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Dernier jour à Cannes : l’heure du bilan, donc. A l’heure où nous écrivons ces lignes, on ne connaît pas encore les décisions du jury présidé par Alejandro Innaritu. La seule certitude, c’est que nous avons nos favoris, dans une sélection qui aura su proposé un certain niveau de qualité. Bien entendu, on n’est jamais sûr de ne pas se tromper à propos d’un film. Paradoxalement, la folie de douze jours qui se constitue autour du cinéma n’est pas la plus propice à un jugement raisonné. Enchaîner en moyenne trois longs-métrages par jour, devoir écrire dessus sans prendre le temps d’y réfléchir longuement, peut altérer notre ressenti face aux films.
Prenons l’exemple d’un film qui a déclenché une vive polémique sur la croisette : Mektoub, my love : Intermezzo d’Abdellatif Kechiche. Ces trois heures trente consacrées presque exclusivement à une scène en boite de nuit ne nous ont pas parues si longues, mais nous ont exaspérées par leur vulgarité, et leur aspect de version provisoire. Sur le coup, nous étions un peu un colère face à ce film qui ressemble plus à une copie de travail qu’à un long-métrage, surtout après le très beau Canto Uno. Mais en lassant le spectateur, en lui proposant des images vulgaires, le cinéaste n’a t-il pas réussi, maladroitement certes, son coup, le plongeant dans l’esprit des personnages ? Nous gardons notre avis plutôt négatif sur le film, mais force est de constater qu’en prenant le temps d’y réfléchir, on le trouve moins catastrophique – décevant, frustrant, mais pas catastrophique.
Notre palmarès
Quoiqu’il en soit, certains films, dont celui de Kechiche, nous décevraient s’ils figuraient au box-office, tant certains longs-métrages méritent d’y apparaître. En effet, Douleur et Gloire de Pedro Almodovar et Parasite de Bong Joon-ho semblent faire, à raison, l’unanimité. On ne pense pas se tromper en affirmant qu’ils sont chacun des grands films, et méritent un prix marquant. Les Misérables, par son énergie, sera lui aussi surement récompensé par le jury : nous misons sur un Prix du jury, mais un prix de la mise-en-scène ne serait pas usurpé. Idem concernant les actrices. Le duo au cœur de film de Céline Sciamma, Portrait de la jeune fille en feu, mériterait une récompense double : Merlant est une révélation, tandis qu’Haenel (qui était d’ailleurs aussi présente à la Quinzaine des réalisateurs et en Semaine de la critique) confirme son talent.
Palme d’Or : Douleur et Gloire de Pedro Almodovar
Grand Prix : Parasite de Bong Joon-ho
Prix du Jury : Les Misérables de Ladj Ly
Prix d’interprétation féminine : Noémie Merlant et Adèle Haenel dans Portrait de la jeune fille en feu
Prix d’interprétation masculine : Kris Hitchen dans Sorry We Missed You
Prix de la mise-en-scène : Kleber Mendonça Filho pour Bacurau
Prix du scénario : Quentin Tarantino pour Once upon a time … in Hollywood