Back To The Past #26 : Les Douze Travaux d’Astérix

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Amis cinéphiles, bienvenue ! Ton site préféré te propose les Madeleines de Proust de David : par moult souvenirs et autres petites anecdotes, notre rédacteur te racontera comment s’est forgée sa cinéphilie durant sa prime jeunesse, laquelle a considérablement évolué durant son adolescence et son entrée dans l’âge adulte.

Cela s’appelle « Back To The Past », et vous retrouverez un nouvel article tous les mercredis.

Voilà ce que l’on pourrait appeler, sans hésitation aucune, une œuvre plus que culte : un film inter-générationnel, un long-métrage que tout le monde a vu, parents, enfants, adolescents, nés dans les années 60, 70, 80 et même plus tard ; tel n’importe quelle production Disney, un film d’animation dont toute personne se souvient au moins d’une séquence, d’un instant parmi toutes les scènes drôlissimes le composant.

Exemples plus précis pour vous démontrer le pouvoir de célébrité de ce film : vous avez tous lu, entraperçu dans les réseaux sociaux (Facebook ou Twitter) un de vos contacts se plaignant, voire hurlant de toute sa rage tel Arnold avant d’aller le combattre le Predator, de la lenteur, la complexité, l’illogique et l’incompétence totale de tout ou partie des services administratifs de notre bel hexagone ; automatiquement, un de vos autres contacts (ou vous-même) partagera alors la célèbre scène de la « maison qui rend fou », géniale illustration caricaturale de ce marasme bien connu dans notre chère administration française.

Mentionnons aussi le fait qu’un certain Elias, autrement dit mon charmant bambin de 7 ans, se mettra dès vision du dit métrage à réciter les dialogues par coeur, se projeter et se re-projeter en boucle et en boucle ses moments clés tels la maison qui rend fou précédemment cité ou encore le magicien venu d’Egypte et l’antre de la Bête, et rire à gorge déployée face aux nombreux gags visuels et absurdes de ce qui reste encore aujourd’hui comme l’un des joyaux du cinéma comique français.

Alors que René Goscinny et Albert Uderzo, respectivement scénariste et dessinateur, connaissent un incroyable succès avec les bandes dessinées des Aventures d’Astérix Le Gaulois dès le début des années 1960, quelle ne fut pas leur surprise, un beau jour de 1967, de découvrir qu’un long-métrage d’animation adapté du premier album, « Astérix Le Gaulois », a été réalisé sans leur accord par le studio Belvision. Déçus par le résultat du film d’abord conçu pour la télévision puis finalement prévu pour une sortie en salles fin 1967, ils décident alors d’imposer leur veto sur les deux prochaines productions de Belvision, « La Serpe d’Or » et « Le Combat Des Chefs » et de participer activement à la réalisation du prochain film adapté de leur création fétiche : Astérix Et Cléopâtre sera un grand succès, et fera également le bonheur des petits et grands au fur et à mesure des générations avec ses gags et ses chansons telles « Le Pudding à l’Arsenic » ou « Quand l’appétit va, tout va ».

Goscinny et Uderzo décident d’aller plus loin pour la prochaine production cinématographique adapté de leurs héros gaulois : ils entreprennent non seulement l’écriture d’un scénario original des aventures d’Astérix, spécialement conçu pour le cinéma, et créent également leur propre studio d’animation, afin d’élaborer de A à Z la production de leur nouvelle réalisation. Les Studios Idéfix sont nés !

Totalement original, le scénario de ,cette nouvelle aventure pourrait être une sorte de bouquin final pour les aventures de nos protagonistes gaulois : en effet, Jules César, leur ennemi de toujours, leur lance le défi de réussir douze épreuves réputées impossibles (tels les 12 Travaux d’Hercule) ; si le défi est entièrement réussi, il promet de quitter le pouvoir et de le remettre au chef Abraracourcix.

Sorti en 1976, le long-métrage de Goscinny et Uderzo renoue avec la formule qui a fait le succès de leur précédente réalisation : même si les chansons sont cette fois absentes, le film est un enchaînement en 75 minutes d’humour absurde et non-sensique, de répliques finement écrites par le génial scénariste Goscinny et de moments drôlissimes qui vont traverser des générations entières de spectateurs… Et de téléspectateurs ! Car non seulement le film est un grand succès en France et en Allemagne (pays où les Aventures d’Astérix est ,un véritable phénomène), mais il connaîtra au fur et à mesure des décennies un succès qui ne désemplira pas lors de ses multiples, multiples et multiples diffusions à la télévision française, diffusions permettant à chaque fois au dessin animé de conquérir un nouveau public.

Si l’on prend la définition même du film culte (je vous en parle lors de la chronique sur The Rocky Horror Picture Show), le film, de part sa très large diffusion encore aujourd’hui, n’est pas vraiment à ranger dans cette catégorie, voilà pourquoi l’on peut employer le terme de film générationnel : bien plus qu’un film populaire, la réalisation de Goscinny et Uderzo est une véritable borne dans le cinéma comique français, au même titre que Les Tontons Flingueurs, les films de la bande du Splendid ou les classiques de Louis De Funès ; une comédie populaire dans tous les sens du terme, peut-être artisanale mais confectionnée avec amour et respect de son public par des artistes soucieux de livrer un résultat pouvant combler tous les âges et tous les goûts.

Et chaque diffusion sur le petit écran, ainsi que ses innombrables extraits et fragments disponibles sur le web, ne feront que conforter l’aura de petit classique de ce grand moment de drôlerie que nous a offert le cinéma populaire français des années 1970.

Alors, si le film est projeté sur une chaîne de votre bouquet TNT ou satellite, installez-vous confortablement avec vos enfants/neveux et ENJOY !

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