Breaking Bad Saison 5 Episode 15 – Granite State

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Walter White

Pour la fin de la série, Vince Gilligan a obtenu d’AMC le droit de faire durer ses deux derniers épisodes 15 minutes de plus. Dans le cas de Granite State, ce n’était peut-être pas la meilleure idée.

Dans Ozymandias, on a vu Walt perdre ce qu’il disait être sa motivation ultime : sa famille. Lorsqu’il appelle la police dans un bar du New Hampshire, c’est parce qu’il a perdu quelque chose de plus essentiel : le pouvoir que ses activités criminelles lui donnaient. Heisenberg est mort, et même le chapeau qui le représente ne parvient plus à donner cette détermination inamovible qui caractérisait l’alter ego de Walter White, ainsi que le prouve ce moment dans lequel il se dit qu’il affrontera le chemin enneigé le lendemain. Quelque part, la fin de l’épisode voit Walter réduit à ce qu’il était dans le pilote mentalement, sauf qu’il a maintenant perdu sa famille. Le voir supplier Robert Foster (une excellente surprise dans ce petit rôle) de rester, ne serait-ce que  pour une heure, est l’image d’un homme dépouillé de sa dignité, qui n’a définitivement plus rien à perdre, mais qui manque aussi d’une raison d’agir.

Il est donc logique que ce qui lui redonne enfin l’énergie de vivre est son éternelle fierté.  Obsédé qu’il est par sa réputation (c.f  Say My Name), il ne peut supporter de voir ses anciens collègues de Gray Matter le présenter comme un élément mineur de leur succès, ne contribuant que le nom à l’empire qu’ils ont bâti. Quoi qu’il se soit passé entre Gretchen, Elliott et Walt, cela a de toute évidence été un élément clé dans la frustration qui l’a poussé à finalement « break bad » dans le pilote de la série, et c’est donc assez logiquement ce qui le pousse à ce qui ressemble bien à un chant du cygne.

Walter White

Il est habituel pour les fins de série de faire ainsi écho aux débuts, et le choix d’utiliser le thème complet de la série pour cette dernière scènes n’est pas particulièrement original, mais certainement réussi. L’espace d’un instant, on se trouverait presque du côté de Walter, et ça fait bien longtemps que ce n’a plus été le cas.

Si l’épisode s’était tenu aux 55 minutes habituelles, il aurait pu se concentrer uniquement sur le séjour de Walter au New Hampshire, et nous donner une sorte de « bottle episode » digne de Fly. Honnêtement, il est difficile de voir l’intérêt des scènes de Jesse dans cet épisode. Il est clair dès le début que sa tentative de fuite est vouée à l’échec, et Andrea est un personnage trop périphérique pour que sa mort ait un réel poids à ce niveau de la série. On pourrait dire qu’il s’agit de nous montrer que Todd est un psychopathe, mais ça, on le savait déjà. Voir Jesse torturé par les néo-nazis n’est pas particulièrement plaisant, intéressant ou nouveau, et ne justifie certainement le temps supplémentaire accordé à Granite State.

Toujours est-il que nous y sommes, face au dernier épisode d’une série déjà mythique, et cette dernière scène a certainement de quoi nous faire saliver. Il ne reste plus qu’à espérer que la quinzaine de minutes bonus valent le coup, cette fois-ci.

Breaking Bad tirera sa révérence dimanche prochain…pour vous faire patienter, voici l’excellente bande annonce du dernier épisode de la série Felina :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=B3YsZPUi-Hg[/youtube]

1 COMMENTAIRE

  1. Au contraire, les scènes avec Todd, les nazis et Jesse servent à radicaliser encore plus le désespoir de Jesse et l’attitude de sociopathe de Todd. Comportement sociopathe qui n’était apparu que par petites touches jusqu’alors mais qui explose littéralement dans cet épisode et donne à Todd une allure de grand vilain qu’il était impossible de voir venir.

    De plus, je ne suis pas d’accord, il n’était pas « clair » que la tentative de s’enfuir de Jesse était vouée à l’échec. Au contraire, la série nous a toujours habitué à des rebondissements surprenants et « logiques ». Il aurait été tout à fait possible de voir Jesse s’enfuir. Cette scène sert finalement à montrer à quel point les nazis sont diaboliques et leur confère un statut d’hommes à abattre qui entre en contrepoids avec Walt qui n’est finalement plus tout à fait le grand méchant.
    Les scénaristes jouent sur notre envie de voir Walt tuer les nazis, ce qui, une fois de plus, nous pousse à défendre un personnage de plus en plus indéfendable. C’est jouissif.

    La mort d’Andréa, si elle a peut-être moins de poids que celle de Jane, est au contraire traumatisante puisqu’elle enfonce encore plus Jesse qu’on pensait déjà au plus bas. Andréa était de plus le seul personnage encore « pur » de la série et le voir disparaître comme ceci avec un « nothing personal » de Todd est un coup dur !

    Cet épisode avait largement besoin de ces 15 minutes supplémentaires ; je pense même qu’il aurait gagné à être encore plus long.

    Je pense qu’un autre visionnage de votre part est nécessaire, il est clair que vous n’avez pas détecté toutes les subtilités de cet épisode.

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