Test Blu-ray : Mark Dixon, détective
Grand artisan du Film Noir, auquel il a offert quelques chefs d’œuvres tout au long des années 40, Otto Preminger choisit avec Mark Dixon, détective (1950) de surprendre à nouveau le spectateur en prenant en quelque sorte le genre « à revers ». Reformant pour l'occasion le couple d'acteurs de Laura (1944), composé de Dana Andrews et Gene Tierney, le cinéaste suit donc les mésaventures d'un flic aux méthodes expéditives se retrouvant obligé de maquiller un crime qu'il a commis de façon involontaire. Subitement devenu à la fois policier et hors-la-loi, le personnage de Mark Dixon (Dana Andrews) se verra rapidement tiraillé entre son désir de se sortir de cette situation inextricable et sa volonté farouche de s'éloigner le plus possible de l'image de son père, truand notoire. Destin, atavisme, déterminisme social... Les thèmes classiques du Film Noir sont bel et bien présents.
Test Blu-ray : Ali Baba et les quarante voleurs
Dans les années 40, le film d’aventures américain était très fortement teinté d’exotisme : qu’il s’agisse d’explorer les territoires plus ou moins vierges des îles du Pacifique, de découvrir des civilisations « perdues » au cœur de la jungle amazonienne ou de se perdre dans les étendues désertiques du Moyen-Orient, tout était bon pour s’évader gentiment sur le mode gentiment décomplexé du « sérial » des années 20.
Test DVD : Les 3 mousquetaires
Débarquant en DVD sous les couleurs d’Arte Éditions une douzaine d’années après sa sortie dans les salles françaises, Les 3 mousquetaires est un film d’animation réalisé par Janis Cimermanis pour le Studio AB ou Studio Animācijas Brigāde, spécialisé depuis 1966 dans la production de films d’animation en stop-motion. Pour nos lecteurs qui n’auraient pas encore lu notre article consacré aux merveilles animées produites et réalisées depuis de nombreuses années par ce studio basé en Lettonie, c’est par ici que ça se passe !
Test Blu-ray : Ferdinand
Les créateurs de L’âge de glace et Rio adaptent Ferdinand, le conte pour enfants de Munro Leaf publié en 1936, déjà mis en images par Disney deux ans plus tard dans un court-métrage de belle facture. La passion numéro uno des Espagnols, la corrida, en prend pour son grade dans cette charge piquante, même si le sujet est en réalité l’aspiration à assumer sa propre personnalité malgré les pressions de ceux qui veulent vous pousser à vous conformer aux attentes extérieures.
Test DVD : Trésors de l’animation : Le meilleur du Studio AB
Pour la plupart des cinéphiles français, le Studio AB évoque surtout les séries pour ados à l’eau de rose produites par Jean-Luc Azoulay dans les années 90, largement vendues durant quelques années autour de la personnalité de Dorothée, figure emblématique des programmes jeunesse de TF1 à l’époque ; les férus d’animation en revanche savent pertinemment qu’il s’agit en réalité du nom d’un studio spécialisé dans la production de films d’animation en stop-motion et installé dans la ville de Riga, en Lettonie. Il est d’ailleurs possible que cette confusion entre le Studio AB et AB Productions ait pu un temps nuire au Studio Animācijas Brigāde, fondé en 1966 par Arnolds Burovs, et comptant à ce jour près de 140 films à son actif...
Test Blu-ray : Le crime de l’Orient-Express
Avec l’un des romans les plus connus d’Agatha Christie, Kenneth Branagh se retrouve devant et derrière la caméra, offrant au célèbre Hercule Poirot une incarnation très personnelle, dénuée de tout académisme. (...) Le prologue du Crime de l'Orient Express donne déjà une idée claire de la personnalité du nouveau Poirot, fidèle à ce que l’on en connaît mais plus complexe. Cette ouverture enjouée et précise souligne son tempérament quasi-maniaque, son esprit de déduction inégalé mais aussi ses nouvelles bacchantes, assez magistrales. Il est dépeint comme un être bienveillant qui voit le monde tel qu’il devrait être et en repère les imperfections pour les corriger. Son code moral est rigide, il désapprouve le meurtre sous toutes ses formes et ne tolère aucune exception. Farouchement attaché à la notion de bien et de mal, il devra pourtant revoir ses certitudes. Le récit s’ancre d’ailleurs plus sur la psychologie de Poirot et de ses proies que sur la résolution d’un assassinat. Ici, il est un homme avant tout porté par une forme de mélancolie sourde devant faire face au plus grand dilemme de sa carrière.
Test Blu-ray : 12 jours
En totale cohérence avec le reste de la (longue) carrière de Raymond Depardon, 12 jours se situe à la croisée des chemins entre deux thématiques importantes de son œuvre : la justice d’un côté, et la psychiatrie de l’autre. Reprenant le dispositif technique d’un film tel que Délits flagrants (1994), en y ajoutant une certaine idée de « proximité » via l’utilisation de champs/contrechamps, 12 jours aborde donc la problématique de l’hospitalisation contrainte par le biais de la parole. Sans stigmatiser ni caricaturer, Depardon met en lumière dix « cas » précis, en prenant le temps de laisser s’installer le dialogue entre le juge et le patient. Souvent fascinant, toujours passionnant, le film se laisse également quelques plages de « repos » entre chaque cas clinique, sur une musique douce signée Alexandre Desplat, comme pour mieux laisser le spectateur s’’imprégner de ce qui a été dit.
Test DVD : Sous influence – L’intégrale
Mini-série britannique portée par la personnalité d’Emily Watson, Sous influence est un peu plus connue des amateurs de séries TV sous son titre original, Apple tree yard. Ayant fait forte impression lors de sa diffusion sur la BBC en début d’année dernière, la série développée par Amanda Coe d'après le roman « Portrait d’une femme sous influence » de Louise Doughty suit la trajectoire d’Yvonne Carmichael, docteur en génétique, et de sa rencontre sulfureuse avec le mystérieux Mark Costley (Ben Chaplin). Les deux personnages deviennent immédiatement amants…
Test Blu-ray : Un homme à abattre
Même s’il s’agit d’un sujet propre à nourrir beaucoup de fantasmes, la traque des anciens nazis ayant bénéficié d’exfiltration vers d’autres pays du globe afin d’échapper au procès de Nuremberg n’a jamais réellement bénéficié d’une représentation importante au cinéma. On a certes occasionnellement reconstitué la traque et l’arrestation de quelques dirigeants SS tristement célèbres (Eichmann notamment), et on se souvient de quelques éléments de ce genre disséminés au cœur de films traitant de sujets tout à fait différents (dans X-Men – Le commencement notamment) mais de mémoire de cinéphile, on n’a que trop rarement eu l’opportunité de suivre ce genre de chasse à l’homme sur grand écran durant toute la durée d’un long-métrage.
Test Blu-ray : Les évadés de Maze
Avec Les évadés de Maze, le scénariste / réalisateur Stephen Burke s’était lancé un défi de taille : celui de reconstituer l’évasion de la prison de haute sécurité de Maze, s’étant déroulée fin septembre 1983, qui demeure encore à ce jour la plus grande évasion carcérale de l'histoire du Royaume-Uni, puisqu’elle a vu filer 38 prisonniers de l'IRA au nez et à la barbe de tout le monde.
Test Blu-ray : 2 films de Jess Franco chez Gaumont
Cinéaste très prolifique, dont la carrière de réalisateur a débuté en 1957 pour s’achever en 2013 à sa rencontre inopportune avec la grande Faucheuse, Jess Franco fait partie de cette petite frange d’ouvriers acharnés du « bis » dont la filmographie est souvent rejetée d’un revers de la main dédaigneux par les cinéphiles. 55 ans de carrière, plus de 200 films répertoriés sur le site de référence IMDb (on peut supposer qu’on pourrait en réalité ajouter encore une poignée de films entamés mais non terminés, ou abandonnés en cours de tournage), et Jess Franco se voit encore le plus souvent méprisé, au même titre qu’un Jean Rollin par exemple, comme s’il avait passé sa carrière à ne filmer que passivement les croupes rebondies et les starlettes en position suggestives.
Test Blu-ray : Bienvenue à Suburbicon
L’Amérique fière et patriote n’aime pas trop qu’on lui tende la glace. C’est donc sans surprise que Bienvenue à Suburbicon n’a guère déplacé les foules parmi les spectateurs américains. En dépit de son sujet typiquement américain, souhaitons-lui un sort plus favorable sur le marché international. Car même si George Clooney ne nous a toujours pas convaincus complètement de sa maestria de metteur en scène de cinéma, il signe ici un film fascinant, un peu inégal certes, mais qui sait autant divertir par les frasques sanguinaires de ses personnages les plus mal intentionnés qu’il invite à sa façon un peu schématique à la réflexion sur des questions sociales hélas toujours de première importance.