Test Blu-ray : Adults in the room

Vue de loin, à travers le prisme forcément réducteur des médias français et européens, qui ont tendance à s’emballer pour une actualité brûlante avant de la délaisser au profit de la prochaine attraction de la semaine, voire du jour, la crise financière et économique en Grèce a tout l’air d’être résolue. Après l’agitation autour de l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement d’extrême gauche il y a quelques années, le calme semble être revenu, grâce au retour aux affaires d’un parti politique qui s’évertue à appliquer sans broncher le statu quo, ainsi que les exigences des créanciers étrangers, conçues pour maintenir le pays dans l’étau d’une dette éternelle. Et pourtant, pour un bref instant, une parenthèse dans le temps que personne n’a finalement eu le courage de transformer en une opportunité en or, il aurait été possible de changer réellement les choses, les mentalités et même, peut-être, soyons fous, le cours de l’humanité ! C’est de cette occasion misérablement ratée que parle Adults in the room, dans lequel Costa-Gavras adopte – pour le pire et surtout pour le meilleur – un point de vue férocement partisan. Car le réalisateur, qui retourne enfin dans son pays natal afin d’y produire pour la première fois l’un de ses films en plus de cinquante ans de carrière, adopte de près le point de vue de Yanis Varoufakis, l’ancien ministre des finances grec, une star du rock éphémère, autant adulé que détesté par les médias, à travers le livre que celui-ci avait écrit sur ces quelques mois mouvementés. On pourrait cependant argumenter que le cœur du récit n’est guère le combat valeureux d’une nouvelle garde communiste contre un système profondément injuste, mais au contraire l’immobilisme de cet ordre du monde capitaliste, incapable de faire preuve d’une ouverture d’esprit inouï face au marasme financier grec.

Test Blu-ray : Spasmo

Étrange film que ce Spasmo. Absolument surréaliste dans ses rebondissements, illogique et irrationnel dans son déroulement, souvent complètement grotesque dans ses dialogues, ce faux giallo pourrait afficher, pour certains spectateurs, toutes les allures du gros nanar des familles, réalisé par un quelconque artisan du bis rital des années 70's.

Test Blu-ray : J’accuse

Multi-récompensé à la Mostra de Venise (4 prix) ainsi qu'aux César (2 prix), J'accuse a permis à Roman Polanski d'obtenir le dixième César de sa carrière (le cinquième en tant que meilleur réalisateur depuis 1980), sous les huées et les protestations en tous genres. La polémique, née de sa condamnation par la justice américaine dans les années 70 ainsi que les différentes accusations publiques dont il a été l’objet au fil des années (parmi lesquelles une seule plainte judiciaire, n’ayant donné lieu à aucune poursuite), a toujours accompagné la carrière de Polanski, même si, parallèlement, les récompenses obtenues par ce film consacré à l'affaire Dreyfus font monter à 93 le nombre de récompenses internationales obtenues par le cinéaste. Avec J'accuse, Roman Polanski évoque les dérives de toute forme de chasse aux sorcières en décortiquant un fait historique que tout le monde croit connaître, devenu symbole de l’antisémitisme en France. Ci-dessous, vous pourrez découvrir la critique du film, signée par notre rédacteur en chef Pascal Le Duff au moment de la sortie du film dans les salles.

Test DVD : Hell’s ground

Si l’on se fie à l’adage selon lequel tout ce qui est rare est précieux, la valeur d’un film tel que Hell’s ground est tout simplement inestimable. Ce film d’horreur met en scène des zombies et un golmon cannibale en burqa poursuivant de jeunes cons en forêt...

Test Blu-ray : Avanti !

Si comme de nombreux cinéphiles vous trouvez les comédies de Judd Apatow trop longues, si pour vous l'essence d'une comédie réussie ne se situe pas dans la durée mais dans l'impact et dans l'immédiateté, vous pouvez passer votre chemin : Avanti !, le vingt-troisième film de la riche carrière de Billy Wilder, n'est assurément pas fait pour vous. Qu'on se le dise : ce petit chef d’œuvre de comédie douce-amère affiche en effet une durée de presque deux heures trente au compteur, ce qui malheureusement aura tendance à faire fuir les allergiques aux comédies express, à moins bien sûr qu'elles considèrent – et on les rejoindrait finalement presque sur ce point – qu'avec Avanti !, elles ont finalement « deux comédies pour le prix d'une ».

Test DVD : Le Jeune Messie

Avant toute chose, une petite précision : à la découverte du Jeune Messie, une poignée de cinéphiles français se sont plaints sur les réseaux du manque de fidélité de ce biopic, qui transposait l’action de Rosario (Argentine) à Nazareth, et qui de plus n’abordait jamais le foot. A ces étourdis, on précisera ici que le film de Cyrus Nowrasteh ne s’intitule pas Le jeune Messi, et n’est de fait pas consacré aux jeunes années de Lionel Messi, sextuple Ballon d’or. Non, le titre exact est Le Jeune Messie : adapté d’un roman d’Anne Rice, il reviendra sur un court épisode de la vie du Messie, soit de Jésus Christ.

Test Blu-ray : Countdown

Depuis une vingtaine d'années maintenant, Jason Blum et sa boite de prod' Blumhouse Productions trustent littéralement le créneau des films d’horreur à petit budget dans les salles de cinéma. Comme Roger Corman avant lui, le producteur, malin et opportuniste, a fait le choix de privilégier les films « concept », privilégiant une ambiance oppressante et efficace à l'utilisation à outrance d'effets spéciaux coûteux ou de différents artifices de mise en scène trop chers pour rentabiliser l'investissement. L'impact direct est donc privilégié à toute autre considération, mais une sélection de scripts malins aura permis à Blumhouse de s’offrir très régulièrement d’énormes succès dans les salles obscures, en plus de permettre à une poignée de cinéastes de bénéficier d’une certaine liberté créative, dans les limites bien sûr d'un budget riquiqui. Au fil des années, la « recette » utilisée par Jason Blum a fini par faire des petits, d'autres boites désireuses de croquer leur part du gâteau s'étant également lancé dans l'aventure de l'horreur à petit budget, et parvenant même en quelques occasions à talonner le maître en termes de succès public. Après Escape game en février (156 millions de dollars de recettes, 859.000 entrées en France), Countdown est donc débarqué dans les salles françaises en novembre 2019, réunissant 411.000 amateurs de frissons et générant 39 millions de dollars de recettes à l'international, pour un budget de 6,5 – ce qui devrait logiquement nous assurer la mise en chantier d'une suite d'ici quelques mois. On pense aussi à d'autres films pour le moment non sortis en France, tels que Polaroïd (on te prend en photo, tu meurs) ou The room (une pièce exauce les vœux, mais à quel prix ?).

Test Blu-ray : F comme Flint

Même si on a déjà abordé le personnage à l'occasion de la sortie en Blu-ray de Notre homme Flint en septembre dernier, on va commencer avec un petit rappel pour les cancres du fond qui se demanderaient encore qui diable est Derek Flint. Hé bien il s'agit d'un personnage d'espion, héros d'une série de films et de bandes dessinées, pensé comme une réponse à James Bond et Doc Savage et né du succès international de James Bond contre le Docteur No en 1962. Dans les années 60, on ne comptait littéralement plus les espions de cinéma conçus sur le même modèle que l'agent 007 : séducteurs invétérés, flegmatiques et imperturbables, maniant tous les types d’armes avec le même brio, mais également redoutables combattants à mains nues et, dans le cas de Flint, véritable génie au QI largement supérieur à la normale, et auteurs de nombreux ouvrages scientifiques. Aux États-Unis donc, les deux espions locaux les plus célèbres étaient Matt Helm et Derek Flint. Purs produits populaires issus d'une autre époque, ces agents secrets typiquement 60’s ne pourraient plus exister de nos jours sans avoir au cul toutes les associations féministes, les ligues de vertu et les réseaux sociaux du monde, car comme on le sait tous, la bien-pensance n'a ni recul ni humour.

Livres : Tigres et Dragons, les arts martiaux au cinéma

Sous-genre longtemps méprisé par la sphère institutionnelle mais chéri par un public qui accueillit avec un enthousiasme sans précédent la comète Bruce Lee, le film d’arts martiaux possède une place aussi ambivalente que les personnalités et les mythes qui l’entretiennent. A l’heure où les films d’action se reposent sur des démonstrations chorégraphiques atteignant des cimes homériques, il est assez intéressant de retracer le lien ténu que le film martial entretient avec l’évolution d’une industrie cinématographique mondiale qui capitalise ses atouts de séduction sur le tout spectaculaire.

Test Blu-ray : Midway

Il fut un temps où Roland Emmerich était, sans exagération aucune, le roi d’Hollywood. Chacun de ses nouveaux films était alors attendu avec ferveur par un public toujours au rendez-vous.

Test Blu-ray : Class of 1999

On ne vas pas se mentir, ni tenter de vous la faire à l'envers : les plus âgés parmi nos lecteurs savent pertinemment qu'il y a ne serait-ce que quinze / vingt ans, personne n'était très tendre avec Class of 1999. Série B tirant tout doucement vers le Z, le film de Mark L. Lester n'a jamais eu particulièrement bonne presse, et les amateurs de cinéma fantastique marquaient généralement le plus profond dédain pour ce petit film, que tout le monde considérait comme raté dans les grandes largeurs. Grosso modo, cette [fausse] suite de Class 1984 était à peu près aussi respectée que le cinéma d'Albert Pyun (Nemesis), avec qui il entretient d'ailleurs pas mal de similarités.

Test DVD : Le fauve en liberté

Outre le plaisir de retrouver James Cagney dans la peau d'un gangster, le fait de voir ou de revoir Le fauve en liberté aujourd'hui – soit 70 ans après sa sortie dans les salles obscures – permettra au spectateur contemporain de constater à quel point les concepts de modernité ou même d'originalité ne sont, finalement, que des vues de l'esprit. Personne n'invente rien, tout a déjà été fait, et le cinéma n'est qu'un éternel recommencement. Le film de Gordon Douglas met donc en scène un parfait psychopathe, ouvertement manipulateur, pour qui la vie, la mort, l'amitié ou même l'amour ne sont que des mots vides de sens. Mais finalement, on comprendrait presque le comportement antisocial du personnage de Ralph Cotter (Cagney) : le monde autour de lui semble tout aussi pourri ; tous les personnages sont en effet présentés comme des salauds, des arrivistes ou des hors-la-loi. Truands, avocats, bonnes femmes, flics : tous véreux, tous dans le même panier. Alors bien sûr, Cotter lui prend le taureau par les cornes, prend de force tout ce dont il a envie (femmes, argent), et le plus vite est le mieux. Pour arriver à ses fins, il n'hésite pas à tuer tous ceux qui se mettront en travers de sa route, qu'ils soient amis ou ennemis, aucun code d'honneur ni morale ne sont de rigueur.

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