Cannes jour J moins un

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Voilà on y est, la Croisette, les palmiers, le bleu de l’océan, le soleil, le cinéma qui durant onze jours (re)devient la plus belle chose au monde, le plus grand événement depuis que l’homme a inventé le feu, rien de moins, histoire d’être bien pompeux… Pas de film en ce mardi 12, le festival ne commençant ses projections que ce mercredi 13 mai avec la projection publique de Mommy de Xavier Dolan La Tête haute d’Emmanuelle Bercot, hors-compétition. Donc en attendant de parler des films, petit détour sur le pedigree cannois des candidats 2015 à la Palme…

Nanni Moretti avec Michel Piccoli (montée des Marches de Habemus Papam en 2011, © AFP)
Nanni Moretti avec Michel Piccoli (montée des Marches de Habemus Papam en 2011, © AFP)

 

Pas de compétition sans ex-Palme d’or revenant sur les lieux de leurs cimes. Nanni Moretti fut palmé en 2001 avec La Chambre du Fils, a aussi reçu le prix de la mise en scène pour Journal Intime (1994) et fut également en compétition pour Ecce bombo (1978), Aprile (1998), Le Caïman (2006) et Habemus Papam (2011). Gus Van Sant a lui reçu le rare doublé Palme d’or et prix de la mise en scène pour Elephant en 2003, avec également un prix du 60ème anniversaire pour Paranoid Park en 2007. Last Days fut présenté en compétition en 2005. Ils reviennent respectivement pour Mia Madre et La Forêt des Songes (Sea of trees).

Gus Van Sant (photocall de Restless en 2011, Un Certain Regard, © AFP)
Gus Van Sant (photocall de Restless en 2011, Un Certain Regard, © AFP)

 

D’autres ont aussi reçu des récompenses dont les deux autres italiens de la compétition : Matteo Garrone (The Tale of tales), heureux lauréat d’un Grand Prix à chacune de ses deux visites, pour Gomorra en 2008 et Reality en 2012 et Paolo Sorrentino, moins chanceux avec un seul Prix du jury pour Il Divo (2008) mais qui peut néanmoins s’enorgueillir d’avoir été aussi souvent en compétition que le maître Moretti avec encore Les Conséquences de l’amour (2004), L’Ami de la famille (2006), This must be the place (2011), La Grande Bellezza (2013) autre film absent du palmarès cannois mais qui s’est largement rattrapé aux European Film Awards et avec l’Oscar du film étranger et Youth avec Michael Caine et Harvey Keitel cette année.

Matteo Garrone (pour Reality en 2012, © FIF/CB)
Matteo Garrone (pour Reality en 2012, © FIF/CB)

 

Jacques Audiard (Dheepan) a reçu le Prix du scénario pour Un héros très discret (1996) et le Grand Prix du jury pour Un Prophète (2009) et fut également en compétition pour De rouille et d’os (2012), Maïwenn (Mon roi) a reçu le Prix du jury pour Polisse (2011), Todd Haynes (Carol) revient en compétition 17 ans après Velvet Goldmine, Prix de la meilleure contribution artistique en 1998. Le prix a depuis été supprimé et lui n’est pas revenu non plus jusqu’à ce récit d’une passion entre Cate Blanchett et Rooney Mara…

Stéphane Brizé, Valérie Donzelli, Michel Franco, Justin Kurzel, Yorgos Lanthimos, Guillaume Nicloux, Denis Villeneuve, Joachim Trier et Laszlo Nemes (pour son premier film) font leurs débuts dans la compétition, certains étant passés par Un Certain Regard, la Quinzaine des Réalisateurs ou la Semaine de la Critique.

Jia Zhangke (Prix du scénario pour A Touch of sin, © AFP)
Jia Zhangke (Prix du scénario pour A Touch of sin, © AFP)

 

Les amateurs de cinéma asiatique seront aux anges cette année avec la présence de nombreux maîtres du continent. Le taïwanais Hou Hsiao Hsien, prix du jury en 1993 pour Le Maître de Marionnettes, revient avec The Assassin qui s’annonce épique avec son actrice fétiche Shu Qi. Il a fait cinq autres incursions dans la compétition avec Good Men, Good Women (1995), Goodbye South, Goodbye (1996), Les Fleurs De Shanghai (1998), Millennium Mambo (2001) et Three Times (2005). Le chinois Jia Zhang-Ke a eu le prix du scénario pour A touch of sin en 2013 après des expériences non primées en 2002 (Plaisirs inconnus) et 2008 (24 City). La même année Kore-Eda Hirokazu, fin scrutateur des relations familiales, fut lui aussi primé, recevant le Prix du Jury pour Tel père, tel fils. Il devrait aisément nous séduire avec Notre petite sœur. Autres longs-métrages en compétition : Distance (2001) et Nobody Knows (2004), prix d’interprétation masculine pour l’adolescent Yuuya Yagira.

Kore-Eda Hirokazu (Prix du Jury pour tel père, tel fils en 2013, © AFP)
Kore-Eda Hirokazu (Prix du Jury pour tel père, tel fils en 2013, © AFP)

 

La section Un Certain Regard accueille deux champions de la compétition officielle : Apichatpong Weerasethakul, Palme d’or en 2010 pour Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures et Prix du Jury en 2004 pour Tropical Malady. Et c’est à Naomi Kawase qu’incombe l’honneur d’ouvrir la section avec AN, après son Grand Prix pour La Forêt de Mogari en 2007 et la Caméra d’or en 1997 pour Suzaku. Autres asiatiques, Kiyoshi Kurosawa n’est venu en compétition officielle qu’une seule fois (Jellyfish en 2003), revenant néanmoins à Un Certain Regard pour la troisième fois après Kairo et Tokyo Sonata.

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