle». Rabaissés à une entité non-figurative, réduits à un degré zéro d’altérité, les irakiens ont été purement et simplement absents du champ visuel présenté par les médias occidentaux. Or, et il est nécessaire de le rappeler, une présence physique dans le champ visuel atteste de sa présence « ontologique » dans ce cadre spatio-temporel défini. Être dans le cadre, c’est exister en tant qu’individu. Axiome « bazinien » dont il est nécessaire de rappeler le principe même, à l’heure d’une omniprésence de la publicité et des « mass-médias », soit l’ère de la manipulation des images.
Berlinale 2016 : Fuocoammare, par-delà Lampedusa (Ours d’or)
L'un des thèmes au cœur de cette 66ème édition du Festival de Berlin est celui de la migration, de l'exil, des réfugiés, de l'engagement en temps de crise. Pour Fuocoammare (Fire at Sea en anglais, la mer en feu en français), le documentariste Gianfranco Rosi s'est immergé pendant plusieurs mois à Lampedusa pour nous confronter à ce qu'il définit dans la conférence de presse officielle de la Berlinale 2016 comme la pire tragédie vécue dans le monde depuis l'Holocauste. Un cri hélas justifié à la vision de son film qui a vivement secoué les spectateurs de la Berlinale 2016.
Berlinale 2016 : Tempestad
En route pour l’aventure avec ce documentaire, présenté au 66ème Festival de Berlin dans le cadre du Forum, que nous avons découvert par hasard, grâce à un changement à la dernière minute de notre emploi du temps personnel. Tempestad est un film qui demande beaucoup au spectateur, à commencer par l’abandon de certaines règles immuables du cinéma comme une relation au moins approximative entre le son et l’image.
Critique : In Jackson Heights
Frederick Wiseman tourne des documentaires depuis près d’un demi-siècle. Il y procède chaque fois de la même façon : en plantant sa caméra dans un microcosme professionnel ou social et en observant sans hâte son fonctionnement.
Critique : Steve McQueen : The Man & Le Mans
Quand on évoque de nos jours le nom de Steve McQueen, l’acteur américain et pas le réalisateur anglais, il nous fait penser aux films qui ont fait de lui le roi du cool et l’idole d’une génération entière.
Critique : Le Chant d’une île
Dans leur nouveau documentaire, en réalité débuté peu avant les années 2000, Joaquim Pinto et Nuno Leonel posent leurs caméras au sein d’une petite communauté de pêcheurs, à Rabo de Peixe, petit village situé aux Açores dont l’activité locale, la pêche artisanale, constitue le principal soubassement économique. Alors que la pêche industrielle, de plus en plus phagocytant et concurrentielle, désire s’implanter à Rabo de Peixe afin de s’approprier le territoire local, Joaquim Pinto filme les doutes de cette communauté, ses peurs, ses petites victoires du quotidien aussi.
Critique : Francofonia
Qu’est-ce que l’Histoire, sinon un long flux ininterrompu d’événements dont témoignent les objets et les images ? Seul au niveau individuel il existe un début et une fin, la naissance et la mort, tandis que le maelstrom du temps avance sans cesse, à cheval entre le passé, le présent et l’avenir.