La semaine avant les fêtes de fin d’année a été riche en annonces autour du Festival de Berlin, dont la 70ème édition se tiendra du 20 février au 1er mars prochains dans la capitale allemande. Depuis lundi dernier, le 16 décembre, on connaît les premiers films sélectionnés principalement dans les sections parallèles du Panorama, de Perspektive Deutsches Kino et de Generation. Jeudi dernier, le 19 décembre, l’affiche officielle de cette édition anniversaire a été dévoilée. Puis, le lendemain, le Forum a annoncé les films qui permettront de célébrer les 50 ans de cette programmation parallèle dédiée au cinéma plus formellement exigeant, à savoir la projection en intégral de la sélection 1971.
Alors que le nom de la lauréate de l’Ours d’or d’honneur a déjà été communiqué au début du mois, l’actrice anglaise Helen Mirren, tout comme deux mois plus tôt celui du cinéaste au cœur de la rétrospective, le réalisateur américain King Vidor, on attend toujours celui du président du jury officiel, une information habituellement donnée un peu plus tôt, comme dans le cas de Juliette Binoche l’année dernière début décembre ou dans celui de Tom Tykwer en novembre 2017.
Pour marquer la différence avec l’ancien directeur général de la Berlinale Dieter Kosslick, le nouveau duo à la tête de l’un des plus importants festivals européens, Carlo Chatrian et Mariette Rissenbeeck, ne programmera plus de films sous l’intitulé « hors compétition ». Ces titres feront désormais partie de la section Berlinale Special Gala. Le premier film à y figurer en 2020 sera l’adaptation du conte de Carlo Collodi Pinocchio par Matteo Garrone avec Roberto Benigni dans le rôle de Geppetto. Cette co-production franco-italienne vient de sortir dans les salles italiennes et sera à l’affiche en France dès le 18 mars 2020.
Plutôt un habitué du Festival de Cannes où ses films avaient été sélectionnés à quatre reprises en compétition et avaient gagné deux Grand Prix du jury pour Gomorra et Reality, Matteo Garrone avait déjà été de passage à Berlin avec Primo amore, Ours d’argent de la Meilleure musique en 2004. Dix-sept ans après son propre Pinocchio, où il jouait lui-même le petit garçon fabulateur en bois, Roberto Benigni s’associe donc une fois de plus à l’univers de ce conte de fées populaire, en tentant en quelque sorte le diable, puisque l’échec commercial de son adaptation avait stoppé net sa carrière internationale, débutée grâce à La Vie est belle et ses trois Oscars, dont celui du Meilleur acteur.
Les premiers films du Panorama
The Assistant (États-Unis) de Kitty Green, avec Julia Garner et Matthew Macfadyen
Aufzeichnungen aus der Unterwelt (Autriche) de Tizza Covi et Rainer Frimmel
Bloody nose Empty pockets (États-Unis) de Bill et Turner Ross
Cidade Passaro (Brésil) de Matias Mariani, avec O.C. Ukeje et Chukwudi Iwuji
Digger (Grèce) de Georgis Grigorakis, avec Vangelis Mourikis et Argyris Pantazaras
Eeb Allay Ooo (Inde) de Prateek Vats, avec Shardul Bhardwaj et Shashi Bhushan
Exil (Allemagne) de Visar Morina, avec Misel Maticevic et Sandra Hüller
Futur Drei (Allemagne) de Faraz Shariat, avec Benjamin Radjaipour et Banafshe Hourmazdi
Hope (Norvège) de Maria Sødahl, avec Andrea Bræin Hovig et Stellan Skarsgård
Jetzt oder morgen (Autriche) de Lisa Weber
Las mil y una (Argentine) de Clarisa Navas, avec Sofia Cabrera et Ana Carolina Garcia
Pari (Grèce) de Siamak Etemadi, avec Melika Foroutan et Shahbaz Noshir
Petite fille (France) de Sébastien Lifshitz
Schwarze Milch (Allemagne) de Uisenma Borchu, avec Gunsmaa Tsogzol et Uisenma Borchu
Si c’était de l’amour (France) de Patric Chiha, sortie française le 4 mars 2020
Suk suk (Hong Kong) de Ray Yueng, avec Tai Bo et Ben Yuen
Welcome to Chechnya (États-Unis) de David France
Wildland (Danemark) de Jeanette Nordahl, avec Sandra Guldberg Kampp et Sidse Babett Knudsen
Les premiers films de Perspektive Deutsches Kino
Ein Fisch der auf dem Rücken schwimmt (Allemagne) de Eliza Petkova, avec Nina Schwabe et Theo Trebs
Garagenvolk (Allemagne) de Natalija Yefimkina
Kids run (Allemagne) de Barbara Ott, avec Jannis Niewöhner et Lena Tronina (Film d’ouverture)
Walchensee forever (Allemagne) de Janna Ji Wonders
Les premiers films de Generation
Die Adern der Welt (Allemagne) de Byambasuren Davaa
Death of Nintendo (Philippines) de Raya Martin
H is for Happiness (Australie) de John Sheedy, avec Richard Roxburgh et Miriam Margolyes
Kokon (Allemagne) de Leonie Krippendorff, avec Jella Haase et Lena Klenke
Los lobos (Mexique) de Samuel Kishi Leopo, avec Martha Reyes Arias et Maximiliano Najar Marquez
Mignonnes (France) de Maïmouna Doucouré, avec Maïmouna Gueye et Fathia Youssouf Abdillahi, sortie française le 1er avril 2020
My Name is Baghdad (Brésil) de Caru Alves de Souza
Notre-Dame du Nil (France) de Atiq Rahimi, avec Santa Amanda Mugabezaki et Albina Sydney Kirenga, sortie française le 5 février 2020
Paradise Drifters (Pays-Bas) de Mees Peijnenburg, avec Tamar Van Waning et Jonas Smulders
Perro (Allemagne) de Lin Sternal
Pompei (Belgique) de Anna Falguères et John Shank, avec Aliocha Schneider et Garance Marillier
Sweet Thing (États-Unis) de Alexandre Rockwell
White Riot (Royaume-Uni) de Rubika Shah
Aux motifs d’ours qui se promenaient ces dernières années dans les lieux emblématiques de la métropole allemande succède une conception sensiblement plus abstraite et épurée de l’affiche officielle du festival, conçue par l’agence State.
Pour célébrer comme il se doit le 70ème anniversaire du festival, le programme « On transmission » jettera un coup de projecteur sur le passé et le possible avenir du festival. Son directeur artistique Carlo Chatrian a en effet invité sept réalisateurs de renom pour dialoguer avec un autre réalisateur qu’ils ont eux-mêmes choisi. Ces échanges à l’Akademie der Künste seront encadrés par une double projection de films, réalisé et choisi par le réalisateur. Les sept binômes sont formés par Ang Lee (Ours d’or en 1993 pour Garçon d’honneur et en 1996 pour Raison et sentiments) / Hirokazu Kore-Eda (Palme d’or au Festival de Cannes en 2018 pour Une affaire de famille), Claire Denis (sélection au Forum en 2000 pour Beau travail) / Olivier Assayas (Prix du Meilleur réalisateur au Festival de Cannes en 2016 pour Personal Shopper), Ildiko Enyedi (Ours d’or en 2017 pour Corps et âme) / Zsofia Szilagyi (sélection à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2018 pour Anna un jour), Jia Zhang Ke (sélection au Forum en 1998 pour Xiao Wu Artisan pickpocket et en 2001 pour Platform) / Huo Meng, Margarethe von Trotta (sélection en compétition en 1983 pour L’Amie) / Ina Weisse (L’Audition), Paolo Taviani (Ours d’or en 2012 pour César doit mourir) / Carlo Sironi (Sole), ainsi que Roy Andersson (sélection en compétition en 1970 pour A Swedish Love Story) / Niki Lindroth von Bahr.