Test DVD : Réalité
Cinéaste unique en son genre, Quentin Dupieux s'est créé en quelques films un monde peuplé de personnages bizarres, et dans lequel le quotidien, la science-fiction et une bonne dose d'absurde se mélangent allégrement. Réalité est son dernier film en date.
Test Blu-ray : Phoenix forgotten
Produit par Wes Ball et co-écrit par T.S. Newlin, le duo réalisateur / scénariste se cachant derrière la réussite de la trilogie Le labyrinthe, Phoenix forgotten impressionne surtout par son impressionnante rigueur technique. Bénéficiant également par sa production de l’expérience et du soin du détail de Ridley Scott (via Scott Free), ce found footage se révèle en effet crédible sur toute la ligne : alternant les passages tournés en caméra numérique ultra moderne et les nombreuses séquences tournées à l’aide de DV et autres camescopes des années 90, le film de Justin Barber ne cherche jamais à épater la galerie avec de « jolis » plans, et garde au cœur de son récit une notion de crédibilité vraiment saisissante, refusant le crescendo dans le grand spectacle habituellement de mise dans ce genre de spectacle.
Test Blu-ray : Le gang Anderson
Ce qui frappe sans doute le plus aujourd’hui, à la découverte du Gang Anderson de Sidney Lumet, n’est pas tant l’aspect ouvertement orienté « divertissement » de ce film de casse, mais plutôt cette obsession développée par Lumet tout au long du métrage autour de la notion de « surveillance ». Une paranoïa justifiée par l’affaire du Watergate, contemporaine de la mise en chantier du film, et prenant une ampleur toute particulière dans Le gang Anderson, poussant le flicage de ses personnages par tout un dispositif de surveillance digne du 1984 d’Orwell, et présentant les Etats-Unis des années 70 comme un état policier où l’intimité n’a même plus sa place.
Test DVD : Les enquêtes du commissaire Van Der Valk – Saison 1
Les enquêtes du commissaire Van Der Valk est une série schizophrène. Mais elle souffre d’un genre de schizophrénie qui, finalement, devrait permettre de la rendre d’autant plus attachante. Il s’agit d’une série britannique, et du reboot d’une série très méconnue chez nous, ayant connu cinq saisons entre 1972 et 1992.
Test Blu-ray : La colère d’un homme patient
Le « revenge movie », également appelé film de vengeance, est un sous-genre cinématographique qui, à l’image de son cousin germain le « vigilante » (ou film d’auto-défense), met le doigt sur certaines questions sensibles, et prônant la plupart du temps le règlement immédiat de certains problèmes sociétaux par les citoyens eux-mêmes, usant de méthodes pour le moins directes à l’écart de la police et de la justice. Difficulté de faire le deuil d’un proche, inertie ou incapacité d’agir de la part des autorités, peine de mort et loi du talion, sentiment d’injustice, préméditation sans pitié… Ces thèmes délicats à aborder sont au centre d’un genre souvent considéré comme réactionnaire, voire même d’extrême-droite. Mais les différents changements de la société et la métamorphose de l’environnement urbain à travers le monde entier nous ont offert des exemples de « revenge movies » en provenance de très nombreux pays depuis les années 70.
Test DVD : Star Wars Rebels – L’intégrale de la saison 1
Contrairement à Clone wars qui nivelait par le bas, cette nouvelle incursion dans le space opera de Papi Lucas mise d'avantage sur un public d'ados / jeunes adultes, sans s'embourber dans des compromis trop enfantins
Test DVD : Benoît Brisefer – Les taxis rouges
Avant même les premières traductions françaises des séries Marvel, mais quelques années après les premières apparitions de Superman dans les pages d'Aventures ou du Journal de Spirou, une réponse franco-belge aux comic-books de super héros qui pullulaient aux États-Unis est apparue sous la plume de Peyo, le papa des Schtroumpfs
Test Blu-ray : Rollerball (1975)
L’année 2018 telle qu’elle est décrite dans Rollerball dénote de la dystopie : une représentation du futur pas très reluisante, extrapolant ici certaines dérives sociales sur un mode cynique et désabusé. Cette vision noire de l’avenir est d’ailleurs assez typique du cinéma de science-fiction américain des années 70, profondément marqué par le scandale du Watergate (1972-1974) et ne semblant plus guère entretenir d’espoir vis-à-vis des puissants de ce monde. Dans le 2018 du film de Norman Jewison, la guerre et le crime ont été éradiqués, mais cette paix de façade a en fait laissé la place à une société dont le rythme est régi par des jeux du cirque d’un nouveau genre, un sport aux limites de la barbarie dont la compétition érigée en cause nationale semble représenter pour la classe dominante le seul moyen de canaliser la colère et la frustration du peuple.
Test DVD : Deux grandes filles dans un pyjama
La comédie populaire française est un monstre bicéphale. D'un côté, nous avons les œuvres « respectables », écrites avec finesse et s'imposant auprès de la critique et du public comme autant de petits trésors pétillants et drôles.
Test Blu-ray : Cow-boy
Moins d'un an après contribué aux plus grandes heures du genre avec 3h10 pour Yuma, Delmer Daves aborde avec Cow-boy une vaste entreprise de « démystification » du héros de western. Exit donc le lonesome cowboy sans peur et sans reproche, bonjour le personnage désabusé et sec, pour qui « une vache vaut mieux qu'un homme » comme le dit lui-même un des personnages du film. Pauvre en action et très peu spectaculaire, Cow-boy déplace les enjeux traditionnels du western vers des situations naturalistes et à priori banales, celles, pour ainsi dire, de la vie de tous les jours pour nos garçons vachers.
Test DVD : Timelapse
Parmi les thèmes chers au cinéma de science-fiction, il en est un qui ne nécessite pas forcément l’utilisation d’effets spéciaux onéreux, et ne limite donc pas les récits à ceux uniquement dotés d’un budget confortable, voire faramineux : il s’agit du voyage dans le temps. On se souvient en effet de films assez brillants sur le sujet utilisant l’économie de moyens à leur avantage : on pourra par exemple citer La jetée (Chris Marker, 1962), Timecrimes (Los cronocrímenes, Nacho Vigalondo, 2007) ou encore Primer (Shane Carruth, 2004) parmi ces réussites n’ayant pas demandé de budget colossal pour mener à bien leur récit.
Test DVD : Maman a tort
Derrière une affiche et titre évoquant fortement une certaine tradition de la comédie familiale à la française, Maman a tort cache en réalité un film fort différent de ce à quoi le spectateur pouvait s’attendre. En effet, le film de Marc Fitoussi se révèle en fait un film de « coming of age » d’un genre assez nouveau : l’évolution vers l’autonomie et la maturité de l’héroïne du film, Anouk, va passer non pas par la découverte de l’amour et de la sexualité mais par l’amère prise de conscience des affres du monde capitaliste, qui se fera par le biais d’une impitoyable plongée dans les basses manœuvres d’une société d’assurance véreuse à l’occasion d’un stage d’observation dans l’entreprise de sa mère.