La 70ème édition du Festival de Berlin s’ouvrira dans une bonne semaine, le jeudi 20 février. Pendant une dizaine de jours, jusqu’au dimanche 1er mars, les spectateurs de l’édition anniversaire de la Berlinale pourront découvrir la première sélection du nouveau directeur artistique du festival Carlo Chatrian. D’ici là, nous reviendrons sur les différentes sections de la sélection officielle, à commencer par la catégorie reine, la compétition dont les dix-huit films avaient été annoncés le 29 janvier dernier. Parmi eux figure le successeur de Synonymes de Nadav Lapid, Ours d’or l’année dernière du jury présidé alors par l’actrice française Juliette Binoche, qui trouvera grâce aux yeux du jury de l’acteur anglais Jeremy Irons.
A première vue, cette sélection berlinoise 2020 a l’air plutôt prometteur. On y trouve en effet quelques vétérans des circuits festivaliers européens, tels que le duo français Benoît Delépine et Gustave Kervern, déjà en compétition à Berlin il y a dix ans avec Mammuth, l’idole du cinéma américain indépendant Kelly Reichardt et ses deux sélections passées à Venise avec La Dernière piste en 2010 et Night Moves en 2013, le Cambodgien Rithy Panh, jusque là plutôt fidèle au Festival de Cannes où il avait été entre autres en compétition en 1994 pour Les Gens de la rizière, la valeur sûre du cinéma allemand Christian Petzold, qui fait partie de la compétition pour la cinquième fois après notamment l’Ours d’argent du Meilleur réalisateur en 2012 pour Barbara, le lauréat du Lion d’or à Venise en 1994 pour Vive l’amour Tsai Ming Liang qui avait également été victorieux lors de ses deux passages précédents à Berlin avec le Prix spécial du jury pour La Rivière en 1997 et le prix Alfred Bauer pour La Saveur de la pastèque en 2005, l’Anglaise Sally Potter dont la dernière incursion en compétition à Berlin avec The Party nous avait laissé amplement indifférents il y a trois ans, le plus si jeune maître français Philippe Garrel, pour la première fois en compétition à Berlin après pas moins de six sélections à Venise et une à Cannes pour La Frontière de l’aube en 2008, le prolifique enfant terrible du cinéma indépendant américain Abel Ferrara, lui aussi six fois en compétition à la Mostra et de retour à Berlin un quart de siècle après The Addiction, ainsi que l’infatigable Coréen Hong Sang-soo pour la quatrième fois en compétition, après un détour au Forum en 2018 avec Grass.
Berlin Alexanderplatz (Allemagne) de Burhan Qurbani, avec Welket Bungué et Jella Haase
DAU Natasha (Allemagne) de Ilya Khrzhanovskiy et Jekaterina Oertel, avec Natalia Berezhnaya et Olga Shkabarnya
Effacer l’historique (France) de Benoît Delépine et Gustave Kervern, avec Blanche Gardin et Denis Podalydès, sortie française le 22 avril
Favolacce (Italie) des frères D’Innocenzo, avec Elio Germano et Barbara Chichiarelli
First Cow (États-Unis) de Kelly Reichardt, avec John Magaro et Orion Lee
Irradiés (France) de Rithy Panh
Never rarely sometimes always (États-Unis) de Eliza Hittman, avec Sidney Flanigan et Talia Ryder
Ondine (Allemagne) de Christian Petzold, avec Paula Beer et Franz Rogowski, sortie française le 1er avril
El profugo (Argentine) de Natalia Meta, avec Erica Rivas et Nahuel Perez Biscayart
Rizi (Taiwan) de Tsai Ming Liang, avec Lee Kang-Sheng et Anong Houngheuangsy
The Roads not taken (Royaume-Uni) de Sally Potter, avec Javier Bardem et Elle Fanning
Schwesterlein (Suisse) de Stéphanie Chuat et Véronique Reymond, avec Nina Hoss et Lars Eidinger
Le Sel des larmes (France) de Philippe Garrel, avec Logann Antuofermo et Oulaya Amamra, sortie française le 8 avril
Siberia (Italie) de Abel Ferrara, avec Willem Dafoe et Dounia Sichov
There is no evil (Allemagne) de Mohammad Rasoulof, avec Ehsan Mirhosseini et Shaghayegh Shourian
Todos os mortos (Brésil) de Caetano Gotardo et Marco Dutra, avec Mawusi Tulani et Clarissa Kiste
Volevo nascondermi (Italie) de Giorgio Diritti, avec Elio Germano et Pietro Traldi
The Woman who ran (Corée du Sud) de Hong Sang-soo, avec Kim Min-hee et Seo Young-hwa