Money Monster
Etats-Unis : 2016
Titre original : –
Réalisateur : Jodie Foster
Scénario : Jim Kouf, Alan DiFiore, Jamie Linden
Acteurs : George Clooney, Julia Roberts, Jack O’Connell
Distribution : Sony Pictures Releasing France
Durée : 1h39
Genre : Thriller
Date de sortie : 12 mai 2016
3,5/5
Synopsis : Lee Gates est une personnalité influente de la télévision et un gourou de la finance à Wall Street. Les choses se gâtent lorsque Kyle, un spectateur ayant perdu tout son argent en suivant les conseils de Gates, décide de le prendre en otage pendant son émission, devant des millions de téléspectateurs…
Show Must go on !
C’est ainsi que l’on pourrait résumer ce nouveau film de Jodie Foster. Un animateur télé (George Clooney) est pris en otage par un téléspectateur (Jack O’Connell). La réalisatrice de l’émission Money Monster (Julia Roberts) se trouve confrontée à l’obligation de filmer toute la prise d’otage qui a lieu en direct … Nous sommes invités à suivre le déroulement de cette prise d’otage à laquelle se mêle la résolution d’une enquête sur un « couac » boursier, cause de la dite prise d’otage.
Le début du film avec son avalanche d’informations aussi bien visuelles que sonores inquiètent, ce démarrage à l’américaine fait peur : ne va-t-on pas voir un énième navet à grand budget ? Le film nous rassure sur ce point relativement vite et nous installe dans un climat profondément anxiogène. Nous sommes invités à suivre la pression et l’oppression qui se font fortement ressentir… Mais là encore, Jodie Foster nous surprend et en bien ! Loin de tomber dans un film cliché sur les prises d’otages et potentiellement indigeste, elle nuance cette atmosphère en parsemant son film d’un humour rafraîchissant.
Jodie Foster ne se contente pas d’allier suspens et comédie en offrant au spectateur divers sujets de débats plus ou moins surlignés : réflexion sur une société en perdition (jusqu’où doit-on aller pour révéler au grand jour les magouilles financières?), sur le rôle des médias (question extrêmement contemporaine notamment par rapport aux attaques sur l’éthique de BFM TV, que peut-on filmer au nom du «droit à l’information» ?), l’impact des médias sur le spectateur, l’assaillant ayant en effet tout misé en bourse d’après les conseils de l’animateur. Elle nous invite encore à avoir une pensée moins manichéenne, à tel point que nous nous prenons d’affection pour l’auteur du siège, comme le fait le personnage incarné par l’incomparable Georges Clooney. Pour autant la réalisatrice, contrairement à ce que l’on pourrait penser en lisant ses lignes, ne prône pas la violence pour régler des différends ainsi que le montre la conclusion.
Jodie Foster nous offre également le portrait d’une société corrompue et à l’organisation extrêmement fragmentée, différents acteurs d’un même projet se trouvant à des lieux opposés…
Notons un travail banal mais intéressant quant à la metadiscursivite et l’alternance entre le point de la vue de la caméra du plateau télé fictif et celui du film, ainsi que le choix intéressant de l’utilisation du temps réel pendant une longue partie.
Alors oui comme tout film américain, il y a des moments de pathos, mais on peut le dire, ça fait aussi du bien et là encore la réalisatrice nous surprend en les brisant rapidement par un humour décapant. La surprise rythme ce film, mise à part la fin, allant à l’opposé de ce que l’on pourrait attendre : un contre point réussi !
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