Contrairement aux années précédentes, la sélection officielle Un Certain Regard a dans l’ensemble déçu les festivaliers qui se sont laissés tenter par les quelques 18 films en lice. Le jury présidé par Marthe Keller a varié l’origine des lauréats (Europe, Asie, Amérique) et honoré un film d’animation, ce qui est bien rare toutes sections confondues, toutes années confondues, le cinéma animé restant le maillon faible du plus grand festival car ce n’est pas sérieux, ma bonne dame… On revient sur ces films dès qu’on les a vus ! Captain Fantastic laisse une impression mitigée, avec une légèreté parfois plaisante (façon Little Miss Sunshine) mais une interrogation forte demeure : quelle vision a le réalisateur de cette famille marginale ? S’il est atténué par les explications de la motivation du père et les envies d’indépendance du fils aîné, le message se révèle ambigu, avec un final facile qui désamorce trop aisément des questions majeures comme l’irresponsabilité d’un quinquagénaire doux-dingue motivé par l’amour, donné comme exemple à suivre alors qu’il n’est pas loin de se comporter en gourou sectaire.
Le palmarès Un Certain Regard
Grand prix Un Certain Regard : The Happiest Day in the life of Olli Mäki de Juho Kuosmanen (Finlande)
Prix du jury : Harmonium de Koji Fukada (Japon)
Prix du meilleur réalisateur : Matt Ross pour Captain Fantastic (Etats-Unis)
Prix du meilleur scénario : Voir du pays écrit et réalisé par Delphine et Muriel Coulin (France)
Prix spécial Un Certain Regard : La Tortue Rouge de Michael Dudok de Wit (Belgique)