Test Blu-ray : Bonjour tristesse
L'adaptation par Otto Preminger du roman de Françoise Sagan retrouve le chemin des salles cette semaine et un constat s'impose : Bonjour tristesse est une excellente adaptation, qui transcende le livre de départ et destinée en particulier à ceux qui l'ont lu et ne l'ont pas vraiment aimé ou ceux qui ne l'ont pas lu en se disant que c'était le texte d'une petite bourgeoise aux problèmes étriqués. Avec le regard de Preminger, cela devient une tragédie incestueuse où l'héroïne a conscience du mal qu'elle cause, ce qui n'était pas franchement le cas chez Sagan, bien complaisante avec son personnage proche de l'adolescente qu'elle était alors encore. L'interprétation détendue de David Niven en suave et vain misogyne, imbu de lui-même révèle le caractère misanthrope de cet homme et celle de Jean Seberg montre qu'elle n'est qu'un être foncièrement mauvais et égoïste qui se cache derrière un visage d'ange, pour citer le titre d'un précédent film du cinéaste. Ils ne seront pas punis mais quelque chose s'est un peu brisé en eux, l'insouciance n'existe plus. Désormais, s'ils font du mal, ce ne sera plus innocent. C'est peut-être le pire pour eux : le monde réel et les vrais sentiments se sont imposés entre eux.
Test Blu-ray : Synchronicity
Étrange petit film que ce Synchronicity. Écrit et réalisé par Jacob Gentry, cette singulière production de science-fiction exploite avec brio un scénario ne contenant guère que cinq personnages, et parvient à explorer à fond les possibilités de son script sans provoquer outre mesure l'ennui chez le spectateur, ni jamais vraiment jouer au « petit malin » comme le feraient d'autres cinéastes.
Test Blu-ray : Mojave
Quelques années après le sympathique London Boulevard, on retrouve William Monahan au scénario et à la réalisation de Mojave, qui lui permet d’aborder à nouveau le désœuvrement et la solitude mortifère des étoiles filantes d’Hollywood. Que désire-t-on quand on a déjà tout ? Le danger, et le fait de flirter avec la mort, semble nous répondre Monahan. Si son film précédent évoluait plutôt dans le registre de la comédie, Mojave aborde cette fois cette thématique sous un angle différent, et avec le plus grand sérieux du monde.
Test DVD : Buck et son complice
Au début des années 70, la mode était à la « blaxploitation » naissante, qui remplissait les salles populaires depuis le succès de Shaft : le western ne tarderait pas à s'en emparer, avec des films tels que Buck et son complice.
Test Blu-ray : L’âge de glace 5 – Les lois de l’univers
Succès surprise en 2002, L’âge de glace était un film d'animation visuellement convaincant, mais narrativement paresseux. Le film de Chris Wedge et Carlos Saldanha a néanmoins engendré rien de moins que 4 films supplémentaires en l'espace de 14 ans...
Test DVD : Horsehead
Uniquement sortie dans une toute petite poignée de salles lors de sa distribution en salles en 2015, Horsehead est une petite production horrifique française, orchestrée par Romain Basset, un amoureux du genre qui déclame avec ce premier long-métrage un poème visuel à l'atmosphère oppressante et aux images littéralement sublimes, que les amateurs rapprocheront forcément du cinéma d'Hélène Cattet et Bruno Forzani (Amer, L'étrange couleur des larmes de ton corps) pour son goût très prononcé pour une esthétique visuelle baroque directement héritée du giallo et des œuvres immortelles de Mario Bava ou Dario Argento.
Test DVD : Quantico – Saison 1
Diffusée cet été sur M6, la première saison de Quantico a rassemblé en moyenne 3,14 millions de français devant leur poste de TV. Voici donc un score honorable pour une nouvelle série policière efficace et très axée sur l'action. Créée par Joshua Safran, scénariste régulier sur la série Gossip girl, Quantico est, comme son nom l'indique une série « chorale » se déroulant dans le célèbre de formation du FBI. Le téléspectateur y suivra donc en parallèle deux trames bien distinctes : la première concerne une menace terroriste contre les États-Unis, l'autre suit le quotidien et la vie professionnelle d'une poignée de jeunes agents fédéraux en devenir.
Test DVD : Marions-nous !
Abordant de front le sujet du mariage homosexuel, un thème que l’on ne qualifiera pas de « difficile » mais simplement de « sensible » (le mouvement d’opposition ayant divisé la France lors de la promulgation de la loi « mariage pour tous » en 2013 en est la preuve la plus flagrante), Marions-nous permet à la scénariste / réalisatrice Mary Agnes Donoghue d’ajouter un nouveau portrait de femme(s) à sa filmographie, déjà résolument tournée vers la gent féminine (Laurier blanc, Veronica Guerin, Paradise).
Test Blu-ray : Nos pires voisins 2
Après un premier opus qui n’avait que partiellement convaincu notre rédac’ chef Pascal Le Duff, Nos pires voisins 2 est donc le deuxième opus d’une nouvelle franchise œuvrant dans le genre de la comédie gentiment trash, dont le seul but avoué (et plutôt réussi dans son genre) est de secouer les zygomatiques du spectateur à intervalles réguliers à coups de vannes tantôt carrément absurdes tantôt plus réfléchies et incisives.
Test Blu-ray : Desierto
Puissant et immersif, Desierto est un survival époustouflant, dont la caractéristique principale, un an après sa réalisation, est d’être devenu un survival « politisé ». En effet, si le propos de Jonás Cuarón n’était peut-être pas, à la base du projet, de livrer au spectateur un thriller à ce point conscientisé, la première bande-annonce du film répondait en revanche clairement aux déclarations de Donald Trump sur l’immigration durant sa campagne électorale (sa récente élection à la présidence des États-Unis coïncide d’ailleurs quasiment jour pour jour avec la sortie du DVD et du Blu-ray en France), place vraiment Desierto sur le terrain de la contestation, du portrait au vitriol d’une Amérique à la dérive.
Test DVD : Je me tue à le dire
S'il entre sans conteste dans ce genre très particulier qu'est l'humour cinématographique en provenance de Belgique, "Je me tue à le dire" le fait par la porte d'un mélange de grande noirceur et de surréalisme.
Test Blu-ray : Barabbas
Tourné en 1961, Barabbas constitue la contribution de Richard Fleischer au péplum, et plus particulièrement au péplum « religieux », réinterprétant quelques passages de la Bible, très en vogue à la fin des années 50. Le film de Fleischer s’inscrit donc dans la grande tradition de films tels que Les dix commandements (Cecil B. DeMille, 1956) ou encore Ben-Hur (William Wyler, 1959). S’il a probablement un peu moins marqué les mémoires que ses deux aînés, Barabbas n’en demeure pas moins un indispensable et époustouflant spectacle, ambitieux à la fois dans sa narration et dans sa mise en scène.