
Alors que la filière du cinéma agonise plus que jamais sous la chape de plomb des restrictions dues à la crise sanitaire, le soutien aux premières œuvres s’avère plus crucial que jamais. Dans cet état d’esprit, le Festival Premiers Plans d’Angers tient depuis avant-hier et encore jusqu’au dimanche 31 janvier inclus sa 33ème édition en ligne. Initialement prévu sous une forme hybride, avec des projections en Maine-et-Loire et à Paris, ce festival consacré à la découverte de nouveaux talents du cinéma européen a finalement dû se résigner à un mode de diffusion entièrement virtuel.
Au rythme de deux séances par jour, les films de la sélection officielle sont proposés gratuitement au public sur le site e-cinéma partenaire La Vingt-Cinquième Heure. Douze films issus des trois rétrospectives sont de même disponibles pendant un mois, jusqu’au mercredi 24 février, sur LaCinetek au prix modique de sept euros pour ce pass festival.
Pas moins de quatre jurys émettront leur avis sur les sections principales du festival. Celui des longs-métrages européens est présidé par le réalisateur français Pierre Salvadori (En liberté). Dans la quête du successeur au Grand prix de l’année dernière, le film allemand Oray de Mehmet Akif Büyükatalay, il sera accompagné de la réalisatrice française Elsa Amiel (Pearl), de la réalisatrice tunisienne Leyla Bouzid (A peine j’ouvre les yeux) et du réalisateur italien Filippo Meneghetti (Deux). Le jury des courts-métrages est composé de responsables de festivals belges, roumains et japonais. Et les films d’écoles et autres plans animés disposent également de leurs jurys respectifs.

Compétition Premiers longs-métrages européens
Digger (Grèce) de Georgis Grigorakis, avec Vangelis Mourikis et Argyris Pandazaras
The Earth is blue as an orange (Ukraine) de Iryna Tsilyk
Ghosts (Turquie) de Azra Deniz Okyay, avec Nalan Kurucim et Dilayda Günes
Ibrahim (France) de Samir Guesmi, avec Abdel Bendaher et Samir Guesmi
Le Kiosque (France) de Alexandra Pianelli
La Lévitation de la princesse Karnak (France) de Adrien Genoudet, avec Hugues Perrot et Louis Séguin
Mia misses her revenge (Roumanie) de Bogdan Theodor Olteanu, avec Ioana Bugarin et Maria Popistasu
Petit samedi (Belgique) de Paloma Sermon-Daï
The Whaler Boy (Russie) de Philipp Yuryev, avec Vladimir Onokhov et Kristina Asmus

Avant-premières
A la vie (France) de Aude Pépin
Gagarine (France) de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh, avec Alséni Bathily et Lyna Khoudri
Si le vent tombe (Arménie) de Nora Martirosyan, avec Grégoire Colin et Hayk Bakhryan

Les rétrospectives
En plus de la traditionnelle lecture de scénarios, les organisateurs du festival attachent depuis toujours une grande importance aux rétrospectives. En cette année particulière, elles seront consacrées à la réalisatrice belge Chantal Akerman et au réalisateur italien Federico Fellini, ainsi qu’au thème de l’évasion.
Pour l’instant, ce sont cinq films fraîchement restaurés de la réalisatrice belge Chantal Akerman (1950-2015) qui sont disponibles sur le site de LaCinetek : le court-métrage Saute ma ville, ainsi que les longs Je tu il elle, Jeanne Dielman 23 quai du Commerce 1080 Bruxelles, D’Est et La Captive. Le plus gros de l’hommage qui lui est consacré aura toutefois lieu ce printemps, sous réserve de l’évolution de la situation sanitaire, au Forum des Images à Paris. Pas moins de treize de ses films, courts et longs confondus, dont Hôtel Monterey, News from Home et son dernier film No Home Movie, y seront présentés par les collaborateurs de cette réalisatrice farouchement féministe et moderne. Devraient être présents entre autres la monteuse Claire Atherton, les acteurs Aurore Clément, Sylvie Testud et Stanislas Merhar et le réalisateur Christophe Honoré.
Officiellement, le centenaire de la naissance du célèbre réalisateur italien Federico Fellini (1920-1933) remonte déjà au mois de janvier dernier. Qu’à cela ne tienne, le festival Premiers Plans d’Angers lui rend néanmoins hommage en trois films, également en ligne dans le cadre du partenariat avec LaCinetek : Le Cheik blanc, Huit et demi et Juliette des esprits. Dès que les salles de cinéma pourront rouvrir en Maine-et-Loire, plusieurs autres films réalisés par Fellini seront projetés sur les prochains mois pour le public et les scolaires.
Quatre films composent pour l’instant le cycle « Évasion ». Il s’agit des chefs-d’œuvre aux personnages à la soif de liberté immodérée que sont La Grande illusion de Jean Renoir, Le Trou de Jacques Becker, New York 1997 de John Carpenter et Ariel de Aki Kaurismäki. Cette rétrospective thématique sera sans doute enrichie, puis présentée au public de la 34ème édition du festival Premiers Plans d’Angers en 2022.