Cannes 2019 : Give Me Liberty (Quinzaine)

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Give Me Liberty

Etats-Unis, 2019

Titre original : –

Réalisateurs : Kirill Mikhanovsky

Scénario : Kirill Mikhanovsky

Acteurs : Chris Galust, Lauren Spencer, Darya Ekamasova

Distribution : Wild Bunch Distribution

Durée : 1h59

Genre : Comédie

Date de sortie : 24 juillet 2019

4/5

En s’inspirant de sa propre jeunesse, Kirill Mikhanovsky propose une comédie rythmée et vivante, pleine de péripéties.

Synopsis : Vic, malchanceux jeune Américain d’origine russe, conduit un minibus pour personnes handicapées à Milwaukee. Alors que des manifestations éclatent dans la ville, il est déjà très en retard et sur le point d’être licencié. A contrecœur, il accepte cependant de conduire son grand-père sénile et ses vieux amis Russes à des funérailles. En chemin, Vic s’arrête dans un quartier afro-américain pour récupérer Tracy, une femme atteinte de la maladie de Lou Gehrig. C’est alors que la journée de Vic devient joyeusement incontrôlable.

Excursion dans l’Amérique oubliée

Il est difficile de connaître une journée de travail aussi débordante et éreintante que celle de Vic. Chaffeur d’un minibus pour personnes handicapées à Milwaukee, il connait tous les imprévus possibles et imaginables. Toutes ces mésaventures s’enchaînent pour former, du moins dans la première moitié du film, une comédie débordante d’énergie. Le spectateur ne connaît pas une seule seconde de répit. Give Me Liberty offre une abondance de situations qui ne laissent jamais Vic (et nous) prendre une pause. Cette surabondance passe également par le son. Il y a toujours un ou plusieurs personnages qui parlent. Toujours, tout le temps. Le mini-bus prend des allures de fanfare grotesque. Il faut donc, à l’image des passagers de Vic, s’attacher : le nouveau film du réalisateur russe se consomme frénétiquement. Give Me Liberty nous fait découvrir une Amérique invisible : celle des retraités, des handicapés et des délaissés. Plus que montrée, cette frange de la société est la seule qu’il nous est possible de voir dans le film. Pas question, ici, de faire rire par le truchement d’une confrontation entre classes sociales. Les passagers de Vic se rencontrent et interagissent. Créant des situations drôles et parfois suprenantes, Kirill Mikhanovsky arrive, avec tous ces personnages, à créer un joyeux groupe qui donnera au film de claires allures de feel good movie.

Un montage singulier pour des acteurs singuliers

Malgré une seconde partie beaucoup plus sérieuse, Give Me Liberty est drôle. Certains riront beaucoup tandis que d’autres auront plus de mal à rentrer dans l’univers du réalisateur russe. Il faut dire que la forme du film n’a rien de très conventionnelle. Le montage, très saccadé, est chirurgicalement travaillé et devient, en soit, un ressort humoristique qui donne une vraie singularité à l’oeuvre. Toutefois, le vrai point fort du long-métrage réside dans les superbes interprétations des acteurs. Le chauffeur, incarné par Chris Galust, est touchant d’abnégation et de sincérité. Lauren Spacer a très bien compris la nuance de son personnage Tracy. Que dire enfin de l’excellent Maxim Stoyanov ? Campant Dima, un boxeur que l’on a un peu de mal à cerner, il est la véritable révélation de Give Me Liberty. On pourrait multiplier les exemples. Le casting est parfait. La direction d’acteur, elle, excellente.

Conclusion

Petite pépite insaisissable, Give Me Liberty est une comédie à part. Son rythme et son ton en font une oeuvre très intéressante. Gare aux maux de tête, Kirill Mikhanovsky ne vous laissera pas souffler.

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