Si le film doit son atmosphère hypnotique à la mise en scène et aux idées impressionnantes de Nicolas Winding Refn, Neon Demon bénéficie aussi d’une des plus belles musiques originales de la compétition, l’une des plus intimement liées à son style visuel et narratif, qui enrichit l’implication sensorielle du spectateur tout en étant mélodieuse et captivante. Cela n’a pas échappé au jury composé de journalistes du Cannes Soundtrack Awards qui lui ont remis le «Coup de Cœur» de la meilleure musique de film originale composée par Cliff Martinez. Il s’agit de leur troisième collaboration après Drive (même si l’on se souvient surtout du thème de Kavinski) et Only God forgives. Leur travail est de plus en plus riche, étrange, onirique, moderne et ici encore plus fascinante et reconnaissable.
Un prix bien mérité qui lui permet de succéder à des compositeurs déjà honorés pour des créations de très haut niveau : Mark Snow pour Vous n’avez encore rien vu de Alain Resnais en 2012, Jozef Van Wissem pour Only lovers left alive de Jim Jarmush en 2013, Howard Shore pour Map to the Stars de David Cronenberg en 2014 et Lim Gion pour The Assassin de Hou Hsiao-Hsien l’an dernier. Le disque de la BO sortira le 3 juin prochain chez Milan.
Les autres compositeurs de musique originale en lice étaient Teresa Barrozo (Ma’ Rosa de Brillante Mendoza), Anne Dudley (Elle de Paul Verhoeven), George Fenton (Moi, Daniel Blake de Ken Loach), Bojan Gagic (Sieranevada de Cristi Puiu), Alberto Iglesias (Julieta de Pedro Almodovar), Michael Mühlhaus (Toni Erdmann de Maren Ade), Sattar Oraki (Le Client d’Asghar Farhadi), David Wingo (Loving de Jeff Nichols), Gabriel Yared (Juste la fin du monde de Xavier Dolan), Cho Young-Wuk (Mademoiselle de Park Chan-wook) et Hans Zimmer (The Last Face de Sean Penn).
Pour honorer l’emploi des musiques préexistantes, un deuxième prix pour la meilleure musique synchronisée a été ajoutée pour la première fois cette année et attribué à Bruno Dumont pour Ma Loute grâce à un morceau préexistant de Guillaume Lekeu (1870-1894), « Barberine : Prélude au 2e acte ».
Merci à Benoit Basirico du site Cinezik pour la liste exacte des compositeurs en lice.
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