Un article des chroniques du canapé intergalactique également lisible ici.
Nous voilà rendu au tiers de cette troisième saison, et cela se sent bien dans ce quatrième épisode. Les personnages bien remis en place dans les épisodes un et deux, et l’arche narratif consolidé dans le troisième, laisse à cet épisode le soin d’épaissir l’intrigue et de confronter les personnages aux conséquences de leurs choix, ce en quoi ils gagnent tous également en épaisseur.
Ainsi on voit depuis le début de cette saison une Margaret Thompson pleine de motivation et portée par un féminisme qu’on ne lui supposait pas. Partie sur les chemins de la rédemption catholique elle a pour but d’ouvrir les femmes à l’éducation sur la grossesse. Mais la voici remise en question par la réticence des institutions, mais aussi par celle des femmes elles-même à aborder ce sujet. Le crash de l’avion de son héroïne du début de la saison source de son inspiration est la parfaite illustration de cette soif de modernité freinée dans son élan.
De même la partie de l’épisode réunissant Owen Sleater , homme de main de Nucky Thompson, et Nucky lui-même en train de questionner celui qui leur à dérober des caisses d’alcool, est très riche en informations. Owen à toujours été au bord de la familiarité avec Nucky, respectueux mais au tempérament effronté qui transpire derrière ses sourires en coin. Mais a-t-il les épaules pour assumer cette attitude en huis clos pendant un interrogatoire ? Quant à Nucky qu’on sentait las de sa vie de gangster, lui aussi doit faire face au vide qu’il a laissé pendant son absence, et où ses soldats ont pris leurs aise. Rappeler de temps en temps qui est le patron est nécessaire. La promo de cette saison nous disait « you can’t be half a gangster ». Confirmation, on aura jamais autant vu Nucky se servir de son arme que dans cette saison. Lui aussi doit assumer ses décisions passées, et agir en conséquences.
Mickey Doyle chef des cargaisons de spiritueux lui aussi se sent pousser des ailes et va faire l’amère expérience des conséquences de prendre des décisions par lui-même. Face à lui Eli Thompson , que la prison à définitivement changé et qui est le seul de toute cette mosaïque de personnage à avoir gagner en sagesse. C’est là encore la conséquence de ses actes qui fait de lui ce qu’il va devenir. Un allié sûr pour Nucky qui veille aux affaires de son frère espérant qu’il le pardonne un jour de son égarement de la seconde saison.
On reservera la mention spéciale de cette épisode à Al Capone, dont l’ambivalence de caractère resplendit dans ce quatrième épisode. Du désespoir d’un père face à son fils sourd qu’il veut endurcir, qu’il reporte dans une violence extrême contre ses ennemis, le personnage de Capone s’enrichit avec sensibilité, finesse et sauvagerie. De vrais beaux moments.
Blue Bell boy fait parti à coup sûr des grands épîsodes de la série. Réunir ainsin en 1h de temps autant de doutes, de revirements de situations, de tendresse, et de violence, on ne voit pas ça tout les jours à la télévision. Mais Boardwalk Empire on vous le dit depuis le début : ce n’est pas de la télé. C’est du grand cinéma.
les empires c’est génial.