Test Blu-ray : En route pour la gloire
Pour ceux qui l’ignoreraient, En route pour la gloire est l’adaptation cinématographique de l’autobiographie de Woody Guthrie, légende de la folk américaine. En réalité, le film de Hal Ashby ne retrace que quatre ans de la vie de Guthrie, mais il s’agit d’années décisives qui le mènent de Pampa, sa petite ville du Texas, à la Californie de la Grande Dépression, celle des Raisins de la colère de John Steinbeck puis de John Ford, à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. C’est au cours de cet itinéraire imprévu et pour le moins rugueux que Guthrie affirmera son attachement aux laissés pour compte de la société US, à ceux qui luttent pour leur survie quotidienne, victimes des retombées d’un système corrompu. A sa façon bien sûr, En route pour la gloire est également, à travers le personnage de Woody Guthrie, une apologie du légendaire « individualisme » américain, mais d’un individualisme toujours confronté à une idée de « fraternité sociale ». Et par-delà le personnage de Guthrie, c’est tout un pan du peuple américain qui se révèle, oublié dans la représentation Hollywoodienne traditionnelle – même si bien sûr, le film de Hal Ashby doit beaucoup à son décor social, qui s’avère lui-même un reflet du cinéma Hollywoodien des années de la Grande Dépression, qui a largement contribué à ancrer cette période dans la mémoire collective des cinéphiles.
Test Blu-ray : Pierre Lapin
Will Gluck transpose, dans un esprit très Paddington les aventures de cet animal presque domestique, immature et facétieux, imaginé par Beatrix Potter au début du XXe siècle. L’interaction entre animation et prises de vues réelles est parfaite dans ce joyeux divertissement, qui pourrait être une comédie musicale à la Disney si les oiseaux chanteurs n’étaient si peu cordialement interrompus. Domhnall Gleeson, vilain général des derniers Star Wars, est l’ennemi déclaré du lapin doublé en français par Philippe Lacheau (Babysitting). Rose Byrne est charmante en voisine au talent de peintre limité qui ignore tout de la rivalité inattendue de ses prétendants. Une guerre des nerfs déjantée entre voisins aux actions de plus en plus explosives, pour notre plus grand plaisir.
Livre : Werner et les catastrophes naturelles
Autant biographie que roman d'aventure, Werner et les catastrophes naturelles est sorti en début d'année aux Editions Anne Carrière. Son auteure, Laura Fredducci, signe ici son premier roman.
Test Blu-ray : Red Sparrow – Le Moineau rouge
Il est parfois amusant d’observer la façon dont circulent les idées au cœur des grands studios ; ainsi, depuis quelques années, la « Guerre Froide » semble au centre de toutes les intrigues, envahissant même le terrain du « Blockbuster » avec Red Sparrow.
Test Blu-ray : Incidents de parcours
Résolument à part dans la filmographie de George A. Romero, Incidents de parcours est un film méconnu, et encore relativement « mal aimé » de nos jours, probablement parce qu’il n’appartient pas à la partie « zombiesque » de son œuvre.
Test Blu-ray : Dans la brume
A la fois humble et spectaculaire, Dans la brume est un projet de science-fiction old school, très influencé par les récits développés dans la série La quatrième dimension : un film pour le moins atypique dans la production française contemporaine, mais pas unique, dans le sens où ce genre de projet parvient tout de même une ou deux fois par an à se frayer un chemin vers les salles de l’hexagone.
Test DVD : Ghostland
Après l’exceptionnel Martyrs, Pascal Laugier revient avec une nouvelle œuvre horrifique porté par Mylène Farmer et les jeunes actrices Crystal Reed, Anastasia Phillips, Emilia Jones et Taylor Hickson. Une étude puissante du refoulement et du traumatisme infantile.
Test Blu-ray : When a wolf falls in love with a sheep
Si malgré sa courte durée, When a wolf falls in love with a sheep développe dans un premier temps son intrigue sur un rythme relativement lent, c’est pour mieux mettre en place ses personnages, que le cinéaste Hou Chi-jan prend grand soin de présenter un par un, à grands renforts d’effets visuels tantôt décalés, tantôt brillants. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce soin apporté à introduire les personnages portera ses fruits dans la suite du récit, qui multiplie à dessein les rebondissements complètement fous (la rencontre avec le prêtre, la recherche du chien…) jusqu’à la rencontre fortuite, sur une copie d’examen, d’un mouton et d’un loup.
Test Blu-ray : La finale
La finale suit, à la façon d’un road movie, le voyage de Lyon à Paris d’un vieil homme atteint de la maladie d’Alzheimer et de son petit-fils. Si le film de Robin Sykes évoque bien sûr en toile de fond les drames liés à cette maladie dégénérative, l’idée forte du récit réside surtout dans le rapprochement de deux êtres complètement repliés sur eux-mêmes. Le grand-père est mis au rencard de la société par sa maladie, qui l’isole complètement du reste du monde –voire même de lui-même– tandis que le jeune homme s’impose quant à lui comme le pur produit de son époque, égocentrique, coupé du monde par le biais de la « bulle » numérique, téléphone et écouteurs sur les oreilles. Ainsi, durant les deux premiers tiers de La finale, ce ne sont finalement pas tant les problèmes d’orientation du grand-père qui vont prolonger le voyage des deux personnages, mais bel et bien le fait que le petit-fils soit « absorbé » dans son univers, coupé du monde par les écouteurs et les écrans, qui le rendent inattentif à ceux qui l’entourent.
Test Blu-ray : Stars 80, la suite
Malgré une petite série de succès publics et critiques occasionnellement rencontrés au fil de sa carrière de producteur et réalisateur, Thomas Langmann est souvent considéré comme un poissard de première, au point d’apparaître comme le « chat noir » du cinéma français, un de ceux dont le nom suffit pour attirer le mauvais œil sur le moindre projet artistique. Au terme d’une longue série d’échecs commerciaux, sa société La petite reine est actuellement en procédure de sauvegarde, visant à étaler les dettes sur une période comprise entre deux et neuf ans, ce qui devrait laisser une chance au producteur de « se refaire ».
Test DVD : Madame Hyde
Conte initiatique tantôt brillant tantôt complètement à l’Ouest, Madame Hyde permet à Serge Bozon d’adapter le récit classique de Robert Louis Stevenson à son univers, bizarre et surréaliste, évoluant sur un film très ténu entre une espèce de philosophie sociale et une poésie tirant vers le fantastique le plus cruel.
Test Blu-ray : Oro, la cité perdue
Pour les cinéphiles ayant suivi avec attention la programmation du « Ciné-Club » de Nicolas Boukhrief entre 1997 et 1999, le nom d’Agustín Díaz Yanes n’est pas inconnu : il s’agit en effet du réalisateur de l’excellent Personne ne parlera de nous quand nous serons mortes (1995). Et finalement, le cinéaste espagnol, peu prolifique, n’aura pas énormément étoffé sa filmographie depuis ce premier film : après Sans nouvelles de Dieu (2001) et Capitaine Alatriste (2006), il tournerait en 2008 Solo quiero caminar (« Je veux juste marcher »), la suite de son premier film, toujours avec Victoria Abril, et malheureusement toujours inédit en France à ce jour. Le compte est bon : Oro, la cité perdue n’est que son cinquième film en l’espace de… vingt-trois ans.