Battleship
Américain : 2012
Titre original : Battleship
Réalisateur : Peter Berg
Scénario : Brothers Jon , Erich Hoeber , Jon Hoeber
Acteurs : Alexander Skarsgård, Taylor Kitsch, Liam Neeson, Rihanna
Distribution : Universal Pictures International France
Durée : 2h11
Genre : Action, Science-Fiction
Date de sortie : 11 avril 2012
Globale : [rating:3.5][five-star-rating]
Aujourd’hui les réalisateurs sont des rock stars, obligés de faire le show dans les plus grands cinémas du monde pour vendre leurs « produits ». On peut comprendre une telle démarche tant les blockbusters coûtent cher aux majors américaines: il est donc impératif de bien le vendre et donner envie au quidam. À cet effet nous avions pu rencontrer Peter Berg à Paris lors de la présentation du film fin janvier, film qui était en pleine post-production à l’époque avec une deadline très serrée pour le réalisateur. Alors, le divertissement est-il à la hauteur de la présentation alléchante dont nous fûmes témoins?
Synopsis : Océan Pacifique… Au large d’Hawaï, l’US Navy déploie toute sa puissance. Mais bientôt, une forme étrange et menaçante émerge à la surface des eaux, suivie par des dizaines d’autres dotées d’une puissance de destruction inimaginable. Qui sont-ils ? Que faisaient-ils, cachés depuis si longtemps au fond de l’océan ?
A bord de l’USS John Paul Jones, le jeune officier Hopper, l’Amiral Shane, le sous-officier Raikes vont découvrir que l’océan n’est pas toujours aussi pacifique qu’il y paraît. La bataille pour sauver notre planète débute en mer
Le colonel Moutarde avec le chandelier
Les américains ont cette idée particulièrement originale (disons) de chercher des adaptations dans un peu tout et n’importe quoi: littérature bien sûr mais également jeux vidéo, théâtre, biopic, faits divers et même… jeux de société. Par exemple c’est en 2007 qu’on appris avec étonnement que Ridley Scott avait l’intention de réaliser une adaptation du Monopoly! Non ne riez pas, et revenons à nos moutons.
Dans cette veine des films « adaptons tout et n’importe quoi » sort ce mercredi Battleship, relecture de la célèbre Bataille Navale (ou Touché-Coulé), autre franchise Hasbro à sortir après Transformers et qui ambitionne clairement de capitaliser sur le succès des robots géants. Le pitch de départ est évidemment très simple, le jeu n’ayant pas d’histoire, on prend des bateaux, beaucoup de militaires badass, et une belle menace en face: des extraterrestres belliqueux, promesse de combats épiques et explosions en tout genre. On saupoudre ça d’acteurs sympas, de belles nanas (et improbables actrices), d’un réalisateur plutôt branché et on obtient un blockbuster estival calibré pour acheter du pop corn.
Un Transformers-like
En effet, Universal a beau essayer de nous vendre quelque chose de très différent de la franchise Transformers, au final on n’est pas si éloigné que ça. D’ailleurs l’idée d’avoir pris Steve Jablonsky pour la BO, déjà auteur du score du film de Michael Bay, est un peu absurde dans la mesure où on insiste sur la différence entre les deux sagas et que ledit compositeur fait un stricte copier-coller de son travail. Ensuite, il y a cette propension à éblouir le spectateur dans un divertissement défouloir avec destruction de masse. Là-dessus le pari est relevé haut la main: les effets numériques sont de qualité et remplissent totalement leur office de grand spectacle épique. On en viendrait presque à regretter que Peter Berg ait fait le choix de la 2D alors que bon nombre de séquences seraient surement jouissives en relief. Le clin d’œil au jeu de la bataille navale est plutôt sympathique, présentant les vaisseaux ennemis comme effectuant des bons d’une case à l’autre, et plus précisément lors d’une séquence de tir à l’aveugle sur un échiquier géant alors que les navires doivent deviner la position de leur ennemi.
Les fameux ennemis sont plutôt réussis d’ailleurs, présentés comme des humanoïdes assez proches de l’humanité, avec ce qu’il y a de contrainte pour une espèce hors de son environnement naturel: les extraterrestres apparaissent avec leurs failles et ne sont pas surpuissants, bourrins certes mais complexes. Malheureusement leurs vaisseaux renvoient immédiatement dans notre imaginaire à la deuxième franchise Hasbro évoquée plus haut, ainsi que leur technologie.
Côté casting, Taylor Kitsch, qu’on a vu récemment dans John Carter, est décidément un acteur charismatique à suivre de près: il est le pivot central du film et on ne s’en plaint pas, alors que Liam Neeson semble profondément s’ennuyer et n’être que là pour encaisser le chèque.
Une bonne tranche de rigolade
Mais là où le spectacle prend toute son ampleur est dans l’humour et le second degré. Cela avait déjà été une franche réussite dans Hancock du même réalisateur: du spectacle et un humour hyper délectable car dans l’autocaricature: on fait du divertissement badass pour offrir au spectateur du divertissement mais on ne le prend pas pour un flan en essayant d’insuffler au film trop de premier degré, complètement cucul et tombant totalement à plat devant l’incongruité des situations et des personnages. Dans Battleship toute réplique niaise est immédiatement contrebalancée par un gag, voire une réplique d’un autre personnage faisant remarquer la profonde vacuité de ce qui a été dit. On sauve le monde contre une attaque alien et on le fait en se marrant car après tout, cela n’est que du cinéma pop, et voir Rihanna en marines est suffisamment douteux pour qu’on nous évite le premier degré. Peter Berg nous offre une grande récréation et réussi là où un certain Michael Bay échoue toujours: ne jamais trop se prendre au sérieux avec ce type de film, un peu décérébré par nature, mais qu’on aime avec un plaisir coupable.
Résumé
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Ca m’a l’air bien sympa! Merci pour la critique intéressante!