L’une des grandes qualités de Breaking Bad dans ses premières saisons, c’était sa capacité à créer une tension incroyable, digne des meilleurs thrillers. La quatrième saison en était le meilleur exemple, grâce à la menace permanente de Gus établie spectaculairement dans le premier épisode. Depuis la mort de Gus, la série est toujours aussi magnifiquement réalisée, toujours aussi bien jouée et généralement bien écrite, mais cet élément a quelque peu disparu avec lui. Mike était un excellent antagoniste, mais il n’était pas aussi imprévisible et froid que Gus, sans compter le fait que Walt était au faîte de sa confiance après sa victoire dans Face Off.
Tout ça pour dire que cette tension caractéristique est enfin de retour cette saison. Malgré les flashforwards qui réduisent nécessairement le suspense, puisque l’on sait par exemple que Walt survivra au moins jusqu’à ses cinquante-deux ans, la découverte de Hank met Walt (et Skyler) dans une position de pression permanente. La réalisation de Jesse dans cet épisode est la cerise sur le gâteau, mettant Walt dans une panique que l’on a plus vue depuis End Times. Le fait qu’il parvienne presque à se calmer pour ne pas paniquer Skyler montre qu’il a appris quelque chose de Gus, mais son mensonge au sujet du distributeur n’était pas particulièrement convainquant non plus. Le flashforward nuit cependant là encore à la dernière scène de l’épisode : sachant que la maison des White n’a pas été brûlée, il ne reste qu’à savoir pourquoi Jesse ne passera pas à l’acte : peut-être Holly est-elle dans la maison ?
Du côté de la guerre Schrader/White, Walt lâche une belle bombe atomique avec sa « confession ». C’est là aussi une des forces de la série : des rebondissements inattendus qui semblent avoir été évidents après coup. Les paiements de la rééducation de Hank sonnent le glas de son ambition d’emprisonner Walt sans se compromettre. Il est intéressant de noter que Walt voit clairement cette solution comme un dernier recours, ne donnant le disque qu’après avoir tenté de parvenir à un compromis dans cette excellente scène du restaurant mexicain.
On en revient donc à la pièce centrale de cette saison : Jesse. Même s’il choisit de ne pas brûler la maison des White, il sera sans doute plus enclin à coopérer avec la police. Le seul élément qui semble déconnecté du reste dans « Confessions », c’est cette scène dans laquelle Todd nous rappelle les événements de Dead Freight, en omettant un certain détail relativement décisif. Les « connections » de Todd reviendront sans doute dans l’action plus tard, probablement en tant qu’ennemi de Walt dans le flashforward, mais ils ne sont pas suffisamment développés pour que cette scène fonctionne vraiment.
Avec Confessions, Breaking Bad continue donc le rythme haletant de cette dernière saison, bien que la structure temporelle de ces derniers épisodes continue à être problématique
