Test Blu-ray : Black Journal
Si certaines actrices semblent éprouver des difficultés à supporter le poids des années et courent après la jeunesse éternelle à grands renforts d'injections et de modifications corporelles, d'autres au contraire ont su aborder leur vieillissement avec une certaine sérénité. Véritable sex symbol dans les années 40, Shelley Winters (1920-2006) a par exemple parfaitement su faire évoluer sa carrière en parallèle avec l'image qu'elle renvoyait d'elle-même. Ainsi, au tournant des années 70, l'actrice a su accepter l'altération naturelle de son physique et a fait le choix habile de composer avec sa carrure et ses traits de femme de 50 ans, ce qui pourra bien sûr ne pas être du goût de tout le monde, surtout en ces temps où l'on juge si aisément du physique des acteurs et surtout des actrices, dès qu'il ne rentre plus dans la « norme » imposée par les médias : on a ainsi pu récemment lire, de la part d'un journaliste sérieux et très réputé, que « son volume était à peu près du même calibre que celui de Gérard Depardieu aujourd'hui ». L'élégance à la Française... Si on est loin de faire dans le politiquement correct sur critique-film.fr, on avoue avoir été un peu surpris à la lecture de ce passage aux doux relents de « grossophobie » – qui n'a pas été écrit par Eric Zemmour mais par un critique ayant contribué aux grandes heures d'une revue culte des années 80. Ceci dit, on ne doute pas que ledit passage ne manquera pas d'être édité / censuré dans les prochains jours par le site l'ayant publié...
Test Blu-ray : Les voyages de Gulliver
Publié au XVIIIème siècle un peu partout dans le monde, « Les voyages de Gulliver » de Jonathan Swift était une satire assez féroce, qui utilisait un ton humoristique et très fantaisiste afin de livrer ce qui s'impose encore trois siècles plus tard comme un sommet du pamphlet social, politique et philosophique, dont le regard était d'une telle acuité que sa portée reste quasiment intacte aujourd'hui. La popularité du roman n'a d'ailleurs cessé de grandir au fil des siècles, si bien qu'il fut adapté au cinéma dès 1902 par Georges Méliès dans Le voyage de Gulliver à Lilliput et chez les géants.
Test Blu-ray : Le beau-père
Gros succès en vidéo à la fin des années 80, Le beau-père est un film plus subversif qu’il n’y parait à priori. Car à la façon d’un film tel que Les griffes de la nuit (Wes Craven, 1984), le film de Joseph Ruben ne joue pas simplement la carte du psycho-killer dérangé tuant les jeunes filles au hasard, mais propose un vrai discours tordu sur les « WASP » ou classes moyennes américaines de l’époque. Il faut dire aussi que le scénario du film a été co-écrit par Donald E. Westlake, écrivain spécialiste du polar de « casse » mais dont les romans affichent parfois une portée sociale assez cynique, qui n’a pas échappée à Costa Gavras par exemple, qui adapterait Le couperet en 2005.
Test Blu-ray : Next of kin
Trop peu connu en France, le cinéma d’exploitation australien – ou « Ozploitation » – recèle pourtant de véritables petits trésors de tension et de créativité. Cependant, grâce aux efforts du Chat qui fume, grand défenseur du cinéma de genre venu des quatre coins du globe, le cinéphage français a ce mois-ci eu l’occasion de (re)découvrir deux pépites un peu oubliées, le décomplexé Fair game (lire notre article) et l’excellent Next of kin, réalisé par Tony Williams en 1982. Si le film a obtenu la « Licorne d'or » – la récompense suprême – au Festival international du Film fantastique et de science-fiction de Paris en 1982 (au Grand Rex), le film n’est finalement sorti sur les écrans français qu’en avril 1986. Voilà qui ne rajeunira pas les spectateurs l’ayant découvert à l’époque, qui se souviendront peut-être également que le film connut d’autres vies, sous les titres Montclare : Rendez-vous de l'horreur mais également Next of kin : Cousins de sang, qui est, vous en conviendrez, un titre complètement débile, probablement imaginé pour surfer sur le succès de Basket case – Frère de sang. Pour celles et ceux qui ont vu le film, on soulignera d’ailleurs l’exploit des créatifs français ayant pondu ce titre à l’époque, qui parvient tout à la fois à en révéler probablement un peu trop sur les tenants et les aboutissants de l’intrigue tout en étant, dans le même temps, complètement à côté de la plaque. Très fort. Chapeau les artistes.
Test Blu-ray : La vallée de la mort
Thriller mineur du début des années 80, La vallée de la mort ne passionnera probablement guère les amateurs de slashers 80’s et autres adeptes du « grand frisson » cinématographique : trop timoré en matière de gore et de séquences choc, le film de Dick Richards souffre qui plus est d’un scénario un peu trop malingre et linéaire pour s’avérer convaincant. De fait, les rebondissements sont tellement prévisibles – et finalement peu nombreux – que pour tenter de gonfler un peu la durée du métrage (déjà très courte), le réalisateur multiplie les plans longs et inutiles sur des éléments non narratifs qui plombent complètement le rythme du film : panoramas, trajets en voiture, des personnages en train de manger ou se déplaçant dans des couloirs… Probablement conscient du côté mou du genou de son film, Richards a donc par la suite fait le choix d’essayer de dynamiser le tout par l’usage de la musique. Et si le score de Dana Kaproff est – c’est le moins que l’on puisse dire – vraiment mis à l’honneur dans de trèèèèèès nombreuses séquences de La vallée de la mort, il sera difficile pour le spectateur de ne pas trouver la répétition de ces accords aussi dissonants que franchement stridents par moments vraiment horripilants, surtout quand ils apparaissent pour souligner des séquences sur lesquelles il ne se passe rien.
Test Blu-ray : La taverne de l’enfer
Porté par le succès critique et commercial de Rocky (1976), ce « petit film » auquel personne ne croyait, regardé de haut par les géants d'Hollywood et qui remporterait rien de moins que trois Oscars, Sylvester Stallone se lance en 1978 dans le grand bain : celui de la mise en scène. L'acteur choisit donc avec La taverne de l'enfer de porter à l'écran un autre scénario qu'il a lui-même écrit, aux accents très autobiographiques. Probablement influencé par la réussite de Clint Eastwood, qui parvenait déjà depuis presque une dizaine d'années à organiser par lui-même l'édification de sa propre mythologie, Stallone a fait le choix ambitieux de suivre le destin de trois frères enchaînant les combines dans le petit monde du sport clandestin du New York des années 1940.
Test Blu-ray : Fair game
Le cinéma d’exploitation australien – ou « Ozploitation » - est un sous-genre qui peine vraiment à percer et à être reconnu. Sorti en 2008, le documentaire Not quite Hollywood : The wild, untold story of Ozploitation ! a cependant permis de mettre un éclairage particulier sur le cinéma populaire australien, et même de sortir certains films de l’oubli. Ainsi, c’est sous l’impulsion de l’inusable Quentin Tarantino – qui a remis sur le devant de la scène un nombre incalculable de films oubliés depuis 25 ans – que nous redécouvrons aujourd’hui le film de Mario Andreacchio : dans le documentaire de 2008, le réalisateur de Pulp Fiction et d’Il était une fois à Hollywood ne cachait en effet pas son enthousiasme pour Fair game : « Avec son gang de chasseurs fous et sa magnifique héroïne, protectrice des animaux et de l'environnement qu’ils passent l'essentiel du film à terroriser, Fair game est la quintessence de la Ozploitation, la recette du genre par excellence : prenez une pincée de I spit on your grave, quelques miettes de And soon the darkness et saupoudrez-le tout d’une pincée de George Miller, et vous obtiendrez Fair game. »
Test Blu-ray : Palais royal !
Comédienne, humoriste, Valérie Lemercier ne fait pas dans le rire un peu lourd. Sa comédie Palais Royal ! qui s’inspire habilement des monarchies qui nous entourent et de bien sur de Lady Diana est non seulement une succession de scènes irrésistibles, mais aussi l’approche psychologique et l’évolution du personnage principal. Armelle, orthophoniste, épouse d’Arnaud, fils cadet du roi, mène une vie bourgeoise et discrète jusqu’au jour où le roi André meurt accidentellement et où son mari, par la vertu d’une charte exhumée par sa mère, la reine Eugénia, devient héritier du royaume en lieu et place de son aîné Alban. (...) Découvrant qu’Arnaud la trompe avec Laurence, son amie, elle va prendre tout le monde à son propre piège en devenant fausse gentille. Elle manipule à son avantage la presse et le public qui rapidement la soutient et devient une quasi-icône qui supplante la famille royale dans le cœur du pays.
Test Blu-ray : Yves
Benoît Forgeard développe depuis des années un univers de cinéma unique. Après Réussir sa vie et Gaz de France, l’iconoclaste cinéaste nous propose Yves, un film au concept pour le moins étrange et décalé, puisque le personnage-titre est en fait… un frigo.
Test Blu-ray : The devil’s hour
Alors qu’il a été projeté il y a à peine quelques semaines lors de l’édition 2019 du Festival européen du film fantastique de Strasbourg, The devil’s hour débarque déjà en France en vidéo, sous les couleurs de Wild Side. Voilà donc une bonne occasion pour se pencher sur ce film d’horreur inconnu et littéralement sorti de nulle-part, écrit et mis en scène par Damien LeVeck. Comme cela est souvent arrivé par le passé dans les sombres et sanglantes archives du genre horrifique, le film est à l’origine un court-métrage, que le réalisateur en herbe (qui a auparavant officié durant de nombreuses années dans le monde du cinéma en tant que monteur et producteur) a été invité à développer, à « gonfler » sous la forme d’un long. Pour LeVeck, c’est l’occasion rêvée de pousser un peu plus loin sa réflexion satirique sur le « social media » en général, c'est-à-dire non seulement les réseaux sociaux mais aussi et surtout les vlogs, le webmarketing, les services de partage de vidéos en streaming live…
Test Blu-ray : Trauma
Le nom de Dan Curtis est aujourd'hui indissociable de la série TV culte Dark shadows (1966-1971), dont, à vrai dire, le grand public connaît surtout l'adaptation cinématographique réalisée par Tim Burton en 2012.
Test Blu-ray : Rogue warfare – L’art de la guerre
Le phénomène est apparu au début du vingtième siècle, avec des films tels que Ong-bak (2003), Born to fight (2004) ou encore The raid (2011), mais semble s’être encore amplifié avec le succès – jamais démenti depuis 2014 – de la saga John Wick : le cinéma d’action contemporain semble désormais aux mains des cascadeurs. Ceux qui, à l’image des chorégraphes de combats, n’étaient encore considérés hier que comme de simples maillons de la chaîne de production au service des « action stars ». C'est-à-dire qu’aujourd’hui, avoir une véritable « vision » de cinéaste ou des idées bien arrêtées concernant la mise en images d’une scène d’action ne suffit plus : si vous rencontrez un producteur dans le but de donner vie à vos rêves de gros fights de celluloïd, il vaut mieux être capable d’enchaîner vos arguments avec un petit salto arrière accompagné d’une riboulade retournée et d’un petit milouton acrobatique, voire même d’un gloubou à sens giratoire inversé (les lecteurs d’Edika savent pertinemment de quoi on parle ici).