Cannes 2013 – Journal de bord 1

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Un début de festival ne se passe pas toujours comme prévu. Le début de celui-ci a eu lieu hier alors que Gatsby le Magnifique, sorti simultanément dans toutes les salles de France, nous a échappé ici à Cannes. No stress, le programme est suffisamment dense pour avoir de quoi justifier le déplacement !

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crédits : Nicolas Balazard (c) 2013 droits réservés

Premier jour : 3 films !

Pour un festival de la taille de Cannes il faut déjà partir du principe qu’on ne peut pas tout voir. Avec une centaine de films toutes sélections confondues c’est un travail de titan ! À cela s’ajoutent des choix cruciaux comme « comment vais-je m’habiller pour la montée des marches de ce soir ? », des rencontres et interviews de dernière minutes, tout cela en espérant se frayer un chemin parmi les quelques 4.500 journalistes accrédités qui voudront tout autant que vous entrer dans la salle pour voir le dernier Jarmusch. Dans cette optique de régulation des flux, l’organisation du festival  vous classe en différentes couleurs, synonymes d’accès plus ou moins rapide aux salles avec des places de qualités diverses. Autant dire que parfois c’est la course et les files d’attente peuvent atteindre des stades impressionnants !

Jeudi, pour cette première vraie journée, pluie battante sur la Croisette. Plutôt que d’attendre pour le Jeune et Jolie d’Ozon présenté en projection presse ce matin là – que nous auront peut-être l’occasion de rattraper mais encore une fois tout est affaire de choix ! – votre serviteur décide d’aller découvrir le film d’ouverture de la sélection la Quinzaine des réalisateurs : Le Congrès d’Ari Folman, sorte de clip sous amphéts doublé d’une réflexion pertinente sur les acteurs et la société en général (la critique complète est à lire ici). Bonne surprise, l’équipe du film dont le réalisateur est déjà présent dans la salle pour cette projection du matin afin de répondre à un Q&A (Questions/Réponses). Encore ce maudit timing, il faudra choisir entre cet échange impromptu ou le rattrapage de Gatsby, qui malheureusement ne sera pas vu à Cannes (mais dont la critique est en ligne).

Dans les autres films de la journée :

A Touch of Sin [rating:1]

Où quand le cinéma peut se révéler un supplice. Le film condense différentes histoires et donc différents personnages sans relation entre eux, et propose d’établir un portrait de la Chine contemporaine, ou comment l’essor économique de cette société a apporté avec lui une certaine violence. Il y a un vrai effort du réalisateur pour parler de la Chine prolétaire et sociale. Mais une démultiplication des intrigues et une mise en scène paresseuse provoque véritablement un dodelinement de la tête plus couramment appelé « sommeil ». Voir une jeune chinoise se faire biffler à coup de billets pendant cinq minutes n’a aucun intérêt de mise en scène particulier. D’autant plus que le rapprochement croissance/violence est un peu simpliste et surtout une occasion pour le réalisateur de faire de la violence gratuite dans des pétages de plomb outranciers plus comiques qu’autre chose. Bref, à éviter. Chaque festival à des nanars, Cannes ne fait pas exception à la règle !

a touch of sin

C’est déjà l’heure du premier tapis rouge Cannois sous une pluie diluvienne (pourquoi diable organiser le plus grand festival au monde en Bretagne ? Ah non…). Il faut savoir que chaque soir il y a deux présentations officielles donc deux montées de marches avec les équipes des films, l’une à 19h pour le gros film de la journée, l’autre à 22h. Tout est évidemment ultra codifié, une accréditation ne servant à rien pour y assister il faut se faire inviter ! Synonyme parfois de mendicité pour réclamer des places à la sortie du palais des festivals  à qui voudra bien en donner ! Costume/nœud papillon obligatoire pour les hommes, robe de soirée pour les femmes ! Nous reviendront bientôt sur tout ce processus de la montée des marches. Ce soir, le film en compétition présenté dans le grand Théâtre Lumière :

Heli [rating:2.5]

Ou comment une jeune fille dans toutes ses illusions va se retrouver embrigadée, à cause du jeune militaire dont elle est éprise, dans une spirale de violence. Une chronique sociale au sein de la classe mexicaine pauvre, une démonstration de haine ordinaire au pays des burritos. Dommage que certaines scènes ne servent à rien et étirent inutilement un métrage qui ne fait pas dans la dentelle. Le réalisateur créer une opposition entre les accès de violence et le sexe, d’un personnage central frustré qui devra attendre la fin du film avant de réussi enfin à sauter sa nana ! C’est cru oui mais c’est un peu ça. Et entre les deux, des scènes de torture impliquant un pénis. Malgré son absence de but (pas de réel propos, le réalisateur ne cherche rien à démontrer), Heli est plutôt fascinant à suivre dans sa démarche même s’il ne devrait pas marquer plus que ça les esprits. L’applaudimètre en fin de séance a par ailleurs prouvé que les festivaliers avaient plutôt apprécié, une timide mais certaine standing ovation venant clore cette première journée.

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Deuxième jour : 3 films !

Alors que tout le monde s’extasie (en bien ou en mal d’ailleurs) sur The Bling Ring de Sofia Coppola, nous avions eu la chance de découvrir le film à Paris avant le festival et de vous en proposer la critique.

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Au programme du jour :

Le Passé, nouveau film de Farhadi après l’excellent Une Séparation. Le film sort en même temps dans les salles – décidément pourquoi aller en festival si tous les films présentés peuvent se voir au cinéma ! Nous vous proposerons très rapidement la critique détaillée mais le métrage est une petite réussite de pudeur et d’émotions fortes, dans ce qui pourrait s’apparenter à un thriller par son cheminement. Casting excellent, mise en scène très simple mais pourtant le Passé est bouleversant. Si on joue au jeu des pronostics, le film devrait logiquement être au palmarès dimanche 26. Mais nous n’en sommes pas encore là !

Autre film, autre ambiance : Fruitvale Station, déjà présenté à Sundance et qui semble être l’une des bombes de la sélection Un Certain Regard. Le film a été projeté deux fois et les séances étaient pleines à craquer. Le film a été acheté par ARP Sélection pour la France et il devrait sortir en salles même si aucune date n’est pour le moment fixée. La critique complète est déjà en ligne !

En attendant le troisième jour (et peut-être les péripéties de la fin du second), un renfort de l’équipe arrive pour démultiplier les sensations cannoises. À bientôt 😉

Fruitvale Station

 

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