Anna Karenine
Angleterre : 1948
Titre original : Anna Karenine
Réalisateur : Julien Duvivier
Scénario : Julien Duvivier, Guy Morgan d’après Léon Tolstoï
Acteurs : Ralph Richardson, Vivien Leigh, Kieron Moore
Distribution : –
Durée : 1h51
Genre : Drame
Date de sortie : 1948
Globale : [rating:1.5][five-star-rating]
Julien Duvivier réalisa en 1946 cette nouvelle adaptation du roman éponyme de Tolstoï.
Synopsis : Malgré tous ses efforts pour résister, Anna Karenine va succomber a la passion que lui voue le futur époux de sa sœur, l’officier Alexei Vronski. Le mari d’Anna s’aperçoit de sa liaison et menace de divorcer. Anna rompt, mais ne peut supporter la vie sans son amant. Ils partent a Venise, mais vite nostalgique de leur pays ils retournent a Moscou et Anna se rend compte que Vronski se détache d’elle.
Une femme qui aime
Le réalisateur s’attache à faire de son héroïne l’artisane de son propre malheur beaucoup plus que dans la version immédiatement précédente de 1935 avec Greta Garbo. Là où Brown jouait plus sur le trio d’un Vronski totalement frivole, d’une Anna Karénine, victime et d’un Karénine, irréductiblement vengeur, Duvivier montre Vronski certes amateur de plaisir et de soirées entre amis militaires mais réellement et durablement épris d’Anna, longtemps prêt à la soutenir de son amour pour peu qu’elle consente à privilégier cette relation et à ne pas vouloir tout (Vronski, son fils, sa place dans le monde, la bénédiction de son mari …..), un mari prêt lui aussi longtemps à beaucoup de concessions et vengeur que quand par trop publiquement humilié. Anna y est, elle, effectivement dans l’exigence permanente, ne se contentant jamais, ayant fait le choix brusque d’abandonner mari et enfant et craignant à chaque instant de perdre son amant. Une femme assumant à la fois crânement son infidélité en refusant son compromis mais s’épuisant à ne pas pouvoir faire plier une société qui aurait pourtant fermé les yeux si le paraître avait été préservé.
Mais qui ne s’aime pas elle même
A trop vouloir, à ne rien concéder, Anna apparaît ainsi victime d’elle-même plus que celle des hommes et de la société.
Portée par Vivien Leigh dans le rôle titre, l’Anna Karénine de Duvivier ne suscite guère la pitié mais à la limite plutôt l’agacement. Abonnée aux rôles de « grandes amoureuses » elle incarne avec une certaine subtilité cette héroïne paranoïaque qui construit son malheur. Ralph Richardson est un mari convaincant. Kieron Moore, passé la première impression de charme, est bien terne et peu à la hauteur des émois qu’il suscite.