Test DVD : Une affaire de famille
Un conte doux-amer, où ni les enfants, ni les adultes n’ont le droit de cultiver outre mesure leurs aspirations à un peu de bonheur.
Test Blu-ray : Le baron rouge
En France, on a parfois tendance à résumer Roger Corman à une simple casquette de producteur débrouillard et un brin cynique. C'est un tort : on oublie trop souvent le grand cinéaste qu'il fut avant de prendre sa retraite de réalisateur, au fur et à mesure, au fil des années 70. Touche à tout, aussi à l'aise dans la chronique socio-politique (le formidable The intruder) que dans le formalisme le plus pur (ses sublimes films gothiques adaptés d'Edgar Allan Poe), Corman avait un don indéniable pour capter l'air du temps, et s'avérait un sacré metteur en scène, surtout quand les budgets qui lui étaient alloués lui permettaient de porter à l'écran ses idées les plus folles.
Test Blu-ray : Ton heure a sonné
Avec son personnage principal en quête de vengeance, pour qui seules de sanglantes représailles permettront de retrouver enfin la paix, Ton heure a sonné semble, avec le recul, avoir permis à Randolph Scott de créer un nouvel « archétype » au sein du western : celui d’un personnage âpre, taciturne et impitoyable, uniquement mû par le désir d’appliquer la loi du talion, et n’hésitant pas à traquer son ennemi à travers l’Ouest tout entier. Ce personnage-là deviendra d’ailleurs par la suite un véritable cliché, non seulement au cœur de la carrière de Scott, mais également dans le western dans sa totalité.
Test DVD : Escale à trois
Contre toute attente, il existe une excellente raison de se plonger dans le visionnage d’Escale à trois. En effet, le film a à son actif un élément quasi-imparable qui le distinguera du tout venant de la comédie trash américaine, et devrait logiquement attirer l’œil et l’attention de nombreux cinéphiles.
Test Blu-ray : The devil’s hour
Alors qu’il a été projeté il y a à peine quelques semaines lors de l’édition 2019 du Festival européen du film fantastique de Strasbourg, The devil’s hour débarque déjà en France en vidéo, sous les couleurs de Wild Side. Voilà donc une bonne occasion pour se pencher sur ce film d’horreur inconnu et littéralement sorti de nulle-part, écrit et mis en scène par Damien LeVeck. Comme cela est souvent arrivé par le passé dans les sombres et sanglantes archives du genre horrifique, le film est à l’origine un court-métrage, que le réalisateur en herbe (qui a auparavant officié durant de nombreuses années dans le monde du cinéma en tant que monteur et producteur) a été invité à développer, à « gonfler » sous la forme d’un long. Pour LeVeck, c’est l’occasion rêvée de pousser un peu plus loin sa réflexion satirique sur le « social media » en général, c'est-à-dire non seulement les réseaux sociaux mais aussi et surtout les vlogs, le webmarketing, les services de partage de vidéos en streaming live…
Test DVD : Fréquence Meurtre
Jeanne Quester est heureuse. Médecin dans un service d'urgences psychiatrique, elle anime tous les soirs une émission de radio. Son divorce est réussi, son émission marche, sa fille l'adore. On ne pourrait imaginer que vingt-cinq ans plus tôt elle a vecu un drame horrible. C'est alors qu'il appelle en direct à la radio. C'est Faber, le fou criminel qu'elle a rencontré autrefois, qui lui demande: "Vous croyez qu'il est malsain de laisser des choses inachevées ?"
Test DVD : Belfagor le magnifique
"Belfagor le magnifique" n'entre pas dans la liste des chefs d'œuvre du cinéma réalisés par Ettore Scola. Faut-il pour autant traiter ce film avec dédain ? Sûrement pas, car dans cette farce médiévale, les bons moments sont nombreux.
Test Blu-ray : Au service du diable
Atmosphérique, étrange et fort réussi, Au service du Diable est une solide petite œuvre tournée vers le « Bis », dont la particularité est d’être une coproduction en provenance de Belgique, réalisée par un cinéaste originaire du Plat Pays, Jean Brismée – dont il s’agira d’ailleurs du seul et unique long-métrage. Curieusement, malgré sa maigre expérience derrière la caméra, le film se démarquera sans peine du « gros » de la production de l’époque par le grand soin apporté à sa mise en scène, qui impose un découpage précis, beaucoup de style et un rythme habilement contrôlé. La photographie est par ailleurs absolument excellente, tout est mis en œuvre avec talent pour mettre en valeur le décor du château et ses intérieurs, surtout quand ils sont plongés dans l’obscurité ou la semi-obscurité. Ainsi, certains cadres et séquences s’avèrent réellement de toute beauté : on pense par exemple aux plans d’ensemble dans le salon, durant lesquels un lent travelling latéral nous permet de découvrir l’un après l’autre chaque groupe de personnages, ou encore à ceux prenant place dans le laboratoire du baron. Le souci du moindre détail se retrouve réellement à l’écran, ce qui pourra sembler très étonnant au cœur de ce genre de productions où le mot d’ordre semblait généralement être de tourner rapidement, au détriment parfois de la technique pure.
Test Blu-ray : Sale temps à l’hôtel El Royale
La jaquette du Blu-ray de Sale temps à l’hôtel El Royale affiche, sans complexe, un néologisme imaginé par nos confrères des Fiches du cinéma : le film de Drew Goddard y est en effet qualifié de « Tarantinesque ». Donc, bien entendu, sous perfusion du style développé depuis des années maintenant par Quentin Tarantino. Il est vrai que le script de Drew Goddard a des airs de « petit malin », et multiplie les similitudes avec le cinéma du papa de Pulp fiction : découpage en chapitres, récit organisé autour de plusieurs personnages d’égale importance, tunnels de dialogues décontractés, soudains éclairs de violence, narration allant et venant d’avant en arrière pour coller au point de vue de tel ou tel personnage, attachement à la Motown et plus globalement à la soul music des années 50/60…
Test Blu-ray : Dead sushi (Sushi Typhoon)
Volontairement crétin et ouvertement potache, Dead sushi est de ces films « branques » qui font, depuis quelques années maintenant, la réputation de Sushi Typhoon. Même si ce genre de film se « vit » plus qu’il ne se raconte, il nous faut en raconter l’intrigue pour se rendre compte du niveau de total nawak de l’entreprise. Dead sushi suit donc l’itinéraire de Keiko, formée depuis sa plus tendre enfance par son père à l’Art de la confection des sushis
Test Blu-ray : Les ruelles du malheur
Sur le papier, et avec soixante-dix ans de recul temporel, on ne pouvait que s’enthousiasmer devant le générique artistique des Ruelles du malheur, qui marquait, en 1949, la rencontre entre deux « monstres sacrés » du Cinéma Hollywoodien : Nicholas Ray et Humphrey Bogart. Le réalisateur de Johnny Guitar et de La fureur de vivre rencontrait donc l’interprète mythique du Faucon maltais et de Casablanca : de quoi enflammer l’imagination de tous les cinéphiles ! A la découverte du fruit de leur collaboration cependant, on ne pourra que se rendre à l’évidence : l’attente générée par le film, se créant presque « malgré lui » dans l’esprit du cinéphile, se place automatiquement à un niveau irrémédiablement trop élevé, au point que l’on en finisse par se remémorer cette fameuse expression mettant en scène de façon imagée, une montagne et une souris.
Test Blu-ray : Ready player one
Au grand dam de certains cinéphiles, que l’on devine dépassés, voire submergés par la frénésie d’images folles dont nous submergent les blockbusters contemporains, les liens entre le cinéma et le jeu vidéo n’ont jamais été si forts. L’influence du duo Neveldine/Taylor et de leur diptyque Hyper tension, dont l’esprit frondeur a été recyclé par James Gunn sur le mode « familial » dans les deux premiers Gardiens de la galaxie se ressent ainsi de plus en plus sur le blockbuster actuel, qui y va de ses références à gogo à la culture populaire et/ou geek. Ainsi, le cinéma de studios actuel plonge son grand spectacle sous un véritable déluge d’effets numériques et une frénésie boulimique de rythme et d’images ; à l’écran et dans les salles, ça passe ou ça casse. Mais au final, on en revient toujours aux « bases » : l’essentiel afin de réussir son coup est toujours bel et bien de proposer une réelle « vision » de cinéaste, une personnalité qui va s’imprégner au spectacle et transcender le matériau de base.