Critique : The Fits

Toni n’est pas une fille comme les autres : elle n’en fait qu’à sa tête, abandonnant la protection de son frère aîné sur le ring de boxe pour s’essayer au sport en apparence plus féminin de la danse. Mais là non plus, elle n’arrive pas réellement à s’intégrer, à faire ses preuves en tant que membre d’un ensemble homogène. De toute façon, les exigences physiques de la chorégraphie du drill passent à l’arrière-plan, dès que les filles plus âgées du groupe tombent victimes d’étranges crises.

Critique : Mr. Holmes

Dix-sept ans après Ni dieux ni démons, le récit magistral des derniers jours du réalisateur légendaire James Whale, Bill Condon et Ian McKellen se retrouvent pour raconter essentiellement la même histoire. Il n’y est plus question d’homosexualité, ce qui rend sans doute Mr. Holmes moins personnel pour le réalisateur que la déchéance d’un artiste ostracisé, entre autres raisons, parce qu’il était gay.

Critique : Closet monster

Si, dans des cas exceptionnels, l'adolescence n'est qu'un long fleuve tranquille, pareille absence d'une mise en question virulente des schémas de vie proposés par les générations précédentes se vengera tôt ou tard par une infantilisation, qui peut durer jusqu'à un âge avancé. Mieux vaut donc crever l'abcès, quitte à passer des moments franchement désagréables, en conflit ouvert avec la terre entière, mais en ayant en perspective au bout du tunnel de ces années de galère existentielle une affirmation de soi digne d'un adulte bien dans sa peau.

Critique : Bienvenue à Suburbicon

Tout le monde, ou presque, aime George Clooney : la communauté hollywoodienne lui remet en moyenne un prix honorifique par an et ce qui manquait à ses derniers films en termes de poigne commerciale, il a su le compenser amplement en se conformant au roman-photo de la vie conjugale parfaite, car complète.

Critique : Le Grand bal

0
Malheureusement, nous n'étions pas présents à Cannes ce jour-là, apparemment tout à fait mémorable, lorsque Le Grand bal y a été présenté au Cinéma de la plage. Après la projection, certains danseurs invétérés du documentaire, ayant fait le déplacement depuis les quatre coins de l'Europe, ont participé à un bal sur la Croisette, le genre d'événement d'extase collective, communion des corps et des esprits, que l'on vit bien trop rarement en notre époque aux pratiques sociales aussi compartimentées que dématérialisées.

Critique : Kids return

Takeshi Kitano est de retour ! A cette annonce, susceptible de déclencher des effusions de joie chez les admirateurs du maître japonais, il faudrait cependant joindre un bémol quelque peu doux-amer. Car si le public français a le privilège au début du mois d'août de voir trois films signés Kitano sur grand écran, il convient de préciser qu'il s'agit de la ressortie en copies restaurées d'œuvres issues de sa période faste, pendant la deuxième moitié des années 1990.

Les Arcs 2017 : Ni juge ni soumise

Elle roule en 2CV. Elle n'a pas la langue dans sa poche. Et elle a une conception assez libre de la pratique de la justice. En fait, c'est une femme excentrique hors pair qui se trouve au centre du documentaire parfois hilarant, parfois écœurant Ni juge ni soumise, présenté au dernier Festival des Arcs.

Critique : L’Ennemi de la classe

Il est sans doute révélateur de l’état d’esprit consensuel de notre époque que la plupart des incursions cinématographiques dans l’univers scolaire ne privilégient pas un mode de confrontation à armes égales. Sous l’emprise d’une philosophie exacerbée à l’américaine, ces films penchent soit du côté du conte, où des élèves bons à rien se transforment comme par miracle en citoyens exemplaires, grâce à l’intervention d’un prof courageux et animé par un sens civique aigu (Les Héritiers de Marie-Castille Mention-Schaar), soit de celui de l’affrontement manichéen, au cours duquel l’enseignant machiavélique se déchaîne sur ces pauvres jeunes pour assouvir sa soif de domination sadique (Whiplash de Damien Chazelle). Il existe certes de rares exceptions, comme Entre les murs de Laurent Cantet, qui célèbrent un élan de collaboration solidaire entre professeurs et élèves. Mais dans l’ensemble, si affrontement il y a, celui-ci se manifeste tôt ou tard dans un rapport de forces le plus souvent à l’avantage des porteurs de l’autorité pédagogique. Ce film slovène fait admirablement fi des facilités conventionnelles, en puisant une tension dramatique extraordinaire de l’ambiguïté des deux camps, qui se livrent une guerre des nerfs dépourvue d’un vainqueur rassurant.

Critique : K.O

Imaginez-vous, un jour, au réveil, vous êtes toujours vous-mêmes, vous reconnaissez les gens de votre entourage et vice-versa, mais votre situation professionnelle et privée a changé de fond en comble ! C'est à ce genre de prémisse, mi-fantastique, mi-cauchemardesque que nous convie le deuxième long-métrage de Fabrice Gobert. K.O s'inscrit dans un métissage thématique entre La Vie est belle de Frank Capra, à la différence près que ce n'est pas l'anonymat qui turlupine le protagoniste mais la dégringolade sociale, et Un jour sans fin de Harold Ramis, dans la mesure où c'est un recommencement cyclique avec des passerelles de gestes et de paroles qui rythme le récit.

Berlinale 2016 : L’Avenir (Prix de la mise en scène)

Contrairement à son habitude très louable de soutenir des réalisateurs débutants lors de leurs premiers pas derrière la caméra, Isabelle Huppert fait équipe pour le premier film français en compétition au 66ème Festival de Berlin avec Mia Hansen-Løve, qui en est déjà à son cinquième long-métrage.

Critique : Self made

La situation au Moyen orient ne prête pas à rire. En même temps, le bras de fer entre les intérêts israéliens et palestiniens s’est figé depuis des années dans un tel immobilisme douloureux qu’un nouveau point de vue sur ce cercle vicieux de la violence ne peut faire que du bien. Huit ans après la sortie de son premier film Les Méduses, Caméra d’or en 2007, la réalisatrice Shira Geffen adopte une fois de plus le rôle de l’observateur au regard franchement décalé.

Critique : The Green Inferno

0
Eli Roth n’est pas Quentin Tarantino, mais il connaît néanmoins bien les classiques du film de genre. Il nous en livre la preuve par le biais de cet hommage aux festins cinématographiques de cannibales, particulièrement féroces et populaires en Italie dans les années 1970 et ’80.

Derniers articles

Critique : Un parfait inconnu

0
"Un parfait inconnu" est à la fois une bonne introduction "dylanesque" pour celles et ceux qui connaissent très mal Bob Dylan et un film agréable à regarder et à écouter pour celles et ceux qui le connaissent très bien,

Berlinale 2025 : la compétition

0
Même si nous ne nous rendrons malheureusement pas à Berlin cette année, afin de couvrir la 75ème édition du Festival de Berlin, nous suivrons tout de même à distance ce premier rendez-vous festivalier majeur de l'année. Par exemple, en vous relayant la sélection de la compétition, annoncée avant-hier lors d'une conférence de presse par Tricia Tuttle, la nouvelle directrice artistique et exécutive du festival.

César 2025 : la soirée des Révélations

0
Lundi dernier, le 20 janvier, au théâtre du Trianon à Paris, il n'y avait que des gagnants. Avant la prochaine étape du mécanisme d'élimination impitoyable dans la course aux César, l'ensemble des trente-deux révélations a pu se sentir encore un peu comme de futurs lauréats.

Test Blu-ray : Mad Fate

0
Navigant entre le psycho-killer extrêmement violent et la comédie absurdo-macabre, Mad Fate joue la carte de l’expérimentation et du mélange des genres afin de proposer au public un véritable tour de montagnes russes cauchemardesque qui s'interroge, en filigrane, sur le destin et le libre arbitre.

Les sorties du 22 janvier 2025

Hier, une nouvelle ère géopolitique a commencé. Un virage qui n'annonce strictement rien de positif, si ce n'est qu'il est à présent temps de remettre en place notre boycott de tout ce qui est américain. Ce qui sera une opportunité, espérons-le, de découvrir, voire de se familiariser avec d'autres cultures et d'autres manières de concevoir le monde.