Le tapis rouge devant le Palais du festival a été enroulé et la petite rue qui y mène, depuis la place de Potsdam, devrait enfin être débarrassée des décorations de Noël, qui la plongeaient chaque soir dans un scintillement festif : la 66ème édition du Festival de Berlin appartient désormais à l’Histoire. C’était celle de notre grand retour dans la capitale allemande, la première fois depuis que nous vivons en France et la première fois en tant que journaliste accrédité. Après sept jours de consommation cinématographique accrue et de travail rédactionnel acharné, nous sommes au moins aussi comblés que fatigués. Car il serait vraiment difficile de trouver une véritable fausse note dans notre voyage vers le triangle des salles obscures, sur les lieux mêmes où jadis la Guerre froide était la plus chaude.
Notre seul regret – le presque-ratage du train du retour mis à part – serait en effet de ne pas avoir vu plus de films, de ne pas avoir baigné davantage et plus longtemps dans cette formidable effervescence d’un festival majeur, qui embrasait le quartier autour du point de chute de la presse internationale, à l’étage de l’hôtel Hyatt et au sous-sol du Berlinalepalast. Et qui dit plus de films, dit aussi encore plus de lieux de projection, dont nous n’avons fréquenté cette fois-ci qu’un nombre très restreint : le Palais pour les séances du matin, le Cinémaxx et le Cinestar pour les films des sections parallèles. En même temps, le fait de ne pas rester jusqu’au dernier jour, ni de pousser la consommation de films jusqu’à l’excès, nous aura permis de fuir une trop grande nostalgie de fin de festival et une saturation exacerbée d’images et de sons à absorber.
Notre bilan de cette première incursion professionnelle dans le milieu de la Berlinale est donc largement positif, tant les différents éléments ont concouru à en faire un séjour à la fois intense et passionnant. Les gros coups de cœur se sont certes faits plutôt rares parmi la bonne quinzaine de films que nous avons vue en une semaine, mais une chose infiniment plus importante nous a sauvés de la fâcheuse impression d’y perdre notre temps. L’immense majorité des films regardés avait en effet quelque chose d’intéressant à montrer ou à dire, ce qui a constamment stimulé notre curiosité insatiable. Enfin, les circonstances extérieures étaient, elles aussi, des plus favorables, à la fois du côté d’une météo particulièrement clémente – ce qui ne va pas du tout de soi à Berlin à la mi-février – , de celui de notre entourage professionnel constitué essentiellement de notre cher rédacteur en chef Pascal et de notre consœur Marie-Pauline, ainsi que de l’hébergement et des transports généreux et confortables.
Bref, c’est avec un immense plaisir que nous prenons d’ores et déjà rendez-vous pour la 67ème Berlinale, qui aura lieu du 9 au 19 février 2017.
Mon Top 3
Ave César des frères Coen
Quand on a 17 ans de André Téchiné, sortie française le 30 mars
Miles ahead de Don Cheadle, sans date de sortie en France
Mes critiques des films vus pendant la 66ème Berlinale
Ave César de Joel et Ethan Coen – Hors compétition (critique)
L’Avenir de Mia Hansen-Løve – Compétition (critique)
La Communauté de Thomas Vinterberg – Compétition (critique)
Fukushima mon amour de Doris Dörrie – Panorama Special (critique)
Genius de Michael Grandage – Compétition (critique)
Hedi de Mohamed Ben Attia – Compétition (critique)
Indignation de James Schamus – Panorama Special (critique)
Maggie a un plan de Rebecca Miller – Panorama Special (critique)
Meteorstrasse de Aline Fischer – Perspektive Deutsches Kino (critique)
Miles ahead de Don Cheadle – Berlinale Special (critique)
Quand on a 17 ans de André Téchiné – Compétition (critique)
El Rey del Once de Daniel Burman – Panorama Special (critique)
La Route d’Istanbul de Rachid Bouchareb – Panorama Special (critique)
Soy Nero de Rafi Pitts – Compétition (critique)
Tempestad de Tatiana Huezo – Forum (critique)
While the women are sleeping de Wayne Wang – Panorama Special (critique)
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