À quelques heures de l’ouverture du 69e Festival de Cannes, il convient de revenir sur la carrière, éblouissante, d’un grand monsieur mis à l’honneur cette année sur la Croisette. Michel Piccoli ouvrira la montée des marches, en clin d’œil à la célèbre montée des marches du Mépris, une image choisie pour illustrer la célèbre affiche du festival.
Le Mépris de Jean-Luc Godard, La Mort en ce jardin de Luis Buñuel, Le Journal d’une femme de chambre de Luis Buñuel, La guerre est finie d’Alain Resnais, Paris brûle-t-il ? de René Clément, Les Créatures d’Agnès Varda, La Voleuse de Jean Chapot, Belle de jour de Luis Buñuel, Les Choses de la vie de Claude Sautet, Max et les Ferrailleurs de Claude Sautet, Vincent, François, Paul… et les autres de Claude Sautet encore, La Belle Noiseuse de Jacques Rivette ou Le Point du jour de Louis Daquin à ses débuts en 1946… Tous ces chefs d’œuvre sont devenus des classiques du cinéma et ils ont un point commun, leur acteur : Michel Piccoli. Il a joué sous la direction des plus grands et avec des icônes du cinéma telles que Catherine Deneuve, Brigitte Bardot, Romy Schneider.
Michel Piccoli est un monstre du cinéma, devenu à son tour une icône, avec plus de 220 films à son actif en tant que comédien, une cinquantaine de pièces de théâtre et de téléfilms, 5 films en tant que réalisateur et quelques-uns en tant que producteur. A ses heures perdues il s’improvise chanteur, pour la bande originale des Choses de la vie ou pour rendre hommage à Serge Reggiani. Ce grand artiste est un touche à tout, qui fut à de nombreuses reprises, et à juste titre, récompensé. Que ce soit en 1973 au Festival International du Film Fantastique d’Avoriaz où il obtient le Prix d’interprétation masculine pour Themroc, au Festival de Cannes en 1980 où il se voit remettre le Prix d’interprétation masculine pour Le Saut dans le vide, ou encore à la Berlinale de 1982 où il remporte l’Ours d’argent du meilleur acteur pour Une étrange affaire.
Michel Piccoli, c’est avant tout une « gueule d’amour » qui a souvent incarné des hommes séduisants, aussi bien sensibles qu’inaccessibles, voire méprisants et pervers. Toutefois ne voulant se cantonner à aucun type, il joue également des rôles provocateurs et scandaleux comme dans La Grande bouffe. Il incarne, à lui seul, toute une génération d’acteurs, et le cinéma français des années 50/60. Ce fils de musiciens qui a commencé au cours Simon, est devenu l’acteur fétiche de Claude Sautet et la muse de Luis Buñuel qui l’a fait tourner dans six de ses films. A plus de 80 ans, il continue de tourner et d’être reconnu, notamment avec Habemus Papam en 2011 qui lui vaut le David di Donatello du meilleur acteur. Loin d’être son dernier film il participe encore à cinq films dont le dernier est un moyen-métrage intitulé Notre Dame des hormones dont il est le narrateur, sorti en salles en 2015, année de ses 90 ans.
Il n’est donc pas interdit d’espérer encore quelque chef d’œuvres filmiques avec ce grand acteur de 91 ans, qui nous fait l’honneur de sa présence au 69e Festival de Cannes en ce beau soir modérément ensoleillé et un peu plus tard dans la semaine (mardi 17 mai à 18h) avec la projection dans le cadre de Cannes Classics de Adieu Bonaparte de Youssef Chahine dans lequel il interprète l’un des rôles principaux.
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