Avé
Bulgarie : 2011
Titre original : Avé
Réalisateur : Konstantin Bojanov
Scénario : Konstantin Bojanov
Acteurs : Anjela Nedyalkova, Ovanes Torosyan, Martin Brambach
Distribution : Le Pacte
Durée : 1h26
Genre : Drame
Date de sortie : 25 avril 2012
Globale : [rating:3.5][five-star-rating]
Située géographiquement entre la Roumanie et la Grèce, la Bulgarie est loin de la renommée de ses deux voisines en matière de cinéma. Autant dire que la sortie d’un film bulgare sur nos écrans fait figure de petit événement qu’on doit sans doute au fait que ce film faisait partie de la sélection de la Semaine Internationale de la Critique lors du dernier Festival de Cannes.
Synopsis : un voyage en stop vers le nord de la Bulgarie va réunir deux jeunes de 17 ans. Kamen se rend aux funérailles d’un ami, Avé est une jeune fugueuse qui se révèle très vite être une menteuse invétérée. Petit à petit Kamen, d’abord excédé par son comportement, va tomber sous le charme.
Un scénario à base de souvenirs
A 44 ans, Konstantin Bojanov est à la fois plasticien, cinéaste et grand voyageur. Pour Avé, son premier long métrage de fiction, il est allé puiser dans sa mémoire pour écrire le scénario : à 17 ans, la rencontre d’une jeune fille l’a profondément marqué ; à 19 ans, un de ses meilleurs amis s’est suicidé et il a décidé de se rendre en stop dans son village d’origine afin d’assister à son enterrement. A partir de ces deux points de départ, il a construit une fiction sous forme de road-movie, un genre qu’il affectionne particulièrement. On y voit Kamen, un jeune homme de 17 ans, partir en stop pour aller aux funérailles d’un ami. Très vite, il rencontre Avé, une jeune fille qui se dit fille d’un diplomate, ce qui est peut-être vrai mais elle s’avère rapidement tellement menteuse, tellement mythomane, qu’on ne sait plus faire la part des choses dans son discours. Est-elle vraiment fille de diplomate ? Son frère est-il vraiment mort d’une overdose ? Au début, Kamen ne la supporte pas et il aimerait bien ne plus avoir à partager le périple avec elle mais il tombe petit à petit sous le charme.
Une comédienne difficile à convaincre
Du premier scénario au tournage, deux ans et demi se sont écoulés : une longue période pendant laquelle une des difficultés fut de trouver l’interprète d’Avé. Fugueuse dans le film, Anjela Nedyalkova semble avoir un profil similaire dans la vraie vie. Pour commencer, elle ne vint jamais à un premier rendez-vous avec la directrice de casting puis, six mois plus tard, elle récidiva à un nouveau rendez-vous donné par le réalisateur lui-même. Convaincu qu’Anjela était l’interprète qu’il lui fallait, il réussit à la convaincre à tenir le rôle lors d’une ultime rencontre. Cette fois-ci, il lui attacha un bracelet GPS à la cheville afin de l’empêcher de disparaître une nouvelle fois ! On doit reconnaître qu’il a eu raison d’insister car elle est totalement convaincante dans un rôle où son naturel et sa spontanéité font merveille. Ovanes Torosyan qui joue le rôle de Kamen a lui une formation de comédien et il a eu des premiers rôles dans deux autres longs métrages, dont Eastern Plays, sorti en France il y a 2 ans.
Plasticien de formation
Pour tourner ce film, Konstantin Bojanov n’a pas oublié qu’il est plasticien de formation. Avec son chef-opérateur Nenad Boroevich, il a travaillé sur l’étalonnage du film afin que les couleurs, plus ou moins chaudes, soient en phase avec l’état d’esprit des personnages. Quant à la musique, on en entend peu mais elle est de qualité. On la doit à deux musiciens américains, Tom Paul et Marc Ribot.
Résumé
Avé est un film dans lequel on se glisse petit à petit, un film plutôt mélancolique mais dispensant de temps en temps des doses d’humour bien venues. On s’attache rapidement aux deux personnages, même à cette menteuse invétérée qu’est Avé, le jeu spontané des deux comédiens y étant probablement pour beaucoup. Avé fait partie de ces « petits » films attachants qui restent dans l’esprit longtemps après qu’on les ait vus.
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