Deux prix sont remis chaque année à des techniciens à l’occasion du Festival de Cannes. Le prix Pierre Angénieux, remis depuis 2013 à un directeur de la photographie pour l’ensemble de sa carrière, a déjà été remis à Philippe Rousselot, Vilmos Zsigmond, Roger Deakins, Peter Suschitzky et Christopher Doyle. Cette année, l’heureux candidat désigné est Edward Lachman, un autre grand artiste de la lumière qui a prouvé son immense talent à de très nombreuses reprises depuis ses débuts dans les années 70. Son regard s’est imposé auprès de Werner Herzog (La Souffrière), Wim Wenders (L’Ami américain, Nick’s Movie, Tokyo-Ga), Peter Bogdanovich (Et tout le monde riait), Susan Seidelman (Recherche Susan désespérément), Steven Soderbergh (L’Anglais, Erin Brockovich), Sofia Coppola (Virgin Suicides), Larry Clark (Ken Park), Todd Haynes (Loin du paradis, I’m Not There, Carol) ou Ulrich Seidl (la trilogie Paradis).
Le prix Vulcain de l’artiste technicien est l’un des plus anciens prix indépendants remis à Cannes. L’ex Grand prix technique de la Commission supérieure technique de l’image et du son (CST), rebaptisé en 2003, a souvent été remis lors de la cérémonie de clôture, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. L’année 2001 a certainement scellé ce sort, lorsque la pauvre Shu Qi est montée sur scène pour Millennium Mambo pour récupérer… le prix du son, alors qu’elle était en lice comme actrice. Ouch. Les corps de métiers honorés alternent régulièrement, mais de façon non systématique, entre directeurs photo, chefs décorateurs, créateurs de costumes, ingénieurs du son ou monteurs, d’un ingénieur du son, d’un mixeur. Il est arrivé à des réalisateurs de recevoir ce prix en guise d’appréciation de l’ensemble des qualités techniques et plastiques d’un film. Cette année la lauréate est Shin Joom-Hee, la directrice artistique de Burning «pour sa contribution exceptionnelle à la caractérisation des personnages».