Test DVD : La petite sirène
Écartons dès le départ toute confusion possible : même si les studios Disney font en sorte, depuis quelques années, de mettre en boite des adaptations « live » de leurs grands classiques animés, La petite sirène ne fait en aucun cas partie de cette vague ; on suppose d’ailleurs que le « véritable » film live des aventures d’Ariel finira par arriver d’ici quelques années. Cette méprise carabinée, dont on ne pourra que penser qu’elle est, à la base, une volonté délibérée des producteurs afin de surfer sur cette vague de films produits par Disney, est sans doute à l’origine de la volée de bois vert critique que s’est pris de plein fouet cette variation sur le thème de la petite sirène, réalisée par Blake Harris et Chris Bouchard.
Test DVD : Donbass
avec ses beaux plans séquence assez longs, avec la grande énergie qu'il dégage, avec son mélange détonnant de drame et de bouffonnerie, "Donbass est", cinématographiquement parlant, une œuvre très accomplie.
Test Blu-ray : Burning
Le Coréen Lee Chang-dong était en compétition à Cannes avec Burning, adaptation fascinante d’une nouvelle de Haruki Murakami, « Les granges brûlées ». Après le triangle amoureux au fort potentiel dramatique, l’histoire vire au film noir lorsque Jongsu soupçonne son rival d’être lié à cette disparition.
Test Blu-ray : Mandy
Le nom de Panos Cosmatos ne vous sera pas nécessairement inconnu : vous aviez en effet peut-être découvert le cinéma du film de George P. Cosmatos lors de l'édition 2011 de l’Étrange Festival, où le public présent dans la salle avait pu découvrir, médusé, son premier film Beyond the black rainbow, gros délire hardcore de science-fiction, aussi fascinant que réellement abstrus, mais qui laissait apparaître une réelle personnalité derrière la caméra. Depuis ces premiers pas dans la cour des « grands », les spectateurs qui avaient été charmés par son premier film, tout autant que ceux qui avaient été déroutés par ce dernier, attendaient la suite, attendaient de voir ce que ce jeune prodige, comparable par exemple à un Ben Wheatley, allait nous proposer au cœur de son deuxième film. Sauf que voilà, Ben Wheatley, découvert à peu près au même moment (et dont le cinéma sera, lui aussi, loin de mettre tout le monde d'accord), a signé cinq films entre Kill list (2011) et l'année dernière, auxquels on pourra ajouter plusieurs téléfilms, courts-métrages et épisodes de série TV.
Test Blu-ray : Equalizer 2
Puisque le premier Equalizer avait remporté un franc succès en 2014, Antoine Fuqua et Denzel Washington ont naturellement décidé de remettre le couvert. Et Denzel de reprendre donc le rôle de Robert McCall, "égaliseur" de son état, un sage porté sur l'ultra-violence, à la fois juge, jury et bourreau, old school en un mot, du genre à redresser les injustices sociales à grands coups de défonçages de gueules et de tortures en tous genres. Une fois qu'il s'est bien défoulé - la brutalité de cet Equalizer 2 est toujours aussi décomplexée (voire disproportionnée), merci Antoine Fuqua - McCall observe ses contemporains avec l’œil du philosophe, range les poings américains, rince ses jointures baignées de sang impur et se plonge dans la lecture d'un bon vieux bouquin de Proust.
Test Blu-ray : Lukas
Sorti discrètement dans les salles à la fin de l'été 2018, Lukas marque la rencontre de deux solides artisans du cinéma de genre. Devant la caméra, on trouvera bien-sûr Jean-Claude Van Damme, vieux briscard du cinéma d'action international, aujourd'hui âgé de 59 ans, qui prête ici sa gueule marquée, burinée, ravinée par le temps et les excès à un personnage taciturne, violent, brisé par la vie. La quête de rédemption du personnage est peut-être aussi un peu celle de l'acteur, qui tourne beaucoup moins qu'avant, et dont un film retrouve enfin – pour la première fois depuis 2012 – le chemin des salles obscures. Derrière la caméra, on retrouve avec plaisir Julien Leclercq, réalisateur de l'excellent Braqueurs en 2016, et dont on ressent à nouveau le style sec et brutal ; en outre, le cinéaste est allé rechercher Kaaris et Sami Bouajila, qui jouaient déjà tous les deux dans le film de 2016.
Test Blu-ray : Il miracolo
Si les romans de Niccolò Ammaniti avaient régulièrement été adaptés au cinéma, Il miracolo constitue pour l'écrivain une expérience inédite : il s'agit en effet de son premier scénario original, la première fois qu'il envisage un récit non pas sous une forme purement littéraire, mais d'avantage « audio-visuelle ». Au centre de son récit, il fait donc le choix de placer une « image choc » : celle d'une madone pleurant des larmes de sang. Autour de ce phénomène inexplicable et mystique, la vie d'un petit groupe de personnages va basculer définitivement : aussi différents soient-ils les uns des autres (politique, religion, armée, science...), quelles que soient leurs fêlures et leurs faiblesses, la douzaine de personnalités au cœur de l'intrigue d'Il miracolo, toutes présentées au spectateur de façon complexe et attachante, remettront en cause leurs convictions les plus intimes suite à la découverte de cette vérité inattendue.
Test Blu-ray : Climax
Le dernier long-métrage de Gaspar Noé, loin d’être parfait, déploie une énergie communicative et une spontanéité impressionnantes. Bien entendu, si vous n’avez pas aimé les précédents films du cinéaste, vous n’aimerez pas non plus Climax. Mais il serait dommage de bouder son plaisir devant cette danse de laquelle on ressort exténués, mais heureux...
Test DVD : Invasion (Kiyoshi Kurosawa)
Avec Invasion, on n’est certes pas parti aussi loin dans le délire grandiloquent de la suprématie de l’amour, sur fond d’effets spéciaux improbables, que dans Real du même réalisateur. Néanmoins, il ne reste pas moins frustrant que cette histoire au potentiel certain ne fait pas preuve de davantage de discernement pour éviter les mauvais choix scénaristiques et formels. Ces derniers sont portés au paroxysme, lors d’une conclusion qui anéantit les rares subtilités et nuances développées précédemment et quoiqu’il en soit en perte de vitesse, depuis que l’envahisseur a décidé avec une insouciance préjudiciable de jouer cartes sur table avec ses proies.
Test DVD : L’amour est une fête
Avec L'amour est une fête, Cédric Anger se promène avec une tonalité légère dans un témoignage distancié de la libération des mœurs. Il retrouve Guillaume Canet (La prochaine fois je viserai le cœur) qui apporte un peu de profondeur avec ses doutes éthiques. Il forme un duo étonnant avec Gilles Lellouche plus fasciné que lui par cet univers.
Test DVD : Billionaire Boys Club
C’est bien connu, certains rôles peuvent à jamais marquer une carrière d’acteur. Il existe en effet des acteurs qui seront à jamais assimilés aux personnages qu’ils ont incarné à l’écran ; même s’ils essaient de se débarrasser de cette image par trop envahissante qui leur colle à la peau, ils ne parviennent jamais à s’en libérer totalement. Dans le cas de Kevin Spacey, ce sont en quelque sorte les « événements » qui l’ont rattrapé : suite aux accusations de harcèlement sexuel dont il a été la cible courant 2018, l’acteur est devenu persona non grata à Hollywood, et la pire crainte de tous les producteurs : il est redevenu, plus de vingt ans après Usual Suspects (Bryan Singer, 1995), le « Keyser Söze » de l’usine à rêves.
Test Blu-ray : Alpha
Voici maintenant huit longues années que l'on n'avait pas eu l'opportunité de voir un nouveau film des frères Hughes. Huit ans après Le livre d'Eli donc, Albert Hughes revient donc enfin au cinéma en réalisant son premier film en solo, Alpha, qui rompt de fait avec un peu plus de vingt ans de collaborations artistiques pour le moins fructueuses avec son frère jumeau Allen. Avec ce nouveau film, Albert Hughes prend le parti de mettre en scène un survival aux accents de « coming of age », et suivant pour la plus grosse partie de son récit un personnage seul, Keda, uniquement accompagné d'un loup.