Test Blu-ray : Il miracolo
Si les romans de Niccolò Ammaniti avaient régulièrement été adaptés au cinéma, Il miracolo constitue pour l'écrivain une expérience inédite : il s'agit en effet de son premier scénario original, la première fois qu'il envisage un récit non pas sous une forme purement littéraire, mais d'avantage « audio-visuelle ». Au centre de son récit, il fait donc le choix de placer une « image choc » : celle d'une madone pleurant des larmes de sang. Autour de ce phénomène inexplicable et mystique, la vie d'un petit groupe de personnages va basculer définitivement : aussi différents soient-ils les uns des autres (politique, religion, armée, science...), quelles que soient leurs fêlures et leurs faiblesses, la douzaine de personnalités au cœur de l'intrigue d'Il miracolo, toutes présentées au spectateur de façon complexe et attachante, remettront en cause leurs convictions les plus intimes suite à la découverte de cette vérité inattendue.
Test Blu-ray : Climax
Le dernier long-métrage de Gaspar Noé, loin d’être parfait, déploie une énergie communicative et une spontanéité impressionnantes. Bien entendu, si vous n’avez pas aimé les précédents films du cinéaste, vous n’aimerez pas non plus Climax. Mais il serait dommage de bouder son plaisir devant cette danse de laquelle on ressort exténués, mais heureux...
Test DVD : Invasion (Kiyoshi Kurosawa)
Avec Invasion, on n’est certes pas parti aussi loin dans le délire grandiloquent de la suprématie de l’amour, sur fond d’effets spéciaux improbables, que dans Real du même réalisateur. Néanmoins, il ne reste pas moins frustrant que cette histoire au potentiel certain ne fait pas preuve de davantage de discernement pour éviter les mauvais choix scénaristiques et formels. Ces derniers sont portés au paroxysme, lors d’une conclusion qui anéantit les rares subtilités et nuances développées précédemment et quoiqu’il en soit en perte de vitesse, depuis que l’envahisseur a décidé avec une insouciance préjudiciable de jouer cartes sur table avec ses proies.
Test DVD : L’amour est une fête
Avec L'amour est une fête, Cédric Anger se promène avec une tonalité légère dans un témoignage distancié de la libération des mœurs. Il retrouve Guillaume Canet (La prochaine fois je viserai le cœur) qui apporte un peu de profondeur avec ses doutes éthiques. Il forme un duo étonnant avec Gilles Lellouche plus fasciné que lui par cet univers.
Test DVD : Billionaire Boys Club
C’est bien connu, certains rôles peuvent à jamais marquer une carrière d’acteur. Il existe en effet des acteurs qui seront à jamais assimilés aux personnages qu’ils ont incarné à l’écran ; même s’ils essaient de se débarrasser de cette image par trop envahissante qui leur colle à la peau, ils ne parviennent jamais à s’en libérer totalement. Dans le cas de Kevin Spacey, ce sont en quelque sorte les « événements » qui l’ont rattrapé : suite aux accusations de harcèlement sexuel dont il a été la cible courant 2018, l’acteur est devenu persona non grata à Hollywood, et la pire crainte de tous les producteurs : il est redevenu, plus de vingt ans après Usual Suspects (Bryan Singer, 1995), le « Keyser Söze » de l’usine à rêves.
Test Blu-ray : Alpha
Voici maintenant huit longues années que l'on n'avait pas eu l'opportunité de voir un nouveau film des frères Hughes. Huit ans après Le livre d'Eli donc, Albert Hughes revient donc enfin au cinéma en réalisant son premier film en solo, Alpha, qui rompt de fait avec un peu plus de vingt ans de collaborations artistiques pour le moins fructueuses avec son frère jumeau Allen. Avec ce nouveau film, Albert Hughes prend le parti de mettre en scène un survival aux accents de « coming of age », et suivant pour la plus grosse partie de son récit un personnage seul, Keda, uniquement accompagné d'un loup.
Test Blu-ray : Shéhérazade
Unanimement reconnu par la critique comme l'un des plus beaux films de l'année 2018, Shéhérazade semble avoir mis tout le monde d'accord : Positif, Les Cahiers, Télérama, Le Monde, Le JDD, Le Figaro, Libé, La Croix... Tout le monde s'accorde pour célébrer la justesse de ton du premier film de Jean-Bernard Marlin, qui a ailleurs obtenu en juin dernier le prestigieux prix Jean Vigo. Et c'est vrai que Shéhérazade est un joli film, autant qu'une plongée en immersion dans les us et coutumes d'une poignée de jeunes paumés marseillais, issus d'une génération littéralement sacrifiée, abandonnée par tous (parents, école, institutions), et n'ayant ni la culture ni les codes pour parvenir à « grandir » ou à évoluer dans le « bon sens ».
Test Blu-ray : Searching – Portée disparue
Searching – Portée disparue fait le pari de présenter l’intégralité de son intrigue policière par le biais d’écrans d’ordinateurs, de téléphones, de télévision ou de vidéos de surveillance.
Test Blu-ray : L’étrange incident
S’il appartient bel et bien au genre « western », L’étrange incident n’en reprend réellement ni les codes, ni les passages obligés. En optant pour l’adaptation d’un roman de Walter Van Tilburg Clark, peu connu en France considéré comme un véritable classique de la littérature américaine outre-Atlantique, William A. Wellman prend en effet bien d’avantage la voie de l’œuvre ouvertement politique, remettant non seulement en cause la légitimité de la peine de mort, mais proposant qui plus est un démontage en règle des mécanismes de la « violence collective ».
Gungala, première « fille de la jungle » en DVD pour Artus Films
Le cinéma bis italien des années 60/70 allait chercher son inspiration dans divers recoins de la culture populaire. Parmi les influences les plus marquantes, il y avait bien sûr les « fumetti » (bandes dessinées populaires italiennes), qui inondaient littéralement le marché du divertissement à l’époque. Mais comme on le sait bien, rien ne se perd, tout ce recycle : les fumetti reprenaient eux-mêmes bien souvent les mécanismes du « serial », ces films à petit budget destinés au grand écran fonctionnant selon le principe du feuilleton, très populaires durant la première moitié du vingtième siècle.
Test DVD : Les sirènes d’Atlantis
Les sirènes d’Atlantis est réputé pour avoir eu un tournage compliqué, s’étant étalé sur plusieurs mois et ayant occasionné plusieurs sessions de « reshoots » ; le film a par ailleurs vu plusieurs cinéastes se succéder à la barre : après Arthur Ripley, John Brahm et –selon la légende– Douglas Sirk, c’est finalement le monteur Gregg G. Tallas qui sera crédité en tant que réalisateur. Et de façon assez paradoxale, c’est peut-être finalement la patte du monteur que l’on retrouvera de la façon la plus nette au cœur de ces Sirènes d’Atlantis, dans le sens où le film s’avère un véritable petit trésor de rythme et d’efficacité, passant comme une lettre à la poste et ne laissant pas au spectateur voir le temps passer.
Test Blu-ray : Peppermint
Pierre Morel est un des plus célèbres cinéastes français ayant réussi à faire son trou à l'international dans le petit monde du cinéma d'action. Ainsi, on le compare régulièrement à Jean-François Richet, Louis Leterrier, Florent Emilio Siri, Fabrice du Welz, Xavier Gens ou encore Jan Kounen. Mais à vrai dire, Morel possède tout de même un petit « truc en plus » qui le différencie de ses confrères : déjà, on pourra remarquer qu'il n'a pour le moment jamais dévié de sa trajectoire, restant à ce jour véritablement cramponné au cinéma de genre. Mais ce qui attire sur lui une immédiate sympathie est finalement, et de façon assez paradoxale, assez éloigné de son œuvre en tant que metteur en scène, et trouve en vérité sa place dans une des péripéties ayant animé, il y a un peu moins de dix ans, sa carrière de cinéaste. En effet, la plupart des cinéphiles éprouvent à son encontre un attachement particulier parce que Pierre Morel est un des seuls cinéastes issus de ce qu'on appellera « l'écurie Besson » à s'être, de façon frontale et définitive, opposé au diktat à la vision artistique de Luc Besson, ce qui a provoqué entre les deux hommes une brouille franche et définitive. Par conséquent, Pierre Morel est donc « LE » cinéaste qui a envoyé chier sévère le mogul du cinéma français ; et au lieu d'en ressortir brisé et de pointer derechef au Pôle Emploi le plus proche de chez lui, Morel a bel et bien réussi à s'imposer aux États-Unis de façon durable. On applaudit donc l'exploit des deux mains.