Un article des chroniques du canapé intergalactique également lisible ici.
Troisième épisode sur douze, ce « Bone for Tuna », à la tâche de lancer pour de bon l’arche narratif qui pointait son nez dans la mise en place des deux premiers épisodes. On avance ici en effet sur ce qu’on se doutait être les thèmes phares de cette saison : l’affirmation de Margaret Thompson en femme de tête, l’arrivée d’un nouvel ennemi pour Nucky en la personne de Gip Rosetti , et la mélancolie d’un Nucky Thompson qui se révèle complétement changé par son geste de la fin de la saison 2.
Ce qui était un peu frustrant (mais indispensable) dans les deux premiers épisodes, ce fut l’absence de la moitié des personnages, puisqu’il fallait situer où en était chacun d’entre eux après cette ellipse d’un an entre saison 2 et 3. Maintenant que les rails sont posées, le train peut rouler.Et parmi les wagons du scénario, on retrouve plus que jamais l’évolution de Margaret. L’ancienne femme battue de pêcheur miséreuse devenue femme du parrain d’Atlantic city. Comment concilier sa foi profonde avec les méthodes douteuses de son nouveau mari. ? Sortir de la misère implique-t-il de devoir renier ses idéaux ?
Si on pensait depuis le début de cette saison qu’elle se tournait vers la bienfaisance pour alléger sa conscience, cet épisode nous prouve qu’au fond elle est devenue comme Nucky. Se mettant à utiliser chantage, ruses et jeu de pouvoir pour balayer ce qui se tient sur son chemin. Margaret promet, et commence déjà, à devenir un personnage vraiment passionnant à suivre, surtout en ce qu’il évoque la manière dont les membres de gangs contaminent leur propre famille.
Et en matière de famille on est servi ! Ce thème central à toute saga mafieuse était déjà prépondérant dans Boardwalk Empire. Mais cette saison 3 se paie le luxe d’aller évoquer LA saga mafieuse de référence : Le parrain. La saison deux avec son final à vous décrocher la mâchoire évoquait la décision de Michael Corleone de faire exécuter son frère le traitre. Cette saison 3 évoque, elle, à travers les hallucinations et le mal être de Nucky, le parrain 3. Nucky, tout comme Michael Corleone, n’’arrive pas à digérer cette décision d’eliminer un traitre qui fait partie de la famille. La folie le guette-t-il ? Est –ce la raison pour laquelle il cherche tant à se réfugier à New York, plutôt qu’après de Margaret qui elle aussi le trahissait en fin de saison 2 ?
Ce troisième épisode est aussi l’occasion de poursuivre la construction du nouveau camp adverse à Nucky Thompson. Ce Gyp Rosetti, susceptible comme un pou italien ne comprend pas le fameux « ce n’est pas personnel, c’est les affaires » . Tout est personnel, et l’italo au sang très chaud, semble non seulement camper sur ses positions, mais se rapprocher de Gillian Darmody, ancienne conspiratrice contre Nucky. Les ennemis de mes ennemis sont mes amis… On verra bien, mais ça semble bien parti.
On sent aussi à travers l’odyssée de l’ex-agent de la prohibition Van Halden que ce dernier ne devrait pas tarder à franchir la ligne jaune, lui qui avec une fille en bas âge malade se retrouve face à toutes les injustices de la vie d’un honnête citoyen. Et puis on ne saurait trop souligner notre passion pour le personnage de Richard Harrow, le fantôme de l’opéra, homme mi vivant, mis mort (défiguré à la guerre). Toujours aussi calme et glaçant, cet homme qui ne paye pas de mine offre à Boardwalk Empire depuis le début ces scènes les plus réussies. Cet épisode nous donne l’occasion de le voir quand il perd son calme légendaire… et c’est assez flippant.
Bone for Tuna (dont vous comprendrez la signification en toute fin d’épisode) est la suite logique de la longue mise en place de cette troisième saison. Gyp Rosetti confirme sa place d’opposant à Nucky, Margaret montre un nouveau visage surprenant et très intéressant, Et Nucky doit faire face aux fantômes de sa conscience. On vous l’a dit que cette série était la meilleure du moment ? Bon alors on vous le répète !
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