La parole du Muet Tome 1 : Le géant et l’effeuilleuse de Laurent Galandon et Fredéric Blier
collection Grand Angle, Bamboo Edition, avril 2016
Paris, début du XXème siècle. Célestin quitte la province, ses parents et son poste de clerc de notaire dans l’étude familiale. Il part pour Paris, bien décidé à réaliser son rêve, celui de devenir réalisateur. Mais le chemin ne sera pas aisé pour celui qui débarque à la capitale, sans expériences, ni références. Il retrouve son vieil ami Anatole Fortevoix, ancien bonimenteur, qui le met en garde contre le milieu impitoyable dans lequel il va évoluer. L’essor industriel a fait naître le cinéma parlant et la compétition devient rude, mettant en lumière certains et repoussant les autres dans l’ombre du souvenir. Autant dire que le challenge est grand. Mais rien n’arrête un homme ayant laissé trop longtemps ses rêves de côté. La force de la volonté, retrouvée après tant d’années d’assoupissement, permettra-t-elle à Célestin d’aller jusqu’au bout de ses envies les plus ardentes ?
L’auteur Laurent Galandon et le dessinateur Fredéric Blier signent ici le premier tome de la Parole du Muet, dans la collection Grand Angle de Bamboo Edition. Cette collection, qui s’attache à faire de « la BD comme au cinéma », était donc la plus à même d’accueillir cette histoire, qui nous plonge dans un Paris nocturne et plein de charmes. Photographe puis gérant d’un cinéma d’art et Essai avant de travailler pour le 9è art, Laurent Galandon renoue ici avec ses affinités cinématographiques.
Qu’il s’agisse de la BD adaptée au cinéma ou l’inverse, il n’est pas rare de voir ces deux univers s’entrelacer. Mais l’exercice devient plus inhabituel, voire précieux lorsque la BD se met à parler de cinéma. Les deux auteurs nous introduisent ici dans une galerie de personnages très colorés, digne d’un Eugène Disdéri (photographe français, qui déposa le brevet de la photo-carte de visite en 1854, ndlr). Les fantasmes cinématographiques sont ici déployés, et c’est un régal de sillonner les pages de la parole du Muet. Quand les rêves nous effleurent le bout des doigts…
Un petit regret cependant, la BD aurait mérité un traitement plus noble que celui du papier glacé. Rien que pour le plaisir du toucher… Parce que c’est une lecture très sensitive qui nous est offerte. Tel un prolongement du nerf émotif de tout cinéphile qui se respecte.
Un petit bonus en fin de lecture, l’histoire de la genèse du cinématographe…
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