Test Blu-ray : Le casse
Résolument tournée vers le cinéma grand public, la carrière d’Henri Verneuil se divise en deux grosses périodes, liées à une poignée d’acteurs fort différents les uns des autres : Fernandel durant les années 50, puis Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo durant les deux décennies suivantes. La collaboration entre Verneuil et Belmondo fut longue et fructueuse, et s’est souvent vue mise en lumière par la collaboration régulière de Michel Audiard au scénario de leurs films en commun.
Test Blu-ray : La femme de mon pote
Sorti sur les écrans français en 1983, La femme de mon pote est donc un film écrit par Bertrand Blier pour Coluche, qui devait initialement tenir la tête d’affiche aux côtés de Patrick Dewaere et Miou-Miou. Le suicide de l’acteur en aura finalement décidé autrement, et on murmure que l’entente entre le cinéaste, habitué à ciseler ses scénarios à la virgule près, et l’acteur, plutôt enclin à l'improvisation, ne fut pas des plus cordiales. Si ces tensions ne se ressentent pas spécialement à la découverte du film, on ne peut en revanche s’empêcher de penser que Coluche, dont le jeu « exploserait » littéralement quelques mois plus tard avec Tchao Pantin, montrait ici ses limites en tant que comédien, certains dialogues sonnant incontestablement « faux ». Néanmoins, ce triangle amoureux tragi-comique et volontiers misogyne s’avère au final absolument typique de son auteur, et comporte encore en son sein quelques-unes des « fulgurances » qui font tout le sel de la filmographie de Bertrand Blier.
Test DVD : Louise en hiver
Depuis très longtemps, le cinéma d’animation n’est plus la chasse gardée du jeune public. Rares sont pourtant les films qui réussissent haut la main à traiter de sujets plus exigeants, tout en restant accessibles. Présenté au Festival d’Albi, Louise en hiver compte parmi ces coups de maître, à l’aspect visuel presque minimaliste, quoique d’une beauté renversante, et simultanément riches d’un thème traité sur le ton de la sublimation, avec une inestimable mélancolie en arrière-plan !
Test DVD : Été 93
C’est un film très personnel que Carla Simón a réalisé. En effet, à l’âge de 6 ans, elle a vécu elle-même tout ce que le film raconte : le sida qui a emporté ses parents, l’accueil dans une nouvelle famille, la campagne qui remplace la ville. C’est sur les lieux mêmes où elle a vécu cette deuxième partie de son enfance qu’elle est allée tourner Été 93 et la langue qu’on entend tout au long du film est le catalan et non le castillan. Concernant la structure du récit, elle a choisi de procéder à un assemblage de scénettes qui, ajoutées les unes aux autres, lui ont permis de peindre au mieux la façon dont, sur la durée d’un été, elle s’est progressivement intégrée dans sa nouvelle famille.
Test DVD : Bare
Dans "Bare", la réalisatrice brésilienne Natalia Leite excelle à dépeindre l'atmosphère débilitante d'un bled perdu des Etats-Unis, tout en nous intéressant à une jeune femme qui essaye de s'en extraire et qui cherche sa voie à sa façon.
Test Blu-ray : Poesía sin fin
Poesía sin fin commence là où La danza de la realidad se termine. On revoit d’ailleurs des images de ce final, comme si Jodorowsky voulait nous rappeler l’ambiance de son film précédent ; il faut dire que l’on replonge tout de suite dans ce temps qui semble n’appartenir à aucune époque. On y retrouve le père qui veut paraître violent, la mère qui ne parle qu’en chantant, leur fils Alejandro, le nain déguisé (cette fois-ci en Hitler) qui attire les clients dans leur boutique de tissus … Le décor n’est pas une reproduction détaillée d’une époque révolue, comme on le verrait dans un film hollywoodien. Pour des raisons que l’on devine techniques (le budget du film est assez bas), mais surtout artistiques : ce faisant, Jodorowsky nous annonce ce qui nous attend – non pas une reproduction fidèle de la réalité, mais une vision théâtrale, purement poétique, de sa jeunesse.
Test Blu-ray : Inspecteur la bavure
Inspecteur la bavure est un film ayant acquis, au fil des ans et au fur et à mesure de ses passages télé, une solide petite réputation dans le domaine de la comédie franchouillarde sans prétention. La réalisation de Claude Zidi, fonctionnelle, fait le job sans génie, mais parvient tout de même à orchestrer et à mener à bien les rares séquences n'étant pas uniquement portées par le talent comique de Coluche ou de Gérard Depardieu (telle que la fameuse scène de la poupée gonflable).
Test Blu-ray : Le flingueur
S’ouvrant sur une quinzaine de minutes quasi-muettes et littéralement époustouflantes, durant lesquelles on suit l’exécution par Bronson d’un « contrat », avec une attention toute particulière pour les détails et les gestes méticuleux, professionnels et assurés du personnage principal, Le flingueur est souvent considéré comme le meilleur film de la carrière de Michael Winner. Assez éloigné de l’esprit hardcore et revanchard (pour ne pas dire carrément facho) qui deviendrait la « marque de fabrique » du duo Winner / Bronson, le film de 1972 nous propose un thriller de première bourre, au cœur duquel se dessinera même, en filigrane et sous le couvert d’une relation père / fils contrariée, les bribes d’une tension homo-érotique entre les deux personnages principaux. En guise de fils de substitution à Papy Charlie, on trouvera le jeune Jan-Michael Vincent, qui deviendrait célèbre quelques années plus tard avec la série Supercopter (1984-1986).
Test DVD : Belfagor le magnifique
"Belfagor le magnifique" n'entre pas dans la liste des chefs d'œuvre du cinéma réalisés par Ettore Scola. Faut-il pour autant traiter ce film avec dédain ? Sûrement pas, car dans cette farce médiévale, les bons moments sont nombreux.
Test Blu-ray : The circle
Le sujet de The circle n’aurait pas pu être plus d’actualité, en ces temps où l’humanité se prépare de gré ou de force à la transition vers une présence du numérique dans tous les domaines de la vie. Dommage alors que l’intrigue ne se montre pas plus originale, pour exprimer en termes filmiques cet état des lieux pour le moins préoccupant. Constamment à mi-chemin entre la propagande pour le règne à venir des réseaux sociaux et une mise en garde presque frileuse contre cette même dérive hypothétique, mais pas si lointaine que ça, le film de James Ponsoldt risque davantage de rater sa cible que de déclencher une réflexion éclairée sur cette thématique pour le moins épineuse.
Test DVD : Tant qu’il y a de la guerre, il y a de...
Voilà un sujet en or pour Alberto Sordi, un sujet qui lui permet de tirer à vue sur tout ce qui bouge : le commerce des armes, bien sûr, mais aussi la corruption qui règne dans de trop nombreux pays africains et l'hypocrisie au sein de la sacro-sainte famille et dans la bonne société en général.
Test DVD : La chambre des oubliés
D.J. Caruso : un nom qui résume à lui-seul l’emprise que peuvent avoir les grands studios Hollywoodiens sur un individu. Au commencement donc était un homme, Daniel John Caruso, réalisateur ayant fait ses armes aux côtés de la « petite » légende de l’action John Badham. Formaliste plutôt doué au demeurant, Caruso verra par la suite ses multiples talents le plus souvent « gâchés » par les studios, qui ont au fil des années littéralement fait de lui leur « chose », leur « yes man », ne livrant plus au public que des films tièdes, formatés, malgré des sujets de départ parfois très enthousiasmants. Taking lives - destins violés, Paranoïak, xXx Reactivated : autant d’actes manqués qui auraient peut-être pu, entre les mains de quelqu’un d’autre, devenir de l’or… En tant que cinéphile, on ne peut qu’avoir de la compassion pour cette carrière brisée en plein élan ; on aimerait un jour voir un film signé Caruso et, le lendemain, se dire « Last night D.J. saved my life »…