En 2024, le genre du documentaire s’est plutôt porté bien. Pas nécessairement en termes économiques, toujours aussi fragiles pour ces longs-métrages qui nous content de près ou de loin la vie réelle. Mais le contexte actuel fournit hélas une surabondance de sujets sur lesquels il vaut la peine de se pencher, armé d’une caméra et d’un micro. Les six nominations dans la catégorie du Meilleur documentaire à la dernière cérémonie des César le prouvent amplement.
Or, un seul de ces films (Bye Bye Tibériade de Lina Soualem) a été inclus dans la sélection du festival Best of Doc que l’association Documentaire sur grand écran organise depuis 2019. Ce qui prouve soit la bonne santé du secteur, soit la volonté de chercher hors des sentiers battus des documentaires dignes de se voir offrir une seconde chance sur grand écran. Quoiqu’il en soit, la sixième édition de ce festival incontournable s’ouvre dès ce soir pour deux semaines, jusqu’au 18 mars, de coups de projecteur sur le documentaire à travers la France.
Comme ce fut le cas les années passées, le festival se déroule dans plus de soixante salles participantes, chacune tenue à projeter au moins trois films du programme. Celui-ci se compose de dix longs-métrages sortis en salles entre fin février (Bye Bye Tibériade de Lina Soualem et Il fait nuit en Amérique de Ana Vaz) et fin novembre 2024 (Direct Action de Guillaume Cailleau et Ben Russell). Il est completé de trois films montrés en avant-première, d’un inédit, d’un film de patrimoine, ainsi que d’un programme de cinq courts-métrages parmi lesquels vous pourriez admirer le travail antérieur de cinéastes maîtres du genre comme Alice Diop (Vers la tendresse) et Jean-Gabriel Périot (Eut-elle été criminelle).
A noter, pour les spectatrices et spectateurs assidus de Best of Doc, la reprise de deux films qui avaient d’ores et déjà fait partie de la sélection des avant-premières en 2024 : Apolonia Apolonia de Lea Glob et Mon pire ennemi de Mehran Tamadon.
La sélection a été établie début janvier par un comité quasiment identique à celui de l’année dernière. Y ont participé la présidente de Documentaire sur grand écran Annick Peigné-Giuly, le journaliste de Radio France Antoine Guillot, l’exploitant Fabien David (cinéma Le Bourget à Forcalquier dans le département des Alpes-de-Haute-Provence), Claire-Emmanuelle Blot (Festival Entrevues de Belfort) et Eva Tourrent (Tënk, plateforme dédiée au documentaire).
En guise d’accompagnement des œuvres, le public francilien pourra croiser Lina Soualem et Apolonia Sokol à Paris, ainsi que Ben Russell à Ivry-sur-Seine. En régions, Alain Kassanda et Alexe Poukine seront en Corse pour respectivement cinq et trois séances de leurs films, tandis que Piero Usberti fera le déplacement en Occitanie pour quatre rencontres avec le public.
La sélection Best of Doc #6
Anhell69 (Colombie) de Theo Montoya
Apolonia Apolonia (Danemark) de Lea Glob
Bye Bye Tibériade (France) de Lina Soualem
Coconut Head Generation (Nigeria) de Alain Kassanda
Direct Action (Allemagne) de Guillaume Cailleau et Ben Russell
Il fait nuit en Amérique (Italie) de Ana Vaz
Knit’s Island L’île sans fin (France) de Ekiem Barbier, Guilhem Causse et Quentin L’helgoulac’h
Là où dieu n’est pas et Mon pire ennemi (France) de Mehran Tamadon
No Other Land (Palestine) de Basel Adra, Yuval Abraham, Rachel Szor et Hamdan Ballal
Voyage à Gaza (Italie) de Piero Usberti
Les séances spéciales
Black Harvest (Australie) de Robin Anderson et Bob Connolly [film de patrimoine]
My Stolen Planet (Allemagne) de Farahnaz Sharifi, sortie française le 25 juin [avant-première]
Sauve qui peut (Belgique) de Alexe Poukine, sortie française le 4 juin [avant-première]
Tardes de soledad (Espagne) de Albert Serra, sortie française le 26 mars [avant-première]
We are inside (Liban) de Farah Kassem, sans date de sortie en France [inédit]
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