À voir en VOD : Wolfboy

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Wolfboy

États-Unis : 2019
Titre original : The True Adventures of Wolfboy
Réalisation : Martin Krejcí
Scénario : Olivia Dufault
Acteurs : Jaeden Martell, Chloë Sevigny, John Turturro
Distributeur : L’Atelier d’images
Durée : 1h28
Genre : Drame
Date de sortie VOD : 15 février 2022

Note : 3,5/5

Paul, 13 ans, souffre d’hypertrichose, une maladie qui entraîne une pilosité envahissante sur l’ensemble du corps. Raillé pour son apparence, Paul décide de partir à la recherche de sa mère, qui l’a abandonné à sa naissance. Avec ses compagnons Aristianaet Rose, son voyage à travers les contrées du New Jersey l’emporte dans une folle aventure plein de rencontres surprenantes…

Freaks, Elephant Man, Mask, Wonder… Depuis toujours, le cinéma aime les êtres « différents », ceux qui en dépit d’un handicap ou d’une difformité de façade finissent par transformer en force le fait de ne pas ressembler à tout le monde. Derrière son titre évoquant le cinéma fantastique, Wolfboy est en réalité de ceux-ci : il s’agit d’un récit de coming of age aussi sympathique que convenu, tournant autour d’un jeune garçon souffrant d’hypertrichose, une maladie génétique qui lui vaut une pilosité abondante sur l’ensemble du corps, et notamment sur le visage. Rien de nouveau sous le soleil à priori, mais le film, réalisé par le cinéaste tchèque Martin Krejcí, possède clairement des qualités qui font qu’il mérite d’être découvert.

Au-delà du léger malaise que ne manquera pas de provoquer l’apparence du jeune garçon incarné ici par Jaeden Martell, Wolfboy s’attarde donc dans un premier temps sur la notion de passage à l’âge adulte, tentant de comprendre le mal-être de Paul, le gamin de treize ans au cœur du film. La première partie du film est donc consacrée à la relation entre ce gamin et son père, ce dernier tentant de lui faire retrouver peu à peu l’estime de lui-même, et à lutter tant bien que mal contre la solitude qui commence à ronger l’existence de son fils. Pour autant, ce dernier ne semble pas réellement motivé à se sociabiliser et à rencontrer d’autres personnes : comme il le dit lui-même au détour d’une séquence, « I don’t want to meet others like me – Because I hate me ! ». Tout ce que semble désirer Paul, complètement perdu et ne trouvant pas de terrain d’entente avec son père, c’est de revoir sa maman, qui est partie sans laisser d’adresse.

Dans son deuxième acte, le scénario suivra cette logique et ne tardera pas à confier à Paul la « mission » de retrouver sa mère, en traversant un état sans le moindre argent, et c’est là que l’intrigue de Wolfboy perd un peu de vue le drame « intime » qu’il avait pris soin de broder précédemment autour de son personnage principal. Au fur et à mesure des rencontres en effet, le récit se verra submergé d’excentricités – voire d’incohérences – en tous genres et prendra davantage la direction d’un récit complètement barré de « libération sociale » suivant la trajectoire de plusieurs personnages de laissés pour compte, d’inadaptés, d’oubliés du système, en partie comparables à Paul dans leurs relations aux autres (et notamment à leurs proches). Cependant, le manque d’interactions réellement porteuses de sens entre les différents personnages de Wolfboy nuit un peu à la portée du film dans son ensemble : on ne trouvera finalement au cœur de cette partie du film de Martin Krejcí qu’une poignée de performances un peu caricaturales et de comportements exagérés, qui tendent à nous faire perdre de vue en cours de route ce qui constitue le vrai « cœur » du récit.

Cependant, cet aspect du récit correspond sans doute à la volonté d’Olivia Dufault de faire de son scénario une espèce de fable morale post-moderne : on en veut pour preuve que le film est structuré en suivant les chapitres d’un livre de contes. On avouera tout de même être un peu circonspect de voir les différents protagonistes du récit commettre des crimes – incendie criminel, vol à main armée – et s’en tirer dans la plus totale impunité, mais le fait est que là n’est pas le centre du récit, qui fonctionne en partie par le biais de symboles. L’essentiel est bel et bien que Wolfboy parvienne à transmettre des idées pleines de chaleur sur l’acceptation de soi et l’amitié. Le film a donc le mérite d’offrir de vrais moments de grâce et d’authenticité au spectateur en examinant toutes sortes de cœurs blessés et de familles dysfonctionnelles – et peu importe au final si l’ensemble ne prend que partiellement (la faute notamment à une résolution peu satisfaisante de l’arc narratif lié à la mère du héros).

Laissons donc nos réserves de côté, et saluons plutôt l’émotion développée par l’ensemble au fil du métrage, de même que les aspects du film purement axés sur le coming of age et la confiance en soi, qui contribuent à faire de Wolfboy un film certes un peu bancal, mais attachant. On saluera également le boulot effectué par les équipes du film sur les décors et les maquillages, excellents, ainsi que sur les éclairages et la photo, signée Andrew Droz Palermo, qui apportent au film une tonalité par moments réellement féerique. Les acteurs sont bons, et réussissent dans l’ensemble à apporter un peu d’épaisseur à leurs personnages. Ils contribuent à faire de Wolfboy un joli spectacle à destination des petits et des grands, à découvrir en famille !

Wolfboy est disponible à partir du 15 février en VOD à l’acte et en téléchargement définitif sur les plate-formes de Vidéo à la demande iTunes, Amazon, Orange VOD, Canal VOD, Rakuten

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