Blue Jasmine
USA : 2013
Titre original : Blue Jasmine
Réalisateur : Woody Allen
Scénario : Woody Allen
Acteurs : Alec Baldwin, Cate Blanchett, Sally Hawkins
Distribution : Mars Distribution
Durée : 1h47
Genre : Comédie Dramatique
Date de sortie : 25 septembre 2013
4/5
Autant dire que nous sommes plusieurs à attendre Woody Allen au tournant. Suite à sa série de films en Europe, on sentait une baisse de régime chez le réalisateur, mais quand on s’appelle Woody Allen on a toujours une belle carte à jouer…
Synopsis : Alors qu’elle voit sa vie voler en éclat et son mariage avec Hal, un homme d’affaire fortuné, battre sérieusement de l’aile, Jasmine quitte son New York raffiné et mondain pour San Francisco et s’installe dans le modeste appartement de sa soeur Ginger afin de remettre de l’ordre dans sa vie.
Dark Side Of The Blue Moon
Comme dans beaucoup de films, on trouve un sens caché dans Blue Jasmine. Outre le fait de nous montrer l’histoire de Jasmine (Cate Blanchett), on ressent dans le film un atmosphère plus dramatique. Elle a épousé Hal, un riche businessman, qui ne cesse de la gâter. Jasmine ne sait pas franchement faire grand chose, et elle a mis un terme à ses études pour jouer le rôle de la « femme de ». Naturellement, elle aime la mondanité qui l’aveugle de l’hypocrisie que peut montrer ce monde. Sans ce soucier des affaires de son mari, elle profite du confort avec ses amies, même si toutefois on sent une certaine solitude chez elle. A priori, à part quelques caprices, sa vie devrait être heureuse. Pourtant, Jasmine est alcoolique et se drogue de médicaments pour ses crises d’angoisses. Pleine de dettes, elle va devoir tout recommencer dans un milieu modeste qu’elle déteste et méprise.
Elle tente de se reconstruire en prenant des cours d’informatique tout en travaillant comme secrétaire médicale. On arrive à imaginer le choc psychologique quand on a vécu une vie de princesse. Jasmine n’arrive pas à accepter ce changement, elle fait tout pour retrouver un prince charmant. Elle réinvente sa réalité et n’hésite pas à mentir pour en tirer profit. Jasmine voudrait être une personne qu’elle ne sera jamais, et le pire c’est qu’elle le sait. Ses mensonges à répétitions ne font que la tirer toujours plus vers la dépression. Elle aurait pu devenir quelqu’un avec ses études. Son mauvais choix a été d’arrêter en dernière année et d’épouser une carrière. Au final elle se retrouve à se battre contre ses névroses. Le personnage de Jasmine est assez attachant, aussi exécrable soit-il, sa réaction devant ses obstacles pouvant rappeler des souvenirs à beaucoup de gens. Qui n’a jamais réinventé un peu son histoire ? Sa propre expérience ? Ne serait-ce que pour plaire à quelqu’un, sans pour autant être fou ou névrosé.
Scénariste et réalisateur, Woody Allen signe là un grand cru. L’histoire d’une femme qui va connaître l’ironie et le revers de la médaille. Car oui, il faut l’avouer, on est à un moment donné assez content de ce qui arrive à cette femme si snob et égoïste. Mais là, où le scénario est très bien structuré c’est qu’on ressent également de l’empathie pour Jasmine. On comprend sa douleur et on l’aime quand elle souffre. Cate Blanchett assure là l’un de ses meilleurs rôles qui est admirablement insupportable. Elle maîtrise totalement le personnage avec une certaine élégance dans chaque scène. De quoi se demander ce que dit Woody Allen à ses actrices. Le tout orchestré par un montage rythmé en va et vient avec des séquences flashback.
Résumé
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