Cannes 2014 : Deux jours, une nuit

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490001.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxDeux jours, une nuit

France, Belgique : 2014
Titre original : Deux jours, une nuit
Réalisateur : Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne
Scénario : Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne
Acteurs : Marion Cotillard, Fabrizio Rongione, Pili Groyne
Distribution : Diaphana Distribution
Durée : 1h35
Genre : Drame
Date de sortie : 21 mai 2014

Note : 4/5

Titulaires de 4 récompenses personnelles (deux Palmes, un Grand Prix, un prix du scénario – et autres prix d’interprétation ) au Festival de Cannes et un nombre de nominations impressionnant, les frères Luc et Jean-Pierre Dardenne reviennent sur la croisette avec Deux jours, une nuit, un drame social très attendu dans la sélection officielle.

Synopsis : Sandra, aidée par son mari, n’a qu’un week-end pour aller voir ses collègues et les convaincre de renoncer à leur prime pour qu’elle puisse garder son travail.

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Un fait de société

Choisir de toucher une prime annuelle de 1000 euros ou conserver le poste de sa collègue, voilà la question posée aux employés d’une PME. Une histoire banale, un simple fait de société qui prend des allures de drame lorsqu’on entre dans la peau de Sandra dont le compte à rebours à commencé. Il lui reste deux jours pour convaincre ses collègues de la choisir elle plutôt que leur bonus, deux jours pour survivre…

L’histoire du nouveau film des frères Dardenne ressemble à toutes celles que l’on peut voir à la une des quotidiens. Un film profondément ancré aujourd’hui et qui peut parfois lorgner vers le documentaire. Le réalisme, c’est bien le mot qui définit le mieux Deux jours, une nuit, autant dans la caractérisation et les réactions des personnages que dans l’intrigue.

Deux jours, une nuit nous pousse en tant que spectateur à nous interroger sur notre manière de réagir dans une telle situation, sur la dignité perdue dans ces périodes de crises sociales. Le capitalisme n’a plus besoin de s’imposer dans cette histoire, il a juste besoin de diviser la classe prolétaire. Et c’est effectivement ce qu’il se passe, le combat de Marion ne sera pas contre sa direction, mais contre ses collègues.

Finalement on sourit de dépit devant certaines réactions des collègues à Sandra. « Je ne peux pas renoncer à ma prime car je dois m’acheter une nouvelle TV » répondra une collègue de la jeune femme, mais combien d’autres réagiraient ainsi ? Un autre doit travailler au noir pour joindre les deux bouts à la fin du mois. Difficile de décider de sauver sa collègues quand on lutte pour survivre. Les cas exposés sont toujours criants de vérité, et c’est bien ce qui est effrayant

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 Cotillard parfaite dans son rôle

« Je viens te voir parce que vendredi, avec Juliette, on a vu Dumont… » répète sans cesse Sandra durant sa quête qui prend des allures de campagne politique. Son personnage est sensible, et malgré le courage dont elle fait preuve, les échecs sont des coups de poignards fatals. Marion Cotillard se retrouve souvent seule à l’écran, seule face aux doutes. L’actrice porte son personnage avec conviction, elle se confond avec Sandra et transpire la fragilité, le désespoir, le renoncement. La comédienne réussit à communiquer son mal-être et provoque une empathie générale. L’émotion est au rendez-vous, c’est intense.

Résumé

Deux jours, une nuit est un film générationnel, celui d’une génération qui vit embourbée dans cette crise. Difficile de ne pas se retrouver, de ne pas être ému devant ce personnage tellement réalisme. La palme pourrait bien être remise une nouvelle fois aux frères Dardenne.

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