Cannes 2018 : Le Livre d’image

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Le Livre d’image

France, Suisse, 2018
Titre original : –
Réalisateur : Jean-Luc Godard
Scénario : Godard
Acteurs : JLG
Distribution : Wild Bunch
Durée : 1h24
Genre : Windows Movie Maker Experimental Film
Date de sortie : Prochainement

?/5

Présenté en compétition

L’auteur de ces lignes aurait voulu être transporté par le nouveau film de Godard, comme il l’avait été en découvrant certains premiers long-métrages d’un réalisateur qui semble aujourd’hui inattaquable. Malheureusement, Le Livre d’image est une expérimentation visuelle dont la profondeur, poétique comme politique, m’a totalement échappé. Voici donc, à travers cette critique, l’expérience vécue pendant une heure vingt-quatre pénible, dont le seul intérêt semble résider dans les questions soulevées par inaccessibilité  et le caractère « brut » des images (et des sons) qui y sont proposées. 

Synopsis : « Te souviens-tu encore comment nous entrainions autrefois notre pensée ?
Le plus souvent nous partions d’un rêve… / Nous nous demandions comment dans l’obscurité totale
Peuvent surgir en nous des couleurs d’une telle intensité / D’une voix douce et faible Disant de grandes choses
D’importantes, étonnantes, de profondes et justes choses / Image et parole / On dirait un mauvais rêve écrit dans une nuit d’orage / Sous les yeux de l’Occident Les paradis perdus / La guerre est là… »

Le mépris

Un agrégat d’images laides et de sons désagréables : non, nous ne sommes pas dans Justice League, mais chez Jean-Luc Godard, génie protéiforme pour les uns, summum de la prétention auteurisante pour les autres. Parmi les images proposées, ont va de Youssef Chahine à Hitchcock quand on a de la chance. Malheureusement, de la chance le spectateur n’en a pas beaucoup, devant subir 95% de plans pixélisés et distordus à la va-vite. Côté son, il y a certes un jeu sur la 5.1 sympathique, mais vite lassant, venant remplacer les expérimentations 3D du déjà pénible Adieu au langage. Et côté « engagement politique », on se contentera d’une « réflexion » sur le monde arabe : l’Arabie souffre de la richesse de son sol. Jean-Luc a de la sympathie pour les révolutionnaires qui ne peuvent lancer que des bombes. Mais lui n’est plus révolutionnaire depuis longtemps, et son dernier film est loin d’être une bombe …

Conclusion

Godard a l’air conscient de l’aridité de son œuvre, et semble la résumer lui-même au cours du film : « Tract mal imprimé au vocabulaire révolutionnaire périmé depuis longtemps ». 

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