Tobias Dunschen
Venise et Deauville annoncent leur président
Est-ce de la jalousie envers le festival de Cannes qui attire ces jours-ci toute l’attention des médias ? Ou bien s’agit-il simplement d’une énorme maladresse...
Critique : Ex machina
La différence entre l’intelligence artificielle et naturelle est laissée volontairement vague dans ce premier film remarquable, qu’une partie de l’équipe de notre site a déjà pu découvrir lors de sa présentation au dernier festival de Gérardmer (cf. la critique de Julien à ce sujet). Distinguer ce qui relève encore de l’humain de ce qui appartient à l’ère nouvelle des robots y sert tout juste de prémisse à une guerre des nerfs passionnante dont les maîtres mots sont l’appréhension et le malaise affectif.
Critique : Contes italiens
Le Décaméron n’est de loin pas le film le plus connu de Pier Paolo Pasolini. Il n’empêche que – aux côtés des deux autres adaptations frivoles de monuments de la littérature mondiale dans la Trilogie de la vie, Les Contes de Canterbury et Les Mille et une nuits – il a durablement façonné notre perception du récit-fleuve de Boccace.
Critique : Etre
Quelle petite merveille insoupçonnée que ce premier film, qui ne paie pas de mine à première vue ! Pour tout vous dire, nous étions initialement allé le voir en projection de presse pour prendre des nouvelles de la carrière de Salim Kechiouche, l’ancienne icône du cinéma gay français qui, comme son contemporain Stéphane Rideau, a du mal à trouver des rôles en dehors du créneau du fantasme ténébreux ambulant.
Décès du chef opérateur Andrew Lesnie
Le chef opérateur australien Andrew Lesnie est décédé hier à Sydney d’une crise cardiaque. Il était âgé de 59 ans. Depuis le début du siècle, Lesnie a surtout été un fidèle collaborateur du réalisateur Peter Jackson dont il a photographié tous les derniers films, notamment les trilogies du Seigneur des anneaux et du Hobbit.
Critique : Avengers L’Ere d’Ultron, la critique négative
Avec un grand pouvoir vient une grande responsabilité. Avant que les puristes des univers de bande-dessinée fantastique ne crient au scandale, oui, nous sommes bien sûr conscients que cette citation plus ou moins approximative ne provient pas de celui des Avengers. Elle peut s’appliquer cependant assez tristement aux deuxièmes aventures filmiques de la bande de super-héros.
Critique : Un peu beaucoup aveuglément
Des films d’acteurs qui passent pour la première fois derrière la caméra, il y en a presque un par semaine ces temps-ci. Après les sorties des débuts de réalisateur de Ryan Gosling et de Russell Crowe au mois d’avril, voici la tentative initiale de Clovis Cornillac, un comédien qui ressemble décidément plus à l’équivalent français du bonhomme bougon Crowe qu’à celui de l’éternel jeune premier Gosling. Ces changements de casquette se soldent très rarement par de nouvelles vocations durables. Dans le cas présent, nous nous mettons toutefois à espérer que ce coup d’essai fort prometteur sera transformé en une belle et riche carrière de créateur de comédies légères et inspirées. Celles-ci sont hélas plutôt une denrée rare en France, où la vanne facile et fatiguée paraît rapporter plus, en termes commerciaux, qu’un humour un peu plus recherché.
Critique : Buster Keaton Courts-métrages Programme 3
Buster Keaton, quel farceur merveilleux et plein de ressources à qui la Cinémathèque Française rendra hommage pendant les six semaines à venir ! La preuve d’entrée de jeu avec ce programme de quatre courts-métrages muets, issus des débuts de la carrière du comique de génie.
Critique : Le Parrain 3ème partie
Les débuts de notre culte de l’univers du Parrain ont coïncidé avec la sortie de cette troisième épopée des gangsters suprêmes. A l’époque, nous ne savions pas encore grand-chose du monde créé par Mario Puzo et Francis Ford Coppola, autre que la réputation mythique dont jouissent les deux premiers films des années 1970. Pour l’adolescent cinéphile débutant que nous étions alors, Le Parrain 3ème partie était la porte d’accès à une saga familiale aux proportions tragiques, un film majestueux injustement dénigré par la critique et ignoré par le public.
Critique : Taxi Téhéran
Pour le réalisateur iranien Jafar Panahi, tourner des films relève de la nécessité vitale, voire de la principale raison d’être, plus forte que tous les obstacles qui peuvent l’en empêcher. Le cinéma fait partie de ses gènes, au grand dam du régime totalitaire de son pays et au profit des cinéphiles à travers le monde, qui ont le privilège de découvrir ses œuvres interdites de sortie dans leur pays d’origine. Le fait de regarder un film de Jafar Panahi, sous le coup depuis cinq ans d’une condamnation sévère qui était censée le réduire au silence pendant deux décennies, a hélas toujours quelque chose de politique.
Critique : Leopardi Il giovane favoloso
Pour paraphraser l’écrivain Emmanuel Carrère dans « Limonov », le roman que nous lisons en ce moment, nous sommes complètement bouchés à la poésie. Heureusement pour nous, le cinéma l’est aussi d’une certaine façon, mélangeant la plupart du temps l’art et le divertissement à taux variables et n’ayant trait à ce genre littéraire en particulier que par le biais d’un vocabulaire visuel plus accessible que les vers des poètes les plus exigeants. Cette biographie d’un grand auteur italien méconnu n’est certes pas un film facile d’accès. Elle sait toutefois garder les envolées purement poétiques au strict minimum, pour mieux explorer les démons personnels de Giacomo Leopardi. Le réalisateur Mario Martone façonne ainsi un poème filmique d’une beauté renversante sur les tourments de la création, vécus avec une peine immense par celui qui n’a jamais su en tirer un quelconque bénéfice au niveau le plus intime.
Critique : Enfant 44
En Russie, ce film a été interdit de sortir, parce qu’il ne représenterait pas fidèlement la vérité historique sur l’époque stalinienne. Même si nous sommes fermement opposés à toute forme de censure politique, nous ne pouvons qu’envier en secret les spectateurs russes d’avoir échappé d’office à cette bouse cinématographique !